Après près de 30 ans d’absence, Darken a fait son grand retour! Composé de membres originels et de nouvelles recrues (le fils de l’un des membres !), cette rencontre a été pour moi un moment vraiment unique! Forts de leur expérience musicale, ils m’ont montré une personnalité attachante et toujours cette envie décuplée pour leur musique. Un moment inoubliable !
Art’N’Roll: C’est vraiment un plaisir de vous rencontrer !
Darken : Plaisir partagé !
Art’N’Roll: C’est votre grande première au Hellfest ! Sur la Mainstage 1 de surcroît !
Darken : Oui c’est notre première au Hellfest. On était carrément sur une autre planète ! C’est grandiose! On a eu de la chance car la météo n’était pas favorable mais ça n’a pas empêché qu’on ai eu du monde et qu’on a pu partagé ça avec les gens. C’était juste incroyable effectivement !
Art’N’Roll: Vous avez fondé le groupe en 1987, qui a beaucoup évolué au fil des années. Quelles ont été les motivations pour recommencer l’aventure?
Darken (Stephann) : Donc en effet le groupe a été formé en 1987 avec Lorenzo le batteur et Philos à la guitare, de la première génération on est trois. Et ensuite, ce qui nous a remotivés, c’est Lorenzo, qui pendant le Covid, a eu envie de repartir sur des choses où on faisait de la compo, et l’idée de reformer Darken a germé dans sa tête, donc il m’a sollicité mais aussi Philos et ça a redémarré comme ça.
Art’N’Roll: Du coup pendant cette longue période de pause, avez-vous chacun de votre côté eu d’autres projets musicaux?
Darken (Stephann): Oui parce que moi quand j’ai quitté Darken en 1990, je me suis installé sur Paris et j’ai joué dans un groupe qui s’appelle Inside. Lorenzo, lui, a joué dans un groupe sur Nantes. Et en parallèle de ça, il a un groupe de reprise de AC/DC, qu’il a fondé avec Philos. Et Philos, lui, a une plus grande expérience en matière de musique car il a joué dans Starmania,etc…
Art’N’Roll: Suite au projet de vous reformer, vous avez travaillé sur un nouvel album qui est sorti en 2023. Comment a-t-il été accueilli après ce long temps de silence? Est-ce que votre public originel était au rendez-vous?
Darken (Stephann) : En fait pour Darken, il n’y a que le nom qui reste, sinon tout est neuf. La musique est toute nouvelle, on a tout refait à zéro et l’album a vraiment eu un super accueil. On a eu des interviews au mois de septembre sur Paris, on y est allé pour ça parce qu’on était mandaté par notre attaché de presse, et on a vraiment été super super contents de l’accueil que les médias en ont fait! Les chroniques et les interviews ont été incroyables ! Je dois avouer que j’ai touché à des choses qui m’ont vraiment surpris par rapport à l’approche des journalistes dans le bon sens du terme.
Darken (Liam) : C’est vrai qu’on s’attendait pas vraiment à grand chose et ça a pris une ampleur !!!!
Art’N’Roll: Oui c’est vrai que tu penses que les gens vont vous oublier mais finalement c’est resté dans un coin de la tête !
Darken (Stephann) : Ce qui est juste incroyable et c’est ce que tu illustres, c’est que les gens n’avaient pas oublié le nom de Darken et pourtant on avait pas fait d’album à l’époque, y’avait des démos, etc… mais on a marqué notre petit monde et le retour de Darken était très attendu quand on l’a annoncé. Ca a généré de l’enthousiasme et c’est ça qui a été très surprenant. Dans le bon sens du terme encore une fois.
Art’N’Roll: Oui vous avez relancé la machine et ça a fait plaisir à ceux qui vous attendaient!
Darken (Stephann) : Oui c’est clair, l’accueil de l’album et ça te fait dire, il faut pousser le bouchon et poursuivre, poursuivre, poursuivre! On a joué au Hellfest aujourd’hui parce que cet album a été accueilli incroyablement. Lorenzo est bénévole sur le Hellfest, donc l’album a été mis entre de bonnes mains, on va pas se le cacher, ça aide! Mais ce n’est pas suffisant, il fallait qu’il soit bon et bien accueilli, ce qui a été le cas. Et Ben (Barbaud) a validé! En personne !
Art’N’Roll: Y a-t-il eu beaucoup d’évolution par rapport à vos débuts? Ou avez-vous gardé quand même l’âme du Darken originel?
Darken (Stephann) : De ce qu’on a fait à l’époque, on a écouté et réécouté, en se disant est-ce qu’il n’y a pas quelque chose qu’on peut reprendre, mais aujourd’hui non, parce qu’en 30 ans, ton écoute évolue et il s’est passé énormément de choses au niveau de la scène musicale et la musique a changé. Et nous avec! On a eu envie de recréer les choses telles qu’on les a dans notre tête aujourd’hui donc c’est beaucoup plus actuel. Et le fait qu’on soit multi générationnels dans ce groupe, ça a aussi cette influence de nous amener cette modernité. Donc il n’y a rien qui reste de la grande époque.
Art’N’Roll: Chacun a apporté sa touche personnelle ou y a-t-il eu un travail de groupe?
Darken (Stephann) : Oui en fait au niveau des titres, Philos a amené ses solos, Liam ses lignes de batterie, et HP sa basse. Chacun a mis sa patte et on a fignolé tous ensemble. Et ça matche bien!
Darken (Philos) : On a tous un style différent. On est 5 personnes qui n’écoutent pas les mêmes choses mais ça créé une osmose malgré tout. Il y a des influences différentes et c’est sa notre richesse en fait.
Darken (Stephann) : Chacun a son style et ses idées, et c’est ça qui fait que ça matche en fait!
Darken (Liam) : Et chacun apprends de chacun, du fait de nos expériences différentes, de nos goûts musicaux différents. C’est une richesse dans le groupe qui est trop bien!
Art’N’Roll: Oui les anciens apprennent aux jeunes! (rires)
Darken (Philos) : Oui c’est clair les jeunes ont apportés une fraîcheur de fou! Et nous ça nous a fait du bien, un courant d’air frais !
Darken (Stephann) : Ca nous porte en fait ! Lorenzo il est porté parce qu’il joue avec son fils (Liam) et moi c’est mon filleul, et on se regarde, je me retourne et je me dis « c’est pas possible ce qui s’est passé aujourd’hui c’est incroyable » ! Il y a 25 ans je l’avais dans les bras à son baptême et aujourd’hui, il est à la batterie juste derrière nous ! Je ne sais pas si tu vois le truc !!!! Et je fais une petite mention familiale, la maman de Liam, la femme de Lorenzo, qui était sur le côté de la scène et qui était émue à un point t’imagine pas ! Niveau émotionnel on a atteint notre but !
Art’N’Roll: Vous êtes en autoproduction, pensez vous à vous faire aider pour le prochain opus?
Darken (Stephann) : En fait pour le moment, on a pas eu cette discussion, on était vraiment concentré sur cette prestation. On a vraiment orienté notre travail là-dessus, même si on a une écriture qui est en place déjà pour le deuxième album. Après on va poser, on va discuter à la façon dont on va travailler mais aujourd’hui on est quand même satisfait parce qu’on a été dans un studio de renom, le Dome Studio, chez David Potvin, qui a apporté la couleur de cet album. C’est le 6e homme qui a apporté ça au groupe.
Darken (Liam) : Pour le premier album, c’était peut-être trop tôt. C’est pour ça que ce n’est pas sorti sous label, c’était pas le moment. Ce serait trop précipité. Avec la reformation du groupe, les choses se sont enchainées très rapidement, ce n’était pas la priorité de signer sur un label mais pour le second, on verra selon la tournure des choses.
Darken (Stephann) : On verra aussi après un gros festival qu’on va faire en Mayenne, sur nos terres, c’est ce qui permet à un groupe de se faire connaitre et quand tu commences à toucher des trucs comme ça, tu attires l’attention et ça nous permet de franchir des marches. On monte petit à petit. On monte crescendo en montrant notre autonomie.
Art’N’Roll: Une Mainstage au Hellfest ça peut aider 🙂
Darken (Stephann) : C’est sûr!
Art’N’Roll: Merci beaucoup ! Et petite mention à Philos qui m’a gentiment offert un mars! 
