Interview avec Charlotte Wessels

mardi/17/09/2024
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« April Rain », « Stardust », « We Are The Others », « Suckerpunch » ou encore « Hands Of Gold »… Charlotte Wessels a interprété (et participé à la confection de) quelques perles du metal symphonique néerlandais (et international), à l’époque où elle officiait chez Delain (2005-2021). En février 2021 la native de Zwolle a pris son envol et quitté le groupe, de même que trois des quatre instrumentistes (Otto Schimmelpenninck van der Oije  – basse ; Timo Somers – guitare ; Joey de Boer – batterie), laissant (pour un temps) esseulé le clavier et fondateur Martijn Westerholt (lequel a depuis reconstruit la formation). S’ensuivront pour Charlotte deux albums studio siamois en solo (Tales From Six Feet Under puis Tales From Six Feet Under, Vol. II publiés chez Napalm Records en 2021 et 2022), surprenants, et loin d’être inintéressants, voyant l’inimitable chanteuse arpenter d’autres sentiers (notamment celui du trip-hop). The Obssession, qui sera publié (toujours chez Napalm) ce vendredi 20 septembre, marque pour notre amie un retour franc et net au metal symphonique pop, ce genre qu’elle sait façonner au mieux (oui, un peu comme les Stones sortant en leurs temps le très rock Tattoo You à la suite de deux albums disco…). Certainement un des meilleurs albums dudit genre pour ce cru 2024, qui plus est enregistré avec ses trois compagnons des années Delain (Otto, Timo et Joey précités). Une fois de plus, ANR a voulu en savoir davantage, et a pris date pour le 2 septembre dernier. Charlotte apparaît à l’écran à 16 heures 31, installée au bureau de son salon, vêtue d’une seyante tenue blanche et noire, ses longs cheveux teints en deux-tiers noir et un tiers platine ; elle dégage au premier abord une singulière impression, laquelle mêle à la réserve (relative ainsi qu’initiale) une (incontestable) flamboyance…

 

Art’n’Roll : Bonjour ! Nous sommes très heureux que tu aies accepté cette interview, et très heureux de pouvoir t’entendre ! Merci beaucoup !

Charlotte Wessels (Chant) : Merci beaucoup de l’avoir demandé !

ANR : Mercredi dernier, c’était l’anniversaire d’Otto (NDA : Schimmelpenninck van der Oije, le bassiste)

CW : Oui !

ANR : Le lui as-tu souhaité ?

CW : Oui bien sûr, je l’ai fait (Rires)

ANR : Nous allons donc évoquer la sortie de ton troisième album solo, qui est intitulé « The Obssession », qui fait suite à Tales From Six Feet Under (2021) et à Tales From Six Feet Under Vol II (2022)… Mon sentiment est qu’après un assez long gap dû notamment au fait que tu as tenté d’autres expériences musicales, tu es de retour dans ce que tu sais faire de mieux : du metal sympho nappé de pop… Un album « 100 % Charlotte Wessels »… Me trompe-je ?

CW : (Rires) Non tu ne te trompes pas, tu ne te trompes pas ! Ce disque est en fait le résultat d’un questionnement personnel, après avoir expérimenté en solitaire deux années durant d’autres styles de musique, et de m’être initiée à la production. Je me suis posé la question de savoir ce que je voulais faire et comment le faire ; la réponse fut : du metal symphonique en compagnie d’un groupe. The Obssession est la résultante de ce questionnement donc… Tu n’as pas tort. Si j’ai pris du plaisir à m’investir dans d’autres styles de musique… Je suis particulièrement heureuse du résultat de The Obssession, et n’aurais pas été capable de réaliser un autre disque que celui-ci.

ANR : J’ai employé à l’instant le mot « album solo », et toi celui de « groupe » : cet album est-il un album solo ou un mélange entre un album solo et celui d’un groupe ? Je te pose la question, puisque tu l’as enregistré en compagnie de trois membres de ton précédent groupe…

CW : Techniquement, ce disque est commercialisé sous mon nom seul. Mais, bien entendu, je ne l’ai pas enregistré seule. Les deux précédents ont été créés par moi, seule dans ma cave avec des instruments numériques ; celui-ci est donc totalement différent, sans la participation des autres musiciens il n’aurait évidemment pas sonné de la même façon. C’est définitivement l’album d’un groupe, oui.

ANR : Autre aspect : la première fois que j’ai écouté « Chasing Sunsets » qui est la première piste de The Obssession, j’ai eu cette impression de retrouvailles, ce morceau m’a fait exactement la même impression que celle lorsque j’ai entendu pour la première fois « One Second »…

CW : (Amusée) Ah !

ANR : À savoir la première piste d’Apocalypse & Chill (NDA : le dernier album de Charlotte avec Delain, sorti en février 2020 et chroniqué en ces colonnes) : dans les deux cas, c’est du pop metal, des morceaux bourrés de vitamines et de bonnes vibes… Et à 100 % ce que tu es capable de créer…

CW : Merci !

ANR : Tu as récemment chanté au Huntenpop à Ulft, le 17 août dernier, et j’ai constaté que « Chasing Sunsets » a effectivement servi de chanson d’introduction… Quel sentiment garderas-tu de ce premier concert de 2024 ?

CW : Oh mon Dieu, mon moniteur a rendu de façon complétement différente de celle des répétitions ! Ce sera le premier sentiment que je garderai de ce premier concert ! Mon second sentiment fut ce plaisir de pouvoir retrouver la scène, parce que cela commençait à faire… La possibilité d’être avec le groupe et d’être avec le public, et de pouvoir de nouveau interagir avec les deux, c’était adorable ! Il me tarde de pouvoir recommencer bientôt !

ANR : Vous avez en tout délivré six morceaux à figurer sur ce troisième album… Mais, vous avez également joué « Combustion » qui est un instrumental figurant justement sur Apocalypse & Chill… Pourquoi ce choix d’un instrumental comme unique reprise de Delain ?

CW : Parce que c’est un super morceau, et que le groupe aime le jouer. De plus, celui-ci est relativement long (NDA : 5:25) ce qui a permis au réalisateur de la vidéo de « The Crying Room » qui sera notre prochain simple, de réaliser des captations live du groupe en train de jouer purement instrumental. En définitive, cela a représenté une bonne occasion pour le groupe de briller, et pour moi d’observer une pause durant le concert (Rires)

ANR : Comme il est de tradition dans le metal sympho, de prestigieux invités sont présents sur cet album, tout d’abord Simone Simons d’Epica sur la chanson « Dopamine » : un mot sur cette collaboration ?

CW : Bien sûr ! « Dopamine » a pour thème la période où j’étais sous antidépresseurs. Je l’ai évoquée à l’occasion d’une interview. Simone m’a alors envoyé un texto, me demandant comment j’allais, et nous avons eu l’idée de faire cette collaboration, d’écrire une chanson à ce propos, de réaliser ensemble cette vidéo un peu folle. Je suis réellement très heureuse d’avoir créé tout cela avec elle, c’est fantastique, ouais…

ANR : Alissa White-Gluz d’Arch Enemy est quant à elle présente sur « Ode To The West Wind »…

CW : Oui.

ANR : J’ai tenté de comptabiliser : cela doit être au minimum votre quatrième collaboration studio…

CW : (Compte sur ses doigts) La première je crois, c’était « The Tragedy Of The Commons »…

ANR : Oui.

CW : Puis « Hands Of Gold », puis ensuite « Lizzie », puis « Fool’s Parade » au début de cette année, donc nous en sommes déjà à cinq, oui…

ANR : Oui.

CW : Oui. « Ode To The West Wind » s’inspire d’un poème célèbre, je l’ai adapté pour le faire figurer sur mon Patreon mensuel, il a été écrit par Percy Shelley et Alissa a accepté de venir chanter avec moi… Au fait, puis-je te demander quand cette interview sera publiée ?

ANR : Napalm souhaite que cela soit mis en ligne cinq jours avant la sortie de ton album…

CW : D’accord ! « Ode To The West Wind » sera publié comme dernier simple avant la sortie de cet album, et nous sortirons la vidéo à ce moment-là. Si la chanson a été enregistrée à distance, nous nous sommes réunies en studio afin de la clipper toutes les deux. Un super moment, nous avons pu de nouveau passer du bon temps ensemble, cela faisait un bail ! Quoi qu’il en soit, sa contribution a été formidable !

ANR : Pour ce qui est de la couverture, celle-ci est une photo signée Tim Tronckoe…

CW : Oui.

ANR : Alors justement, en parlant de « signer » et de Tim Tronckoe, je tenais à te montrer ceci (NDA : montre à l’écran l’une des photos de Charlotte signée Tim Tronckoe, publiée dans son livre Portraits en 2019, ledit livre dédicacé la même année par Charlotte à l’auteur de cette interview)

CW : Oh regarde-moi ça, tu as le livre ! C’est fabuleux ! C’est trop cool !

ANR : Tu es la seule des artistes y figurant à avoir signé mon exemplaire (NDA : y figurent également Gojira, Simone Simons, Alissa White-Gluz, Slayer, Ghost ou encore Tarja Turunen : le photographe ayant été à l’époque interviewé en ces colonnes) donc je tenais à te montrer celui-ci…

CW : C’est superbe. Tim est un artiste merveilleux. Il a réalisé les photos de cet album ainsi que la totalité des designs. Il a effectué des collages. C’est également le réalisateur des clips pour « The Exorcism » et « Chasing Sunsets ». Il a porté plusieurs casquettes.

ANR : C’était, je pense, le meilleur afin d’illustrer ta musique, il monte en puissance d’année en année…

CW : (Opine du chef)

ANR : Tu étais de plus présente à son mariage il y a quelques mois…

CW : C’était un moment merveilleux, j’étais vraiment honorée d’y être invitée et de partager cette journée en compagnie des mariés, c’était merveilleux…

ANR : Cet album sera commercialisé le vendredi 20 septembre, soit le dernier jour de l’été : que t’inspire cette période de l’année ? Personnellement je déteste…

CW : (Regarde de côté, grimace et fait non de la tête) Je déteste ! Je, je…. (Se prend la tête à deux mains) Mmmmmmmmmh ! J’aime le printemps et j’aime l’été… Je tolère le début du printemps quand il fait encore froid et qu’il pleut encore, car je sais que l’été suivra… En revanche, lorsqu’arrive l’automne, je ressens de la tristesse car je réalise que l’été touche à sa fin… Peut-être que sur mes vieux jours, je déménagerai dans un endroit ensoleillé…

ANR : Comme Tarja en Espagne…

CW : (Soupire) Ouais… Ouais… J’ai vraiment le Winter Blues… Tu vois, l’automne n’est pas si laid finalement, avec ses champignons… Tu sais, les Pays-Bas sont désespérément gris, mouillés et ennuyeux durant une très longue période de l’année…

ANR : Mais Paris également…

CW : (Rires) Mais je pense néanmoins faire partie des Néerlandais moyens, qui se plaignent tout le temps de la météo (Rires) Oui !

ANR : Le 1er novembre prochain, qui est donc un très beau mois, tu vas partir en tournée pour une vingtaine de dates à travers l’Europe, je suppose que tes amis musiciens t’accompagneront, Otto et les autres…

CW : Oui

ANR : Ce sera ta première tournée hors Pays-Bas depuis 2019… Je suppose que tu dois t’en réjouir…

CW : (Opine du chef, malicieuse) Oui, je suis très contente, très excitée à l’idée de repartir en tournée, et j’ai vraiment hâte ! Je suis également assez nerveuse car, comme tu l’as dit, ce sera ma première tournée depuis cinq ans… Je m’entraîne dur pour cela, je travaille sur moi-même…

ANR : Tout va bien se passer…

CW : OUAIS, j’ai hâte d’y être en fait ! Il me tarde d’être de nouveau sur la route avec mes amis…

ANR : Le 21 novembre, qui sera un jeudi, vous vous produirez à Paris au Petit Bain : j’ai vérifié, il me semble que tu n’aies jamais chanté en ce lieu, le connais-tu ?

CW : NON, mais j’ai cru entendre que c’était un bateau ?!?

ANR : Affirmatif.

CW : C’est particulièrement cool ! Je ne peux attendre de voir cela, je suis curieuse de voir à quoi cela ressemble !

ANR : Tu vas aimer, crois-moi, tu vas aimer…

CW : Ressens-tu les mouvements de l’eau ?!?

ANR : Non en revanche.

CW : D’accord, d’accord… D’accord, c’est bon à savoir (Sourire)

ANR : Tu te produiras l’an prochain à Tuska, qui est un festival finlandais très prestigieux… Je suppose que l’idée d’y jouer doit être excitante et super…

CW : Définitivement, définitivement. De plus, l’affiche sera remarquable : j’espère que nous aurons le temps pour nous poser et d’en profiter un tant soit peu…

ANR : Et toi : quel sera le prochain concert que tu vas aller voir ?

CW : Oooh ! Bonne question ! Je crois que je dois aller voir Anneke (NDA : van Giersbergen) J’ai vu il y a peu le concert de K’s Choice (Se met les deux mains sur le thorax dans un geste d’émerveillement) Te souviens-tu de K’s Choice ?

ANR : Oui, des Néerlandais…

CW : Des Belges ! Enfin, je crois…

ANR : Oui, des Belges mais néerlandophones…

CW : Oui ! Oui ! C’était vraiment fantastique ! Mais, mon prochain concert je crois, ce sera Anneke…

ANR : Ce nouveau disque s’inscrit parfaitement dans la grande tradition du metal symphonique néerlandais… Pourquoi les Néerlandais sont-ils si forts en cette musique ?

CW : Hannnnn (Souffle dans ses joues, et répond par la négative)

ANR : J’ai posé cette question à pas mal de personnes : Ruud de Within Temptation, Merel l’ancienne guitariste de Delain, etc… Cela paraît si étrange…

CW : Je pense d’une part que dans certaines zones géographiques peuvent se constituer comme des « clusters » musicaux, et que d’autre part il y a une certaine logique à l’œuvre, je me souviens quand j’avais dans les treize ans et que j’assistais à mes premiers gigs en compagnie de mon groupe de l’école, que j’écrivais mes premières chansons, j’allais aux concerts de The Gathering, d’Alter Forever, de Within Temptation, des groupes de chez nous qui étaient déjà gros… Cela a suscité des vocations aux Pays-Bas… Ces formations étaient de surcroît particulièrement accessibles, à l’époque je pouvais assister à leurs concerts pour pas un centime, notamment dans le cadre de festivals sans tickets… Pour ce qui me concerne, tout ceci m’a facilement influencée… J’ajoute que le mauvais temps, le mauvais temps provoque chez nous comme une sorte de mélancolie, une mélancolie qui doit en permanence être dédramatisée…

ANR : Comme les Anglais avec la pop et le rock, les Beatles et compagnie… Liverpool n’était pas spécialement… Bleue… C’était également une ville grise…

CW : True ! True ! Absolument…

ANR : Quelle serait selon toi la capitale du metal sympho ? Ruud Jolie, puisqu’on l’évoquait à l’instant, m’a répondu « Tilburg »…

CW : (Réfléchit posément, en regardant son plafond)

ANR : La ville où tout se passe ?

CW : (Moue) Ouiiiii… Poufffff… C’est là où ont lieu la plupart des concerts… Oui… Je ne suis pas en désaccord avec lui…

ANR : Nous avons évoqué tout à l’heure la chanson « Ode To The West Wind », si tu étais un élément, lequel serais-tu ?

CW : La terre… NON l’eau ! NON… Huuuuuuumm… (Réfléchit longuement, en fermant les yeux) Je fais souvent ce rêve, celui où j’ai la faculté de respirer sous l’eau…

ANR : Oui.

CW : Hummm… Donc je pencherais plus sur le fait que je veux être l’eau… Mais, à réflexion faite, je crois que je suis davantage la terre qui voudrait être l’eau…

ANR : Peut-être que moi aussi…

CW : (Rire)

ANR : Au rayon « nature » toujours, j’ai vu sur ta page Facebook que tu imites parfaitement le cri du ptérodactyle…

CW : Ahhhhhhh (Rires) Oui ! Je ne pense pas que c’était une bande audio de ma part, je crois que le truc auquel tu te réfères était une bande audio diffusée sur une vidéo… Bref…

ANR :  Es-tu intéressée par les dinosaures, la préhistoire ?

CW : Je suis, bien entendu, très intéressée par les animaux préhistoriques parce qu’un de mes films préférés était à propos d’un dinosaure (NDA : Baby : Le Secret de la légende oubliée ?) et cela m’a traumatisée… Et après, j’ai vu Jurassic Park, et j’ai de même été traumatisée… Ouais… Maintenant j’aime les dinosaures… Qui n’aime pas les dinosaures ?!? Existe-t-il des gens qui ne sont pas obsédés par les dinosaures ?!?

ANR : Pas moi.

CW : OK Good ! Good, Good !

ANR : Quelle est la dernière personne célèbre que tu aies rencontrée ou parlé avec ?

CW : (NDA : longue réflexion) Heuuuuuuuuuu… (Grimace) Je ne sais pas… Comment définir le mot « célèbre » ? (Rires)

ANR : Il est vrai que c’est aussi une question de définition : que recouvre le mot « célèbre » ? Tout est relatif…

CW : (Moue) Ouais ! Oh ! Je… Qui ça peut bien être ? Qui fut la dernière personne ? (Prend son smartphone sur le bureau et consulte celui-ci, puis pouffe en regardant la caméra) J’ai eu récemment Simone…

ANR : Oui, pas mal…

CW : Alissa…

ANR : Oui elle est célèbre…                      

CW : D’accord !

ANR : Et tu es célèbre… Dernière question : comment va Iggy ?

CW : Il a quinze ans. Pas loin de seize…

ANR : (Sifflote)

CW : Je sais !

ANR : Mon chat avait quatorze ans… C’était déjà pas mal… Long Live Iggy !

CW : Ouais.

ANR : Pour finir cette brillante interview, tu as le mot de la fin, à destination des lecteurs francophones…

CW : Premièrement merci pour cette interview, ensuite merci à tous d’écouter The Obssession, j’espère de tout cœur que vous allez l’apprécier et que nous nous verrons au mois de novembre à Le Petit Bain, je pourrai exercer mon français… Hé ! Je parle tout le temps français à mon chien, ne me demandes pas pourquoi, mon chien est grec mais je prends un malin plaisir à lui parler en français… Je voulais également vous signaler que je n’ai pas mis en jachère mon Patreon, et que je publie une chanson chaque mois dessus, si les gens peuvent y jeter un coup d’œil ce sera une superbe façon d’encourager mon travail, même si vous ne le faites pas, je vous dis merci quand-même c’est la moindre des choses ! Ce sera mon mot de la fin, ouais !

ANR : Merci beaucoup, je tenais à te souhaiter une bonne tournée, une bonne journée promotionnelle, ainsi qu’une bonne sortie d’album !

CW : Merci beaucoup ! Passe une excellente journée, Bye Bye !

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