HOT on the rocks!

Interview avec Fernanda Lira de Crypta – Motocultor – Samedi 17 août 2014

jeudi/29/08/2024
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2016, 2017, 2021 et 2024. Non, ce n’est pas le palmarès du Real en Ligue des champions ces dernières saisons, seulement les années où j’ai eu le plaisir de converser avec la délicieuse et pétulante Fernanda Lira, que ce soit avec son groupe précédent ou avec Crypta, formation de death metal brésilien 100 % féminin que la bassiste-chanteuse a monté au printemps 2020 avec sa comparse Luana Dametto à la batterie. Cette quatrième rencontre a été organisée dans le cadre de la quinzième édition du Motocultor. Il est 14 heures 05 ce grisâtre samedi 17 août, et je gravis la verte pente qui relie l’espace-presse au bâtiment Glenmor où se tiennent les conférences de presse ainsi que les interviews. Sur le chemin, je croise les adorables Tainá Bergamaschi et Jessica di Falchi, les deux guitaristes du quatuor, qui mettent à profit leur quartier libre avant leur concert (programmé à 18 heures) afin de batifoler tant que possible, habillées « en civil » (id est : autrement qu’en noir moulant). Au spacieux catering, Fernanda achève son interview précédente, assise devant une des nombreuses tables du restaurant, puis reçoit chaleureusement votre serviteur… Lecture (et relecture) faite des échanges qui suivent, nous la remercions une fois encore de nous avoir accordé de son précieux temps sur la route !

 

Fernanda Lira (Chant / Basse) : Bonjour ! Comment ça va ? On s’est déjà vus…

Art’n’Roll : Oui !

FL : « Art’n’Roll », j’ai reconnu ce nom…

ANR : Ça sera notre quatrième entretien… Le premier c’était à La Maroquinerie en octobre 2016, quand vous ouvriez pour Destruction…

FL : Oui, je me souviens, je me souviens du nom du media…

ANR : Alors, nous allons cette fois parler du Motocultor et de votre tournée européenne…

FL : Han han…

ANR : Par conséquent, ma première question sera très simple : quel est présentement ton état d’esprit ?

FL : Je me sens très bien ! Je suis très contente de jouer dans ce festival pour la première fois, nous avons joué dans pas mal de festivals ici en Europe, et celui-ci est un des plus gros que nous allons faire, donc… J’ai constaté que certains de mes groupes préférés sont également à l’affiche, et cela me galvanise, cela va être spécial pour moi, j’ajoute que ce sera aussi la dernière date de notre tournée européenne, mon dernier show en Europe pour cette année ! Mon état d’esprit est en fait double : je suis heureuse de jouer ici, mais en même temps, je sais que la France et l’Europe vont me manquer (Rires)    

ANR : J’ai assisté à votre concert parisien du 3 mai dernier…

FL : Han han…

ANR : Au Backstage by the Mill…

FL : Yeah !

ANR : Quels souvenirs conserves-tu de cette venue ?

FL : C’était pour moi une journée très spéciale, oh mon Dieu ! Déjà, parce que j’ai eu la chance de me promener juste avant à travers Paris, je connais très bien cette ville en tant que touriste. J’ai embarqué mon technicien-guitare avec moi, « Tu veux connaître Paris ? Allons-y ! », et nous avons marché trois heures durant, nous avons visité un paquet d’endroits, comme Le Moulin rouge, la Bastille, le Louvre, le Musée d’Orsay (Rires) On a presque tout fait : la Tour Eiffel, le Café des Deux Moulins parce que j’adore ce film « Amélie Poulain » (Rires) De plus, notre concert du soir affichait complet. Nous avons en outre donné un de nos concerts les plus cools de cette tournée ! Les gens étaient sauvages, ils connaissaient les paroles de tous nos morceaux, et j’étais très contente de pouvoir cette fois m’exprimer en français convenablement (Rires)

ANR : Affirmatif ! Ton français s’est amélioré !

FL : Merci !

ANR : Je suppose que tu as beaucoup écouté Édith Piaf depuis ton dernier passage à Paris en 2018 ! 

FL : (Rires) Ce fut donc une journée très spéciale, j’adore venir jouer à Paris…

ANR : Tu ne m’as pas parlé du Pont de l’Alma…

FL : Hein ?

ANR : Tu ne m’as pas parlé du Pont de l’Alma… Amy Winehouse…

FL : Quoi ? AH OUI OUI OUI !!! C’était une des choses que je voulais faire. J’avais d’ailleurs prévu de la faire avant même de partir en tournée… C’est en référence à cette célèbre photo où elle est jeune devant la Tour Eiffel… Le souci étant que je ne savais pas où celle-ci avait été précisément prise : c’est notre tour-manager qui a localisé l’endroit pour moi ! Nous avions peu de temps pour s’y rendre, environ une dizaine de minutes pour faire un crochet avec mon technicien-guitare qui a accepté de m’accompagner quitte à se mettre en retard afin de me prendre en photo à l’endroit pile où Amy Winehouse s’était faire prendre en photo ! J’adore Amy, c’est une de mes influences principales, le simple fait de me trouver à l’endroit où elle s’est trouvée m’a mis dans un état d’excitation pas possible !

ANR : La première fois que nous nous sommes rencontrés, il y a huit ans, tu m’avais effectivement parlé de ta passion pour Amy Winehouse…

FL : Yeaaaaaaaaaaaah ! Donc tu sais à quel point faire ce crochet fut important à mes yeux ! Ce fut une journée spéciale !

ANR : Tu m’as dit avoir été une supportrice du club de football Palmeiras (NDA : la Sociedade Esportiva Palmeiras, un des quatre grands clubs de São Paulo dont est originaire Fernanda), mais je sais que c’est fini…

FL : Non, non, non, je ne regarde pas le football. Je crois que lors de notre première interview, j’étais encore dessus. J’aime regarder les sports, j’ai une sœur qui joue au foot, mais je pense avoir perdu mon goût pour cette discipline…

ANR : Tu aimes bien les grands événements internationaux : as-tu regardé les JO ?

FL : Définitivement. J’aurais d’ailleurs voulu en voir davantage, mais j’étais alors très occupée, il fallait notamment que je m’occupe de certains ajustements dans notre équipe de techniciens, des choses inhérentes au fonctionnement de notre groupe. J’ai, bien entendu, suivi les résultats et regardé quelques parties de la cérémonie d’ouverture avec Gojira et tout le reste ! L’unique discipline dont je ne voulais louper une miette, c’était la gymnastique ! Nous n’allions alors pas tarder à partir en tournée. J’ai mis mon réveil à sonner très tôt, je me suis préparé un bon petit déjeuner et j’ai allumé la télé : c’était le jour où le Brésil a remporté la médaille d’or ! C’était assez pour me satisfaire (Rires)

ANR : Et Gojira fut un bon truc pour tout le monde !

FL : Oui !

ANR : Ma copine, qui a assisté au concert de mai avec moi…

FL : Oui…

ANR : M’a dit que tes grimaces sur scène n’étaient finalement qu’un corpse paint sans maquillage…

FL : HA HA HA ! Je pense que c’est la meilleure définition que j’ai entendue concernant mes expressions faciales, c’est flatteur, c’est vraiment cool ! Mais je ne peux pas me retenir, faire des grimaces c’est naturel chez moi ! Je n’ai jamais répété quoi que ce soit devant un miroir ou tout autre truc du genre : je monte sur scène et cela me vient tout naturellement ! Je regarde certaines photos de moi et me demande à quoi je pensais en faisant une tête pareille ! C’en est presque bizarre ! J’ai toutefois bien conscience que c’est un élément important de mes performances sur scène !

ANR : Même quand tu n’es pas sur scène, tu as toujours des mimiques qui varient d’une photo à une autre…

FL : Yeaaaaaah ! Je sais bien… Je pense que c’est en moi…

ANR : Il faudra qu’un jour peut-être tu te décides à faire du théâtre au Brésil… Qui sait ?

FL : Oui ! Qui sait ? (Rires)

ANR : Qui sait ? Nous sommes ici en Bretagne : as-tu déjà donné un concert en Bretagne ?

FL : Je ne suis pas sûre, j’ai joué bon nombre de fois en France désormais… J’ai joué à Nantes… C’est une très jolie ville, mais cette fois-là je n’ai pas eu beaucoup de temps pour visiter… Ce n’est pas loin d’ici, je ne sais pas si c’est en Bretagne…

ANR : Il y a chez nous un débat pour savoir si Nantes est située en Bretagne ou dans les pays de la Loire…

FL : D’accord ! D’accord ! Je ne veux pas rentrer là-dedans (Rires) Tu sais, il y a déjà assez de débats politiques chez moi au Brésil pour en rajouter (Rires)

ANR : Effectivement !

FL : J’aime venir en France, je voudrais avoir plus de temps de libre pour mieux visiter et connaitre !

ANR : Quels groupes et artistes voudrais-tu voir sur scène aujourd’hui ?

FL : Jinjer. C’est certain. Je les ai vus il y a deux jours car ils jouaient avec nous dans un autre festival. Mais peu importe, c’est toujours un plaisir de les voir et je veux les revoir ! Je souhaite également voir Toxic Holocaust, c’était un de mes groupes favoris du temps où j’écoutais du thrash metal, donc il me tarde de les voir, ils jouent tout juste avant nous donc je vais me grouiller d’enfiler ma tenue de scène afin de ne pas les rater, je veux réellement les voir !

ANR : Pour finir, je te propose un petit name dropping à propos des groupes et artistes qui partagent l’affiche du Motocultor 2024 avec Crypta : je te donne un nom et tu me dis ce qui te vient à l’esprit… On a parlé de Jinjer et de Toxic Holocaust, et je te dis à présent : « Exodus » ?

FL : Oh yeah yeah ! Je les ai vus il y a deux jours, et il me tarde également de les revoir ! C’était vraiment cool, mais un peu tard dans la soirée, cette fois ils jouent plus tôt et j’y serai ! J’aime Gary Holt, j’aime Jack (NDA : Gibson, le bassiste) ce sont des mecs supers, et ils délivrent toujours de supers spectacles ! Cela va être bonnard !

ANR : Infected Rain ?

FL : Yeah ! Yeah ! Quelqu’un m’a dit qu’ils ont joué hier, right ?!? Je les aime beaucoup, j’aime Lena (NDA : Scissorhands, la chanteuse) qui est très une musicienne talentueuse ! Je n’ai jamais… Ou plutôt, j’ai regardé un tout petit bout d’un de leurs shows, lorsque nous étions ensemble sur le bateau (NDA : le 70000 Tons Of Metal 2024, en janvier) Mais pareil : j’avais encore mille choses à assurer avant notre concert, j’ai donc été contrainte d’écourter le plaisir de regarder leur prestation ! J’aurais adoré pouvoir les voir ! Mais peut être la fois prochaine !

ANR : Aborted ?

FL : Aborted hum !

ANR : (Rires)

FL : Ils sont vraiment amicaux, notre batteuse est réellement bonne copine avec leur batteur, donc nous formerons très prochainement comme une grande famille (Rires) C’est un groupe vraiment cool, leurs concerts sont intenses, leur guitariste et leur batteur sont talentueux… J’espère les attraper aujourd’hui, mais je n’en suis pas certaine, je ne pense pas avoir le temps…

ANR : De plus, ils joueront très tard, après minuit…

FL : Ouais.

ANR : Un de vos labelmates à présent, puisque vous êtes tous les deux chez Napalm : KK’s Priest ?

FL : Ahhhhhhhh yeah !

ANR : Ils ont donné un très bon concert hier !

FL : J’avoue n’avoir regardé ni clip ni concert d’eux, mais j’espère les voir un jour délivrer tous ces « classiques » (NDA : de Judas Priest)

ANR : Tous les « classiques »…

FL : Yeah !

ANR : Tous les « classiques »… Et pour finir : Soulfly !

FL : Oh oui, cela va être… J’aimerais bien aussi me trouver dans les parages lorsqu’ils vont jouer ! Je ne me souviens d’ailleurs guère de la dernière fois que j’ai eu l’occasion de voir Soulfly… En tous cas, ce sera pour moi l’occasion de regarder LE MAÎTRE CAVALERA !!!

ANR : Oui, le maître du metal brésilien…

FL : (Rires) Il est ma principale influence…

ANR : Oui.

FL : Merci encore une fois pour cette interview !

ANR : Tu le sais, c’était un plaisir…

FL : (Rires)

 

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