Art’N Roll: Vous existez depuis 11 ans maintenant. Pourriez-vous brièvement présenter le groupe et partager la signification du nom Saddayah ?
Gabriel: Nous sommes un groupe qui a commencé avec moi, Gabriel (guitare lead), et notre batteur Théo, on s’est rencontrés au lycée et on a voulu jouer dans un groupe de metal. Peu à peu, d’autres membres se sont joints à nous : mon frère Sorin (guitare rythmique), Petrut (chant) et, à l’origine, Roberto Voloaca à la basse. Après quelques années, nous nous sommes séparés de Roberto, et Serban a pris la relève.
Le nom Saddayah est une version stylisée et modifiée d’un mot javanais qui signifie « psychose ». On était de jeunes ados quand on l’a choisi un peu au hasard. Et comme la plupart d’entre nous étaient fans de Meshuggah, on a ajouté un double « d » et un « h » à la fin pour que ça ressemble un peu à leur style. Haha !
ANR: Sur votre page Bandcamp, il est mentionné que vous avez pris une nouvelle direction musicale, mêlant Death Metal Technique Mélodique avec des influences Progressives et Black Metal. Comment en êtes-vous arrivés à cette évolution ?
Gabriel : Pendant nos premières années, on écoutait beaucoup de metal progressif et de death metal. Ces genres nous passionnent toujours ! Des groupes comme Death, Obscura, Opeth, ou Haken ont été très influents pour nous. D’autres membres étaient plus dans le death metal traditionnel, comme Decapitated ou Nile.
Je pense que ce mélange des genres n’a pas été une décision consciente, mais plutôt le résultat naturel de nos goûts variés.
ANR: Parlons de « Lila ». Pouvez-vous nous en dire plus sur cet EP ? Et sur chaque morceau ? Quels sont les inspirations, concepts ou histoires qui les animent ?
Gabriel: Tout d’abord, le titre de l’EP, Lila, est un concept issu de l’hindouisme. Il peut se traduire par « jeu divin » et décrit la création comme une expression ludique du divin.
On a intégré ce concept dans nos chansons, qui sont en quelque sorte des critiques ésotériques de différents jeux vidéo! Les paroles viennent principalement de notre chanteur Petrut, donc je n’ai pas tous les détails, mais c’est l’idée principale derrière les morceaux.
ANR: L’artwork de « Lila » est visuellement marquant. Qui l’a créé ?
Gabriel: C’est Roberto Voloaca, notre ancien bassiste, qui a réalisé l’artwork.
ANR: On y voit plusieurs éléments intrigants, comme une sorte de Shiva violet. Pouvez-vous nous expliquer le symbolisme de ces éléments et l’histoire derrière cette illustration ?
Gabriel: Puisque l’artwork s’inspire du concept hindou de Lila, on peut dire que le personnage sur la couverture est une version plus « metal » de Shiva. On peut voir le rôle du destructeur dans la triade hindoue comme une nature aussi ludique (après tout, les tout-petits cassent souvent beaucoup de choses en jouant, non ? )
ANR: Vous avez récemment sorti un clip pour « HP ». Comment s’est passé le tournage ? Quelle direction artistique avez-vous choisie ? Et quel message vouliez-vous transmettre ?
Gabriel: Le clip a été tourné dans la mine de sel de Slănic Prahova, la plus grande d’Europe. On a choisi cet endroit parce que l’environnement correspond bien aux textures évoquées par les paroles.
La chanson « HP » parle des origines de l’univers, de la cosmogénèse. On a donc voulu illustrer visuellement cette histoire avec des textures rocheuses, des rochers qui s’entrechoquent, comme des météorites ou des planètes au début de l’univers. La mine elle-même offrait un cadre parfait.
ANR: Comment fonctionne le processus de composition chez Saddayah ? C’est un travail collectif ou chacun apporte ses idées séparément ?
Gabriel: Chez nous, la composition est plutôt aléatoire. On a souvent des idées qui nous viennent au hasard dans la journée. On les enregistre, on les rassemble, puis on essaie de les assembler. Parfois, une idée complète de chanson vient à l’un d’entre nous directement. Les bases des morceaux viennent généralement individuellement, mais on les combine et les affine ensemble.
ANR: Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Gabriel: Actuellement, je ne vis pas en Roumanie, donc les répétitions et concerts sont un peu compliqués. Mais dès que je serai de retour, probablement l’année prochaine, on reprendra le travail sur notre prochain album. On a déjà quelques idées bien développées. Stay tune !
ANR: Si vous deviez décrire Saddayah en trois mots pour convaincre quelqu’un d’écouter « Lila », quels seraient-ils ?
Gabriel: Unique, groovy, mélodique.
Merci pour cette interview !
