Groupe: Haliphron
Album: Anatomy of Darkness
Sortie le: 25 octobre 2024
Label: Listenable Records
Note: 15/20
Le groupe de Black Metal Symphonique Haliphron est de retour avec la sortie de leur deuxième album Anatomy of Darkness. Après s’être fait remarqué avec Prey, leur premier album, en 2023 et avec quelques prestations en festival comme Bloodstock (UK) ou Eindhoven Metal Meeting (NL) l’année suivante, les néerlandais récidivent avec un album beaucoup plus brut mais toujours teinté de metal symphonique. Ils restent sur leur volonté de faire un Metal des années 90’s et 2000’s à leur façon.
Anatomy of Darkness a pour thème central l’exploration des addictions et de la part d’ombre que chacun portent en soi (l’addiction aux jeux, aux drogues en tout genre ou l’auto-mutilation). Le groupe pose la question du défi qu’est la gestion de ces parts d’ombres et de vivre avec, voir d’en guérir. Tout un programme, qui se reflète aussi dans la cover de l’album.
L’illustration de la pochette indique souvent ce que l’on va trouver dans l’album. Cette fois, c’est beaucoup moins tape à l’œil, moins propre que celle de Prey : le dessin est simple avec un personnage encapuchonné et éthéré au milieu d’un champ de blé. Le groupe explique que cette cover est une mise en abyme de l’album : la lutte contre l’addiction. Une lutte positive puisque cette ombre semble se dissiper. Cependant, ce personnage reste un grand classique et je ne peux m’empêcher de me demander s’il ne s’agirait pas aussi un petit clin d’oeil au groupe Death et au groupe de black comme Dimmu ou Dark Funeral ? Est ce que l’on va effectivement retrouver du death et un coté grandiose voir épique dans cette album?
L’ album débute sur un court instrumentale de guitares saturées et torturées (Opus Addicere). Puis, on enchaine directement sur Silent escape, titre aux sonorités « cradeliennes ». Ce premier morceau est vraiment prenant, que ce soit musicalement ou vocalement. C’est celui qui a le plus retenu mon attention avec ses changements de rythmes fréquents alors que le suivant, Feasting on Flesh est plus abrupte avec des sonorités allant d’avantage sur du death tout comme le titre Double or Nothing.
Le coté abrupte, et même obsédant, par moment, des guitares et de la batterie, se retrouve tout au long de l’album savamment mêlé aux sonorités de clavier et dans le chant. Ce mélange se retrouve dans Buried truth, titre mettant en avant les pulsions d’un serial killer. L’incrustation audio d’une voix de journaliste et ses passages lyriques ainsi que la musique orientale interpellent. De même, le retour incessant de certains riffs de guitares tout au long du morceau ajoute une dimension addictive à ce titre déjà bien malaisant.
Epitome of Perfection et Art of Blade sont deux excellents morceaux accrocheurs. Ils démontrent un travail sur les voix simple et pourtant terriblement efficace avec du growl bien gras, un chant black malaisant, strident ainsi que de la voix claire.
L’album se termine sur le titre éponyme, Anatomy of darkness, qui donne un coté épique à cette fin d’album avec ses riffs de guitares et ses envolées plaintives de clavier. On sent bien que les musiciens s’en donnent à coeur joie. Bonus : un petit choeur d’angelots fait une incursion rapide à la toute fin du titre.
L’album se laisse écouter avec plaisir, c’est propre et la performance vocale est toujours excellente. Les morceaux sont courts et efficaces. On retrouve à nouveaux des solos de guitares inspirées et un clavier envoutant. Le groupe s’est totalement appropriés ses influences symphoniques, death et black. Anatomy of Darkness rempli son contrat de nous guider dans les méandres de la psyché de l’addiction autant par les paroles que musicalement. J’étais curieuse de voir comment Haliphron évoluerait. Je le suis d’autant plus avec ce deuxième album, qui me donne envie de les voir sur scène.