HOT on the rocks!

Ad Infinitum – Abyss

samedi/05/10/2024
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Auteur : Ad Infinitum

Titre : Abyss

Label : Napalm Records

Sortie le : 11 octobre 2024

Note : 16/20

 

« – ANR : Quelle est la dernière découverte musicale que tu aies faite ? – HDA : Ohhhhhhhhhh…. (NDA : se reprend la tête à deux mains) La dernière… Je ne sais pas… Pour ce qui est des nouveaux groupes, j’ai envie de te dire Ad Infinitum… La formation de Melissa Bonny… Nous avons enregistré ensemble (NDA : avec le groupe the Dark Side of the Moon, avec Morten Løwe Sørensen qui est le batteur d’Amaranthe, et également Myu de Feuerschwanz, le quatuor a publié Metamorphosis l’année dernière chez Napalm Records) et je suis de près tout ce qu’elle produit. Ad Infinitum est un bon groupe, formé de jeunes gens très prometteurs qui essaient de sortir des sentiers battus… Et… je pense… que leur apport sera important à la musique metal… ». Voici ce que répondait Hans « der Aufrechte », le guitariste de la formation bavaroise de metal médiévalisant Feuerschwanz à Art’n’Roll lors de son interview organisée le 29 avril dernier. Ne connaissant aucunement cette jeune artiste ayant d’ores et déjà officié dans quatre formations en dix années seulement (Ad Infinitum, the Dark Side of the Moon, mais également Rage of Light et Evenmore), l’actualité de ce mois d’octobre me permet d’en apprendre plus à son sujet. Abyss, commercialisé par nos amis de Napalm Records le 11 octobre prochain, constitue le quatrième effort studio du groupe de metal symphonique suisse et allemand (et non suisse-allemand, nuance…) formé en 2018 et qui est composé, outre la prolifique Suissesse au chant, d’Adrian Thessenvitz (ou Theßenvitz, c’est comme vous voulez…) à la guitare électrique, de Korbinian Benedict à la basse et de Niklas Müller à la batterie. Ce disque marque également et à première vue une rupture conceptuelle, étant entendu qu’il fait suite à une sorte de trilogie formée de Chapter I: Monarchy (de 2020), Chapter II: Legacy (de 2021) et Chapter III: Downfall (publié l’an dernier). On sait en outre, à ce stade, qu’ « Ad Infinitum » signifie « à l’infini » en latin, qu’il y a de l’électro et de l’industriel (par petites touches, hein, ce n’est pas du Treponem Pal ou du Young Gods…), qu’« Unstoppable », leur grand hit, a comptabilisé à lui seul la bagatelle de quatre millions de vues sur YouTube, et qu’un de leurs premiers simples avait pour intitulé « Marching on Versailles » (Klasse !). Une fois encore, ANR a voulu en savoir plus… En route, mauvaise troupe (comme avait coutume de dire mon arrière-grand-père) !

Hé bien mes aïeux, nous nous trouvons en l’occurrence à des centaines de lieues (oui, on disait comme cela sous l’ancien régime) du folk metal de Feuerschwanz, ainsi que de toute musique trahissant les origines géographiques des quatre impétrants, ce qui démontre la curiosité musicale de ce bon vieux Hans… Abyss ne serait même pas à proprement parler un album de « metal symphonique », en tous cas au sens étroit du terme, ni même un album de metal symphonique « pop » (à la Delain ou à la Charlotte Wessels) ; ce n’est que pure coïncidence si le chorus d’« Euphoria », qui fait office de cinquième piste, fait penser à ceux de Timo Somers. Les sonorités que ce disque recèle (par exemple, celles de « My Halo » et de « Surrender », ses première et sixième pistes), effets et autres boucles, le rapprochent en revanche de productions de jeunes artistes de metal « contemporain » (« modern metal masterpiece », nous dit précisément le dossier-presse) et metalcore tels les Anglais de VEXED ou les Berlinois de Future Palace (d’autres « nouveaux venus »). Il en est de même du chant clair de Melissa (entre autres, sur « Outer Space », « Aftermath » et « Anthem for the Broken », les troisième, quatrième et septième pistes). En cela, la musique d’Ad Infinitum prend pleinement sa place en ce milieu de décennie ainsi qu’au sein de la septième voire huitième génération de musiciens estampillés « hard rock » ou « metal » depuis la fondation du genre en 1969 (selon mon calcul). En revanche, que les amateurs de metal baston (nous sommes en présence d’Abyss, non de Seasons in the Abyss) passent leur chemin : Ad Infinitum produit incontestablement ce qu’on pourrait qualifier de « soft metal », par analogie avec le « soft rock » du siècle dernier. Le chant de Melissa me fait même penser à certains trucs d’Ace of Base… Pour résumer en deux mots : c’est actuel et plaisant. Ce mois d’octobre, Ad Infinitum partira en tournée européenne en ouverture de Kamelot et de Frozen Crown (avec Charlotte Wessels pour la date à Drachten) ; puis, au début de l’an de grâce 2025, ils s’embarqueront pour une autre tournée continentale en première partie des Suisses folkeux Eluveitie ainsi que de leurs labelmates metalcore d’Infected Rain (« From Motherfucking Moldavia!!! », selon les mots de Lena Scissorhands herself). Ces artistes plus expérimentés ont sans nul doute servi en leurs genres respectifs d’influences au juvénile quatuor ; ces aînés lui feront, à n’en point douter, profiter de leur savoir-faire. En conclusion, Hans « der Aufrechte » a simplement trouvé à brûle-pourpoint les mots justes : « Ad Infinitum est un bon groupe, formé de jeunes gens très prometteurs qui essaient de sortir des sentiers battus… »

 

Merci à Angélique Merklen pour la relecture.

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