Art’N Roll : La dernière qu’on vous parlait c’était en 2021, en pleine crise sanitaire. Comment ça va depuis ?
Fred : Ça va super, hormis le fait que ma femme a justement le covid. Sinon tout va bien, je suis super content, la journée promo est super.
On a commencé notre tournée « Glitter Ghoulz Tour », on en ait à la troisième date, qu’on va faire la semaine prochaine chez nous à Troyes. On a déjà joué au Fertois Metal Fest qui s’est super bien passé. L’organisateur Yoann Moret est un mec super, c’est un bon organisateur, qui fait des choses incroyables pour les musiciens.
On est assez contents du nouvel album, on a de très bons retours, les gens aiment bien, les chroniques sont assez positives. Ça fait plaisir !
ANR : Cette année marque les 20 ans du groupe, comment vois-tu l’évolution du milieu en 20 ans ?
Fred : Au début, le but n’était pas forcément d’en vivre, c’était un groupe familial. Ensuite, j’ai gardé les chansons, j’ai évolué vers d’autres musiciens.
De ce que j’ai vu c’est que le milieu à beaucoup changé, les CD se sont cassés la gueule, du coup ce que les groupes ou les maisons de disque ont perdus comme argent, ils essaient de le récupérer ailleurs.
Maintenant quand tu n’as pas d’argent c’est super dur de percer dans le milieu, je ne sais même pas comment les jeunes peuvent être zicos à 100%.
Je suis contente d’être arrivé ou je suis, je ne sais pas si j’aurais eu le courage, les finances et les reins solides car il faut les reins solides aujourd’hui car si tu veux te professionnaliser, il faut investir.
Nous, ça va on est solides, nous sommes en auto-prod. Par contre, en distribution, nous sommes chez M&O music et Season of Mist mais on est en auto-prod. C’est nous qui sortons l’argent et comme ça nous restons libres.
ANR : Vous êtes qualifiés de groupe Horror Metal. Selon toi, comment qualifierais-tu ce style et quels sont les prérequis pour faire du bon Horror Metal ?
Fred : Il faut d’abord avoir grandi dans les années 80. Il faut avoir été biberonné au « Vendredi 13 », « Freddy », « Chucky » et ensuite avoir écouté Alice Cooper, Kiss, Motley Crue.
Dans les années 90, il y a Marylin Manson qui est arrivé et qui était incroyable. Sinon Rob Zombie, White Zombie évidemment.
Il faut une combinaison improbable entre le fait d’aimer le Glam rock des années 80 et aimer les films d’horreur.
Les Sleazyz c’est ça, c’est de l’Entertainment pur et dur.
ANR : Parlons maintenant de l’album qui s’intitule « Glitter Ghoulz From Hell », qu’est-ce que qu’un(e) Glitter Ghoulz ?
Fred : C’est un ghoulz pailletées de l’enfer. Un ghoulz c’est comme un vampire mais qui bouffe les cadavres. Quand tu écoutes Sleazyz, c’est le glitter ghoulz, c’est nous les glitter ghoulz. On a poussé le curseur dans le fun, dans le fear et dans le rock’n roll. Je crois que c’est Ileana qui a trouvé le titre, moi je voulais juste mettre « Glitter Ghoulz je sais plus quoi » et c’est elle qui a suggéré ça. Après, j’en reviens au même, nous on est là pour apporter du fun donc c’est vrai que ça a pu déstabiliser certains qui pensaient que nous étions un groupe de Black Metal parce que nous sommes maquillés alors que pas du tout. Ce maquillage remonte à une soirée en 2019, on jouait à Romilly Sur Seine pour la soirée d’halloween. On s’est donc maquillés et le public a trouvé ça super classe donc on a décidé de garder le maquillage.
ANR : Chaque chanson est apparemment inspirée d’une histoire, est ce correct ?
Fred : Disons que nous, ce que l’on veut faire, c’est comme le chapitre 2 de « March of the Dead ». On aime l’idée que chaque chanson ait une petite histoire, c’est vrai.
ANR : Je te propose donc de me raconter l’histoire derrière chaque chanson pour mieux comprendre l’univers de Sleazyz.
Monster a Go Go
C’est un film des années 50, cette chanson a été composée pour aussi servir de petite intro ou les guitares se répondent en ping pong.
Down
C’est un tribute à « Back to The Future.” Cette chanson quand on la joue, on commence avec un sample et c’est le sample de Doc à la fin quand il revient vers Marty et lui dit « Marty we must go back », l’autre répond « where » et il lui dit « Back to the future » et ça part.
Je parle un peu des machines. Qu’est ce qu’on ferait si on avait des machines à remonter le temps, ça changerait les choses ? et si on change tout, est ce que ce n’est pas la même chose aussi ?
Halloween In Hollywood
C’est clairement un tribute de « Halloween » de John Carpenter qui est un film culte pour ma femme.
Pour l’anecdote, le masque c’est celui de Capitaine Kirk dans Star Trek mais complètement raté. Le premier film « Halloween » était à petit budget et donc ils l’ont acheté.
Hellhouse
Cette chanson c’est quasiment une histoire vraie. Quand on est arrivés à Troyes, on a pris une vieille maison. Sauf que cette maison était hantée. Il nous est arrivé des trucs trop bizarres comme dans la chanson. Par exemple, parfois j’avais l’impression qu’elle m’appelait mais en fait non mais je sentais une présence. Les clés étaient parfois à un endroit et je les retrouvais à un autre. Que des trucs bizarres.
Figure-toi que cette maison a cramé il n’y a même pas un mois. C’était une maison maudite. Certes qui faisait 100m2 mais que des couloirs partout, hyper froids qui font flipper.
Necromancer
C’est un tribute à « Evil Dead 2 » que l’on adore. Le premier fait peur et je trouve que le deux est plus fun, il est mieux fait, il y a des supers effets spéciaux.
Bag Of Bones
Cette chanson c’est en mode Elvira, mistress of the dark. C’était une fille qui était sur le câble américain, habillée tout en noir, hyper pulpeuse, très pinup des années 50 mais avec un coté dark.
Party is Not Dead
Après le covid, c’était mort mais là c’est reparti les amis. Le bon temps n’est pas derrière nous, c’est maintenant que ça se passe.
Satan’s School For Lust
Cette chanson a été écrite pendant le covid. On était un peu morose tout en continuant de bosser sur des riffs. Et on a fini par en trouver un pas mal, et de fil en aiguilles on a continué de bosser dessus à deux. Au début, je voulais Satan’s School for Slut mais Ileana m’a dit non, il faut mettre « Lust » pour les « perdus ».
Du coup, cette chanson est plus sur le fantastique des années 70, sorcellerie, l’époque ou le fantastique était plus suggéré et moins montré, ou tout était dans l’ambiance.
C’est un hommage à tous ces films-là. D’ailleurs il y en a un qui est passé, il n’y a pas longtemps, ils ont fait un remake avec Nicolas Cage. Lui c’est un enquêteur, il enquête sur une ile mais sur cette ile, il n’y a que des sorcières. La fille qui l’emmène c’est pour le sacrifier.
Satan’s School c’est ça.
Voodoo Dance
J’adore les films des années 30, 40, 50 notamment avec Bela Lugosi. Il y avait un film qui s’appelait « White Zombie » à l’époque et puis pleins d’autres films des années 50, tout ce qui était à base de vaudou, j’ai toujours aimé ça. Au début je voulais incorporer le terme de « Baron Samedi » mais c’est hyper dur.
Life Will Never Be the Same
Sur “March of the Dead” on avait fini avec un morceau un peu punk, là aussi, on a voulu finir avec un titre, un peu plus punk, un peu plus fédérateur. On fini nos concerts avec ce titre. L’idée est que les gens puissent chanter avec nous à la fin.
Mais même si la musique est super fun, le thème est assez glauque. Ça parle de la vie, de nous, de ce que l’on peut représenter.
ANR : Maintenant que nous avons parlé de l’album, parle-moi des projets ?
Fred : On est en plein sur la promo de l’album. Faire nos 10 dates. Concrétiser les 2 dates en Italie et évidemment les Etats Unis. On va aussi continuer à faire des clips, j’aimerais bien faire sur Satan’s School mais ce n’est pas encore décidé. Affaire à suivre.
ANR : Un mot de la fin ?
Fred : Tout d’abord, merci à toi pour ton soutient et ton travail. Merci à tes lecteurs car sans eux, on n’est personne. On a besoin de vous sur les réseaux sociaux maintenant. Et évidemment on souhaite vous voir en live. Les groupes ont besoin de vous.