Interview avec Vermoth

mercredi/06/11/2024
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ANR : Quels sont vos rôles respectifs au sein du groupe ?
Cédric : Je suis le batteur de Vermoth. Mon rôle principal est d’assurer la rythmique.

Miky : Je suis guitariste du groupe, je m’occupe aussi essentiellement de la création de nos compositions musicales.

Valentin : Je suis bassiste et j’assure aussi les back vocals en soutien sur certaines chansons.

Sylvain : On me surnomme « la bûche », je suis le chanteur et le parolier de Vermoth.

ANR : Quelles sont vos influences musicales ? Comment se manifestent-elles chez vous ?
Sylvain : J’aime bien le stoner, je préfère écouter une voix mélodique que du chant guttural. C’est ce que je préfère et ce vers quoi je tends.

Valentin : J’écoute beaucoup de hardcore, j’apprécie les cris et les variations de rythme.

Miky : Vermoth, c’est un mélange de tout ce que nous aimons. Nous sommes influencés par le stoner, le hardcore, le thrash metal, mais aussi le grunge ou le néo metal, avec des groupes comme Korn ou System of a Down. Nous faisons ça à notre sauce, nous aurions des difficultés à nous catégoriser.

Sylvain : Du multimétal (rires) ! Ce n’est pas à nous de nous catégoriser. On fait du metal au sens large et, de toute façon, personne n’est jamais vraiment d’accord quant aux différents sous-genres du metal.

ANR : Comment le groupe s’est-il formé ? Quelle est l’histoire derrière ces rencontres ?

Valentin : Nous avons commencé à jouer avec Miky, tous les deux, il y a environ 5 ans, en reprenant, par exemple, Rage Against The Machine.

Miky : En 2022, nous avons joué avec un certain Hugo, un ami autodidacte batteur et chanteur, avec un magnifique talent. Nous avons créé quelques compositions ensemble dans ce studio de répétition, ici même. Hélas, le projet avec Hugo n’a pas pu aboutir. Ne voulant pas lâcher le morceau, nous avons proposé de monter un groupe à Cédric et Sylvain. Ils ont accepté le projet et voilà que Vermoth est né. C’est important au sein du groupe que nous nous connaissions bien ; le but est de s’amuser avant tout. Le niveau musical n’est pas forcément fou, mais nous dégageons beaucoup d’énergie, on donne tout (rires) !

Cédric : Nous faisons le même métier, Miky et moi, nous sommes manipulateurs en radiologie au CHU de Nantes. Nous nous sommes rencontrés ainsi. J’ai eu une petite expérience de batterie il y a 10 ans ; je reprenais du funk et de la variété française. L’année dernière, je me suis rompu le ligament croisé au handball. J’ai dû arrêter et cela m’a dégagé du temps pour faire de la batterie. De fil en aiguille, avec du travail, on en est là (rires) ! Je dois dire qu’on est limités par mes possibilités, vu que je suis débutant. On ne joue pas sur certaines spécificités comme les contretemps ou la double pédale. Je joue simplement, même si nous enchaînons les changements de rythme. Et cela va évoluer (rires) !

Sylvain : Nous nous sommes connus via un ami qui se prénomme Julien. Au départ, nous ne nous connaissions pas trop, et finalement, nous sommes devenus une bonne bande de copains. J’ai fait partie des Stinky Feet il y a environ 10 ans. Je travaillais dans un bar et c’était compliqué de se voir. Je suis plutôt guitariste à la base, même si j’écrivais les paroles que je chantais. J’ai toujours voulu retrouver un groupe. J’ai passé plusieurs auditions, mais je cherchais plus de complicité. Miky m’a expliqué qu’il cherchait un chanteur. Je suis venu les voir en répétition, il y avait trois chansons qui étaient plutôt calées, et cela m’a plu. Nous avons mis un an et quelques mois à répéter avant notre premier concert, et cela va continuer, ce n’est que le début.

ANR : Quelle est l’origine du nom Vermoth ? Qu’est-ce que ça signifie pour vous ?
Sylvain : Nous avons mis du temps à trouver ce nom, pratiquement 6 mois. Le tout premier était Broken Speculum (rires). Ça nous plaisait bien, mais il ne nous correspondait pas trop.

Valentin : Et Gang Bang Dolphin Squad aussi (rires) ! Plus sérieusement, nous sommes partis sur Vermoth car le concept d’évoquer un papillon de nuit nous plaisait. Mais c’est aussi l’alcool que l’on peut gagner au blindtest de Miky (rires).

Miky : Effectivement, j’anime un blindtest une fois par mois au Bar’ile à Nantes depuis environ un an, venez, c’est sympa (rires) ! Le deuxième prix à chaque fois est une bouteille de Vermouth (rires), c’est un petit clin d’œil.

ANR : Sylvain, comment réfléchis-tu tes textes ? Est-ce engagé ou généraliste ?
Sylvain : Clairement, je suis dans l’introspection de la psychologie humaine, et l’ambiguïté qui en découle. Les textes que j’écris en anglais sont plutôt sombres, j’aborde surtout le mal-être, c’est pour moi une sorte de défouloir. Je trouve que cela permet de prendre conscience de la réalité, qui n’est parfois pas toute rose. Ce n’est pas forcément des choses que j’ai vécues personnellement, je me base sur des témoignages. Je m’inspire d’un mot ou d’une phrase, et je développe autour de ce sujet, afin de retranscrire le ressentiment de manière humaine. Cela peut permettre de trouver une solution à nos maux. Nous avons, par exemple, une chanson sur les conditions de travail, ou une qui parle plus globalement du monde sociétal dans lequel nous vivons. Mais il n’y a pas que des chansons déprimantes (rires) ! Je parle aussi de la vie en général, et je suis une personne plutôt joyeuse.

ANR : Comment se déroule le processus de création ? Est-ce collaboratif ? Chacun travaille-t-il de son côté ? Comment arrivez-vous à caler toutes les influences de chacun ?
Cédric : Miky fait le travail en amont, il trouve des riffs, nous les propose et nous demande si ça nous convient. Valentin aussi participe à ce travail. À partir de ces idées, nous travaillons ensemble. C’est parfois difficile, il nous arrive de modifier quelques passages. Souvent, nous gardons l’idée de base et la retransformons. Cela peut prendre 4 à 5 répétitions pour arriver à quelque chose. Globalement, nous nous entendons très bien !

Miky : Techniquement, les cordistes jouent en « Open C Tuning », c’est un accordage alternatif ouvert qui consiste à avoir des sonorités plus graves qu’avec un accordage classique. Cédric nous prépare des mesures et Sylvain pose ses textes par-dessus. Nous avons enregistré une première chanson chez un ami, surnommé Gyban. Nous l’avons rencontré, Valentin et moi, dans notre club de Roller Derby. Il a son propre studio d’enregistrement, BAF Prod. Il nous a concocté des petits arrangements dans la structure musicale, qui sont bien efficaces.

Sylvain : Nous nous sommes rendu compte qu’avoir un homme de l’ombre derrière nous, c’est important, car il nous apporte beaucoup de choses en termes de compétences. Il fait partie du groupe, tout comme Lydia, notre photographe et responsable communication. Nous les remercions du fond du cœur de s’investir dans ce projet.

ANR : Nous avons pu découvrir un morceau intitulé Breakdown. Que pouvez-vous nous dire sur ce titre ?
Sylvain : Nous sommes fiers du résultat. C’est réellement la première composition que nous avons réalisée tous les quatre. Quelques morceaux étaient déjà créés au niveau structurel avec Hugo, et nous en avons d’autres qui sont encore mieux (rires) !

Cédric : La rythmique est vraiment intéressante, cela m’a permis de passer un cap au niveau de la créativité et de la performance.

ANR : Combien d’autres morceaux avez-vous de prêts ? Qu’envisagez-vous ? Quels sont vos futurs projets à moyen terme ?

Miky : Nous avons 6 compositions et quelques reprises. Il y en aura d’autres qui vont être créées. Nous souhaitons sélectionner celles qui nous plaisent le plus pour faire un EP. Cela dépendra du temps et du financement, c’est un processus qui peut varier en durée.

Cédric : Nous souhaitons nous produire davantage en concert et, dans l’immédiat, trouver un nouveau studio de répétition pour la saison à venir. Nous avons déjà deux dates de prévues et nous allons en chercher d’autres.

Valentin : Nous jouerons au BBO Café à Nantes le 29 novembre prochain en compagnie de Naonerdz, dans le cadre du festival Culture Bar-Bars. Et nous nous produirons avec Incinerator à Guérande le 15 mars 2025.

Sylvain : L’idée serait de jouer une fois par mois et d’enregistrer les autres chansons. Les trois premiers concerts se sont déjà très bien passés. Nous ne savions pas à quoi nous attendre et nous sommes contents du retour du public et des autres artistes qui nous ont vus. Au festival Rock’N’Ball début juin, nous avons joué après un jeune groupe, Friday My Lady, des tueurs ! Nous voulions rentrer chez nous (rires). Nous avons fait notre concert, et ils sont venus nous voir pour nous dire que c’était trop bien. Mais aussi le groupe d’après, Rue de la Forge. Ils nous ont dit de ne rien lâcher. Tous ces signaux sont positifs pour la suite.

Valentin : Avant notre premier concert, nous avions déjà créé des T-shirts et des stickers (rires). C’est la base du metal, le merchandising (rires) ! Nous étions un peu stressés, mais nous nous sommes bien amusés. L’énergie que nous avons retranscrite en live, le public l’a bien appréciée. Nous avons tout donné et c’était génial de voir les gens qui s’amusaient. Nous avons vu des pogos, une chenille… Nous sommes des fans de musique avant tout, transmettre la nôtre, c’est très satisfaisant.

ANR : Pour finir, quel message voulez-vous transmettre à ceux qui vous suivent ?

Sylvain : Mieux vaut venir nous voir en concert, nous sommes un groupe de live ! En concert, nous donnons beaucoup d’énergie, et cela se ressent. Nous n’allons pas griller les étapes, nous avons créé notre propre association pour la gestion du groupe, par exemple. En tant que débutants, nous y allons tranquillement, les choses prennent du temps. Merci à Art’n’Roll d’avoir pris ce temps-là pour nous. Faites du rock’n’roll les amis, mettez-y votre cœur, tout est alors possible !

Liens internet :
https://www.instagram.com/vermothbandofficial/
https://open.spotify.com/intl-fr/artist/6VLSc0CgN1sMHPU2hYvzSJ
https://www.concerts-metal.com/g-62623__Vermoth.html

Crédits photo :

https://www.instagram.com/virginie_pleau/

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