Composée de six membres (dont deux vocalistes), la formation de metal sympho Therion est depuis sa création en 1987 par Christofer Johnsson un véritable Leviathan, c’est-à-dire un amoncellement arrangé d’individus ; en effet, pas moins de quinze anciens membres, trois adjuvants scéniques actuels, trente-trois anciens, et quarante intervenants (certains pour le moins réputés, je pense notamment à Peter Tägtgren) ont été de près ou de loin intégrés à ce monticule musical, la plupart issus de ce rhizome qu’est la scène metal suédoise. Therion donc, nous revient le 15 décembre 2023 avec l’ambitieux, alambiqué et captivant « Leviathan III », son bien-nommé et dix-neuvième album studio, le premier publié chez Napalm Records et le troisième volet de la saga « Leviathan » initiée en 2021. Une somme brassant les genres, complexe à tous points de vue (y compris linguistique), en laquelle des relents BM et des growls caractéristiques du death suédois côtoient en parfaite harmonie des chorales d’enfants, des orchestres symphoniques ainsi que le délicat chant de la soprano Lori Lewis. Une musique constructive, idéale pour travailler en toute quiétude. Sans bouleversement, le compositeur et guitariste Christofer Johnsson a une troisième fois d’affilée fait montre de l’étendue de son talent. Le 28 novembre dernier, ANR a eu l’opportunité de s’entretenir par Zoom de dix-huit heures avec Sven Erik Herman Thomas Vikström, le chanteur depuis 2007-2009 (tournée puis studio), lequel apparaît dans ce qui semble être sa pièce de répét’, cheveux gominés attachés en arrière et sweat capuche Therion noir. Ont été évoqués en près de vingt-neuf minutes ledit disque, puis divers Thomas (lui, Ewerhard, Hobbes….) ainsi que nos familles respectives ; ce dernier sujet, vous en conviendrez, n’étant que très exceptionnellement abordé au cours d’interviews promos… Un rendez-vous en définitive réflexif et convivial, suédois quoi.
Art’n’Roll : Hello ! Je relisais à l’instant les paroles de votre prochain album…
Thomas Vikström (Chant) : Oui !
ANR : J’ai constaté que la première chanson, « Ninkigal », contient des paroles en arabe…
TV : Oui !
ANR : Que la deuxième, « Ruler Of Tamag », en possède en turc…
TV : En turc, oui !
ANR : Que « Maleficium », la quatrième, est à moitié écrite en latin, une langue morte…
TV : Oui ! Oui !
ANR : Et j’ai également vu de l’espagnol dans « Duende »… Sans oublier, bien sûr, votre langue suédoise…
TV : Véridique !
ANR : Pourquoi avoir voulu faire de ce disque une Tour de Babel ?
TV : (Sourire étonné) Je ne sais pas mec, peut-être parce qu’on se sentait universels (Rires) Nous aimons expérimenter, et ce troisième volet de cette trilogie est incontestablement le plus expérimental.
ANR : Oui.
TV : Je pense que là est la raison. Également parce que personne d’autre ne le fait.
ANR : « Complexe » est le premier mot me venant à l’esprit à l’écoute de ce disque…
TV : Il l’est !
ANR : Votre dernier album, « Leviathan II », a été publié en octobre 2022, il n’y a qu’un an. Comment avez-vous fait pour concevoir un disque si complexe en à peu près douze mois ? C’est un prodige…
TV : C’en est un ! En réalité, les trois « Leviathan » ont été écrits par Christofer et moi simultanément, l’idée de départ était simplement de n’écrire qu’un seul album. Mais le Covid est arrivé, tu vois, et s’ensuivit le confinement. On ne savait pas combien de temps cette situation allait durer, et nous l’avons mise à contribution afin d’écrire des chansons… Au bout d’un certain temps, nous nous sommes retrouvés avec une pile de chansons sur les bras ! (NDA : Écarte et reste les bras en l’air écartés) Tu vois ?!? (NDA : Silence) Plein, plein, plein !!! Et de plus, de styles musicaux fort différents. Nous avons parlé ensemble de cette surabondance, et Christofer a décidé que nous allions concevoir trois albums. Une trilogie. Et que nous allions publier le plus (NDA : Fait les guillemets avec ses doigts) « commercial » des trois en premier, regrouper les morceaux un peu plus sombres sur le deuxième, puis mettre les plus ambitieux et expérimentaux sur le troisième ! Nous avons failli appeler cette trilogie « The Covid Sessions », mais on s’est dit que « Leviathan » sonnerait plus cool (Rires) De plus, Christofer avait en tête depuis des lustres d’appeler un disque « Leviathan », cela vient de prendre réalité…
ANR : Tu as employé à trois reprises le mot « trilogie »… Est-ce à dire qu’il n’y aura pas de « Leviathan IV » ?
TV : Non, il n’y en aura pas. Celui-ci est le dernier. Après nous passerons à autre chose, à quoi ? Je ne sais pas encore… La première chose à faire est de partir en tournée… Nous serons en France aux alentours de janvier (NDA : Annonce officiellement faite depuis par le groupe le 4 décembre : Therion se produira à La Machine du Moulin rouge à Paris le 25 février 2024)
ANR : La pochette de « Leviathan III » est-elle, une fois de plus, une conception de votre partenaire l’artiste-peintre allemand Thomas Ewerhard (NDA : illustrateur pour Avantasia, Volbeat, Amon Amarth, Sons Of Apollo, Edguy, ou pour des festivals comme le Summer Breeze Open Air, etc…) ?
TV : Oui elle l’est ! Il a réalisé l’ensemble des pochettes de nos disques depuis que je suis dans le groupe, c’est difficile de travailler avec un autre artiste que lui. Je ne l’ai rencontré pour la première fois que l’an dernier, un bon gars ! Il déborde d’idées tu vois…
ANR : Il ne t’a pas dit, par hasard, ce que symboliserait cette pochette ?
TV : C’est en effet une question à poser à Ewerhard (NDA : Opine du chef) Parce que pour ma part, je suis assez mauvais avec ces choses-là tu sais…
ANR : As-tu lu le livre « Leviathan » ?
TV : Non, pas du tout (Rire)
ANR : Parce que j’ai vu comme une contradiction entre la pochette réalisée pour vous par Thomas Ewerhard et la couverture du livre de Thomas Hobbes (NDA : « Leviathan: The Matter, Forme, & Power Of A Common-Wealth Ecclesiastical And Civill », 1651)…
TV : Oui ?!?
ANR : L’artwork originel représente un géant couronné formé d’une multitude d’êtres humains, c’est-à-dire la nation résumée en un seul corps…
TV : Je pige !
ANR : Une sorte de monstre plein de corps humains en ses bras et tout…
TV : Allright !
ANR : Alors que sur celle de votre disque, il n’y a pas un homme, même pas un chat…
TV : Je vois la contradiction… Pour te dire la vérité, je ne suis pas impliqué dans la conception des artworks, je l’admets c’est toujours difficile pour moi de répondre à ce genre de questions…
ANR : Je peux comprendre… C’est de toutes façons une coïncidence que ton interlocuteur du soir soit un français qui a lu et apprécié ce livre de philosophie politique écrit il y a quatre siècles…
TV : C’est cool en fait ! J’ai appris quelque chose de nouveau, c’est parfait !
ANR : Ce livre est fondamental pour nos démocraties occidentales, anglaise bien entendu, mais également française, cet assemblage d’individus qui créé un être supérieur…
TV : Je regarderai cela.
ANR : Quel serait ton morceau préféré de ce disque ?
TV : Mon morceau préféré de ce troisième disque ?!? C’est amusant parce que la chanson « Maleficium » était au début celle que j’aimais le moins, et maintenant il s’agit de celle que je préfère (Rires) C’est ce qui arrive des fois, après écoute tu te dis finalement « Waow ! Elle sonne bien mieux ce que je croyais ! ». Sinon j’aime beaucoup celle intitulée « Midsommarblot ».
ANR : OK. Que signifie « Midsommarblot » ?
TV : « Midsommar » est une tradition de chez nous, il s’agit d’une vieille tradition païenne, le moment de l’année où le soleil est au plus haut dans le ciel (NDA : « Solstice d’été ») Et « Blot » désigne un sacrifice. Nous ne pratiquons plus cela de nos jours. Mais nous l’avons naguère fait, tu sais. Et ce n’était pas si sympa que cela. Je vis en Espagne désormais, et j’ai écrit cette chanson un jour de mal du pays, je me suis assis et ai voulu composer une chanson typiquement nordique, j’ai ensuite envoyé le projet « Midsommarblot » à notre parolier Per, lui demandant d’écrire dessus quelque chose de typiquement nordique, comme bon lui semblait… Le résultat final correspond parfaitement aux sentiments que je ressentais au début. C’est donc ma deuxième chanson préférée de cet album.
ANR : Pour revenir à « Maleficium », ce n’est pas si étonnant que cela que tu aies changé littéralement d’opinion à son sujet : au contraire, de par sa complexité, votre album nécessite plusieurs écoutes et réécoutes, et des évolutions de perception sont inévitables…
TV : Absolument. Cela n’arrive pas systématiquement, mais ce disque comportait un gros risque de changement d’avis après écoute. Réellement.
ANR : L’album se termine par « Twilight Of The Gods ». Cette chanson ressemble furieusement à du Candlemass récent, dans l’intitulé, le riff ainsi que l’atmosphère… (NDA : Thomas a été membre de Candlemass de 1991 à 1994)
TV : Oui, c’est particulièrement doomy. Je n’ai pas participé à l’écriture de cette chanson, c’est entièrement du Christofer… J’ai été chanteur de Candlemass, et j’ai parfois cette impression que nos deux groupes se suivent sans se concerter…
ANR : J’ai demandé l’an dernier à Mats « Mappe » Björkman (NDA : le guitariste de Candlemass) quel était selon lui le meilleur mot suédois, il m’a répondu « Tack så mycket » soit « Merci beaucoup »… Et toi ?
TV : Le meilleur mot suédois selon moi ?!? (Rires) C’est vachement compliqué comme question !!! Réfléchissons… Pour Mats c’était « Tack så mycket » right ?!?
ANR : (NDA : Opine de l’occiput)
TV : Donc je ne peux pas choisir le même (Sourire) Alors je vais te dire… « Skål » ! (NDA : Lève le bras faisant mine de trinquer)
ANR : Oui !
TV : Tu sais ce que cela veut dire ?!?
ANR : Ja !
TV : Tu connais ?!? Tu parles un peu le suédois ?!?
ANR : Non. Mais je sais dire « Santé ! » en suédois !
TV : Et « Merci beaucoup » !
ANR : La dernière personne de nationalité suédoise que j’ai interviewée fût… Mrs Linnéa (NDA : Linnéa Vikström, la chanteuse de Thundermother, ex-intervenante chez Therion… et fille de Thomas)
TV : AH BON !?!
ANR : Lors du dernier Hellfest…
TV : AHHHHHH ! COOL !!!
ANR : Elle m’a dit, que l’île de Södermalm sur l’archipel stockholmois était son lieu préféré en Suède…
TV : Oui ! Je ne peux nier que cet endroit possède un charme certain… Je constate néanmoins qu’il est devenu un petit peu « commercial » ces dernières années… Mais il garde toujours, toujours, cette petite atmosphère charmante… Il est typique, mais je préfère la vieille ville !
ANR : Elle m’a aussi parlé de votre maison de vacances qu’elle adorait quand elle était petite, et qui était également située sur cet archipel…
TV : Oui ! Nous n’en sommes plus les propriétaires, elle appartenait à mes parents (NDA : Sven-Erik Vikström (1927-2002), célèbre chanteur d’Opera et acteur) mais nous avons été contraints de la vendre, elle contenait seize pièces et était bâtie sur une île ne comportant que treize maisons, nous empruntions un bateau afin de nous y rendre il n’y avait pas d’autre moyen… Effectivement, c’était un endroit magnifique, que nous avons vendu vers… 2000 je crois. C’était une maison construite entre 1880 et 1900 je pense, et cela nous coutait une fortune de la maintenir en l’état, c’est l’époque où mon Père est tombé malade, tu vois… Lorsque je navigue en bateau à travers l’archipel et que je l’aperçois dans le lointain, elle me manque énormément à moi-aussi, tu peux me croire…
ANR : Je peux comprendre…
TV : Oui…
ANR : J’ai vu que c’était l’anniversaire de ta fille dimanche dernier… Thundermother joue d’ailleurs à Paris demain…
TV : TU AS RAISON ! Je l’ai appelée ce matin vers dix heures, elle était patraque, elle a chopé la grippe ! Mais c’est une guerrière, elle va le faire !
ANR : On croise les doigts ! Tiens, à ce propos, la dernière fois que Therion devait jouer à Paris (NDA : Trabendo, 18 novembre 2022) cela a été annulé…
TV : C’est l’intégralité de la tournée qui a été annulée ! On va dire plutôt que c’est reporté à 2024. Nous nous rendrons d’abord à Mexico en janvier, puis en Europe, je n’ai pas les dates exactes, mais je serais bien surpris que Paris ne soit pas dedans (NDA : La Machine du Moulin rouge, 25 février 2024)
ANR : Oui bien sûr…
TV : Ainsi que d’autres endroits en France… (NDA : Raté)
ANR : En parlant d’autres endroits en France, ce matin l’affiche de l’édition 2024 de notre Hellfest a été dévoilée à dix heures…
TV : Oui j’ai vu ça, j’ai vu ça…
ANR : Therion n’est pas dessus…
TV : Non Therion n’est pas dessus, nous y étions l’année dernière !
ANR : À l’édition 2022…
TV : S’ils nous font une demande en dernière minute, nous y serons… C’est un grand festival !
ANR : Vous y avez participé à quatre reprises…
TV : Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis (NDA : Ne semble pas certain du chiffre) C’est probablement ça… J’ai indéniablement apprécié !
ANR : Se pose alors la question de savoir si vous serez à l’affiche du Motocultor 2024…
TV : Je ne pense pas. C’est où ?
ANR : En Bretagne.
TV : Je ne me souviens pas avoir vu passer des échanges à propos de ce festival. Mais sinon, oui bien sûr, si nous avons une proposition nous irons, nous aimons nous produire partout et découvrir de nouveaux endroits…
ANR : Un mot plus général, à propos de la scène metal sympho suédoise ?
TV : Je pense qu’elle est plutôt Alive & Well tu vois ! Nous sommes un petit – et froid – pays ! Comme le sont également la Finlande et la Norvège ! Pourtant nous possédons nous suédois une bonne scène metal, qu’elle soit symphonique, hard rock, death, etc… Tu as toutes les palettes, tu vois ! Je me suis questionné à plusieurs reprises sur le fait de savoir pourquoi nous avions un si large succès à l’étranger, et à ce jour je n’ai pas tout à fait trouvé la réponse… Le pourquoi de la popularité de notre scène metal à travers le monde… Du moins, je pense avoir un début de réponse quant à l’origine de ce succès, et c’est quelque chose de totalement différent : il vient d’ABBA…
ANR : Oui !
TV : Parce qu’avant ABBA, personne en Suède n’avait le courage d’affronter l’étranger, nous sommes des gens très fermés (NDA : Referme ses bras sur lui-même) ABBA a gagné ! Et a montré aux suédois qu’ils pouvaient le faire dès que c’était possible : « Enregistrez, jouez de bonnes chansons et cela va le faire ! ». Après ABBA ce fût au tour d’Europe, et après Europe à celui de Roxette, la pierre a commencé à parfaitement rouler toute seule ! Autre élément à prendre en considération : quand j’ai grandi, je ne sais pas si c’est toujours le cas, jouer de la musique était quelque chose d’encouragé par les parents ainsi que par l’entourage, si j’avais envie de me mettre au violon, c’était cadeau ! Et si par exemple, tu n’avais pas les moyens financiers d’avoir un violon, on te le prêtait ! Et après tu commençais à jouer ! C’est un trait de mentalité qui je pense est très appréciable.
ANR : Il y a quelques années de cela, j’ai interviewé Tim Christensen le chanteur – guitariste de Dizzy Mizz Lizzy (NDA : Des danois qui font du hard rock)
TV : (Sourire) Oh yeah !
ANR : Et il m’a affirmé qu’en dépit de leurs talents les artistes danois n’ont jamais réellement été capables de percer à l’international contrairement aux suédois, tout simplement parce qu’ils n’ont jamais eu de phénomène ABBA il y a cinquante ans, leur permettant de connaitre les ficelles de la promotion à l’étranger comme l’ont connu les suédois…
TV : C’est la vérité ! C’est aussi parce qu’il y a trop de sirènes au Danemark (Rires) Plus sérieusement, il y a de très bons musiciens au Danemark, des groupes légendaires comme par exemple Pretty Maids ! Grand groupe ! Grand groupe !
ANR : Lars Ulrich !
TV : Aussi ! Je crois qu’il parle encore danois (Sourire) Le Danemark est un tout petit pays, c’est vraiment petit, un peu comme l’Islande… Il y a d’ailleurs probablement des groupes de metal en Islande, mais je suis incapable de citer un seul nom…
ANR : Skálmöld.
TV : Ah oui t’as raison, t’as raison, bien sûr !!! Et je me souviens du premier groupe de metal français que j’ai entendu, ils s’appelaient Sortilège…
ANR : OUI ! BIEN ENTENDU !
TV : Sont-ils toujours en activité ?
ANR : Oui (NDA : Il y en a même deux…)
TV : Waow !
ANR : Un mot sinon sur la scène finlandaise ? J’étais à Helsinki le mois dernier, et j’ai eu l’impression qu’elle n’était pas si balèze que sa réputation le laissait supposer…
TV : Well (NDA : Pensif) Elle l’a été au moment de l’arrivée de Nightwish ainsi que d’autres trucs, puis celle de Lordi, mais… mais, elle a un peu perdu de son lustre effectivement depuis l’époque où Nigthwish a explosé, à cette époque la Finlande était alors en plein boom, à la mode… Cela s’est en effet tassé depuis… Cela reviendra j’en suis certain, j’en suis certain !
ANR : Cap au Sud à présent ! Tu résides désormais en Espagne, j’ai vu que tu as travaillé avec les espagnols de Diabolus in Musica (NDA : Thomas chante en duo avec Zuberoa Aznárez sur « Encounter at Chronos’ Maze », 2014) ?
TV : Et je suis le coproducteur actuellement d’un autre groupe espagnol, un groupe de folk metal qui s’appelle Lándevir. Renseigne-toi à leur sujet ils sont très bons ! L’Espagne est en définitive un pays pourvu d’une très grosse scène metal, mais peut-être pas assez connue à l’étranger, probablement parce qu’ils chantent le plus souvent dans leur langue. D’accord, pour se faire connaître il leur restera toujours l’Amérique latine et peut-être les Etats-Unis en raison de la forte communauté hispanophone, mais ce n’est pas suffisant et assez injuste à mon sens ! Il y a un paaaaaaaquet de musiciens faaaaaaantastiques ici ! Je me suis rendu au dernier concert de Mägo de Oz : il y avait des milliiiiiiiers de metalleux qui mettaient une ambiance de dingue à l’intérieur comme à l’extérieur de la salle, j’étais époustouflé par cette foule !!!
ANR : Je pense que le fait de chanter dans sa langue natale n’entrave pas forcément le développement d’un groupe metal à l’étranger, regarde par exemple Moonspell qui chante en Portugais…
TV : Yeah ! Il y a toujours des exceptions tu sais…
ANR : En tant qu’artiste as-tu déjà ressenti de l’ingratitude ?
TV : Pas vraiment. Avant Therion et même avant Candlemass, je me suis produit dans pas mal de noces pour pouvoir payer mon loyer, et chanter pour des gens qui ne prennent pas la peine de daigner t’écouter est quelque chose d’assez ingrat. Désormais, je suis reconnaissant de pouvoir travailler ce que j’aime et d’en gagner ma vie. Je serais capable de faire ce que j’aime gratuitement si j’avais autant d’argent que nécessaire. Bon, c’était une façon de parler, ne vous faites pas non plus des films, je ne viendrais pas chez vous pour chanter gratuitement (Rires) Je veux dire par là que j’aime ce que j’ai la chance de faire, et je suis reconnaissant d’avoir cette chance, j’ai conscience qu’il s’agit d’une histoire de chance, c’est même une bénédiction, une véritable bénédiction !
ANR : Ma bénédiction personnelle est que mon neveu est venu au Monde le 1er août dernier…
TV : (Sourire) Aaaaaaaah félicitations !
ANR : Merci ! Et le prénom de mon neveu est Sven comme toi, puisque tu t’appelles Sven Erik Herman Thomas Vikström…
TV : (NDA : Se montre du doigt) C’est tout à fait cela !
ANR : Veux-tu dire quelque chose à mon neveu ?
TV : Fantastique ! Sven, à partir de maintenant tu es mon frère jumeau ! Je suis également Sven et tu es Sven ! J’espère que tu pourras comprendre quand tu seras plus vieux pourquoi tu t’appelles Sven, mais quoi qu’il en soit c’est vraiment cool (NDA : Pouce levé)
ANR : Comme à la fin de toute interview chez nous, tu as le mot de la fin !
TV : Je voudrais dire à notre public français qu’il nous manque beaucoup, j’espère que vous allez aimer le nouvel album, et lorsque nous viendrons chez vous en tournée je veux tous vous y voir ! Vous nous manquez. Et nous voulons faire la fête avec vous !
ANR : Très bien Mr Vikström ! Je vous souhaite une bonne soirée, et on se voit bientôt sur votre route…
TV : Thank you for Having me ! Take Care my Friend !
ANR : C’est nous, merci !