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L’Exorciste : Dévotion

lundi/16/10/2023
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L’EXORCISTE : DÉVOTION

Le 7 août 2023, le monde du cinéma perdait William Friedkin, réalisateur de génie sulfureux à qui l’on doit French Connexion, Sorcerer, Crusing et surtout L’Exorciste qui deviendra l’une des plus grandes œuvres du cinéma d’horreur. En 2023 sort L’exorciste : Dévotion, production Blumhouse avec à la barre David Gordon Green, qui venait juste de clôturer sa trilogie Halloween.

Or Friedkin, en apprenant que le film fait suite au premier Exorciste en faisant fi des suites, aurait déclaré : « Le gars qui a réalisé ce nouveau Halloween est sur le point de faire pareil pour mon film L’Exorciste. Sérieusement, mon film phare est sur le point d’être prolongé par l’homme qui a réalisé Délire Express. Je ne veux pas être là quand cela arrive. Mais, s’il existe un monde spirituel et que j’en reviens, j’ai l’intention de posséder David Gordon Green et de faire de sa vie un enfer. » Hé bien sachez que je suis prêt à invoquer Friedkin moi-même ainsi que tous les démons de l’enfer pour exaucer son vœu, tant le film que vient de pondre David Gordon Green est nul à tout niveau, parfois prétentieux, mais surtout honteux sur le propos qu’il a tenté de camoufler.

Effectivement, que peut-on attendre de ce film quand on retrouve à la barre un réalisateur propulsé sur le devant de la scène via des comédies de stoner/beauf comme Délire Express ou Votre majesté, mais surtout pour avoir totalement souillé la saga Halloween avec sa trilogie démarrée en 2018 ? Le bonhomme ne fait que récupérer la licence pour tenter une espèce de réappropriation de cet univers, mais en repompant ce qui a été fait ailleurs avec moins de talent et de la bêtise en plus, et je dirais même avec une pointe de cynisme. Hé bien, pour L’Exorciste, c’est exactement pareil.

L’Exorciste : Dévotion tente de reprendre la même structure que le classique d’origine. Le souci, c’est qu’il a autant de subtilité qu’une otarie bourrée à la bière, et l’écriture du film est incroyablement grossière et ne développe jamais ses idées. Les filles ont disparu trois jours : que s’est-il passé pendant ce temps ? On s’en fout. Qui est le démon qui les possède ? Est-ce à nouveau Pazuzu ? On n’a pas le temps, faut exorciser. Les deux filles sont censées être de grandes amies mais à aucun moment tu ne crois en cette amitié, aucune scène de complicité n’est montrée pour donner de l’intérêt ou de la crédibilité à cette relation. L’idée de l’exorcisme est très vite acceptée par les parents, peu importe la forme du rituel d’ailleurs, alors que l’on avait d’un coté père athée et de l’autre des parents extrêmement croyants, ce qui aurait pu amener une confrontation de foi, mais c’est expédié en un dialogue écrit par un ado de douze ans.

Mais surtout, et c’est là que ça va être salé, la dernière partie du long métrage plonge littéralement dans le prosélytisme, au point de frôler l’évangélisme ! L’original avait l’intelligence de mettre en doute la foi des personnages, et plus précisément du Père Damien – le film questionnait cette foi. Dans Dévotion, c’est pile lors de la scène d’exorcisme qu’on tombe dans un sous-texte digne de certaines églises américaines aux méthodes douteuses, le tout avec une mise en scène ridicule sous forme d’Avenger religieux. Et que dire du retour d’Ellen Burstyn ? Il ne sert absolument à rien, et son traitement m’a donné envie de rire tant il accentue le ridicule du film, le tout avant qu’elle ne balance une réplique qui est un crachat au film original.

L’Exorciste : Dévotion ne mérite absolument pas votre argent, votre temps, votre bande passante Internet. C’est un mollard au visage de William Friedkin, mais qui est persuadé de lui rendre hommage. Un film détestable, au sous-texte très discutable, qui ne mérite que de retourner dans les abysses de l’enfer à coup d’eau bénite dans le rectum, certainement l’endroit d’où vient le scénario. Comme dirai le Joueur du Grenier : Amen, fils de pute !

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