HOT on the rocks!

Hirax – Faster Than Death

vendredi/21/02/2025
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Auteur : Hirax

Titre : Faster Than Death

Label : Armageddon Label

Sortie le : 28 février 2025

Note : 17/20

 

« Un grand Monsieur », en gros, c’est ce qui revient continuellement à la lecture des commentaires sur les réseaux sociaux. Phrase souvent complétée malheureusement par : « Il n’a pas eu la carrière qu’il méritait ». Certes, mais Katon W. DePena, puisque c’est de lui dont on parle, est un survivant devant l’Éternel. Presque une légende vivante. J’ai fait coudre sur deux de mes vestes un patch frappé du logo d’Hirax, le groupe qu’il a fondé en 1984 à Cypress, Orange County. Il a dédicacé au marqueur noir l’intérieur de l’une des deux. Comme nous, ce vibrionnant sexagénaire est un passionné. Outre la présence de son épouse, manager et photographe attitré Anne, c’est plausiblement ce feu intérieur qui l’a conservé, préservé, au travers de cinq décennies faites de hauts et de bas. La sortie de Faster than Death, le sixième album studio d’Hirax en pas loin de quarante ans, était initialement programmée pour le 1er novembre 2024. Lors de notre émouvante rencontre à l’espace Glenmor de Carhaix en août dernier, j’avais expliqué à un Katon très à l’écoute que cette date correspondait chez nous à la Toussaint. L’idée lui avait plu. Or, ladite parution a entre-temps été décalée à celle du vendredi 28 février 2025. Ça tombe tout aussi bien, c’est le jour de la Saint-Romain.

« Slow Death » était le titre d’un classique des Flamin’ Groovies de 1972. « Faster than Death » est celui du nouvel Hirax. Mine de rien, cette juxtaposition en dit long sur les options musicales respectives. En l’espèce, exit les circonvolutions power metal d’« Hellion Rising » (2014) ou la longue introduction menaçante d’« El rostro de la muerte » (2009) : Faster than Death démarre en trombe sur « Drill Into the Brain », incision vicieusement précédée d’un sifflement de perceuse. Parisien, j’ai véritablement cru lors de la première écoute qu’il s’agissait non pas de l’intro du disque, mais d’énièmes travaux réalisés dans mon environnement sonore immédiat… Passé cette surprise, l’émotion m’a presque étreint. Car cette piste de 01:05 minutes bat le record de brièveté établi par « Destroy » (01:07) sur le premier album. Mais, elle ne parvient pas à surclasser ceux d’« Into the Ruins » de 2004 (00:46), et surtout d’« Hate, Fear and Power » (00:32) de 1986. Ce premier missile aux relents crossover renseigne quant à la teneur de la petite vingtaine de minutes à venir. La deuxième piste, « Armageddon », est doublement plus élancée (02:56). C’est précisément à la dixième seconde de celle-ci qu’une puissante et inimitable voix vous réveille, vous saisit, et qu’on se dit soudain : le James Brown du thrash metal est de retour !!! Ce timbre unique et familier ne va plus nous quitter jusqu’à la dernière note du disque, venant colorer moult cavalcades rythmiques, breaks effrénés et autres happy ends.

Faster Than Death turbine sévère vingt minutes et vingt-huit secondes durant. Mais, ne nous réserve aucune surprise sur le plan stylistique. Il possède un carénage speed-thrash californien on ne peut plus classique, eighties. Katon peut néanmoins se permettre de recycler son passé. Tout comme il se permet de tutoyer les plus grands (Lemmy, Hetfield, Gary Holt…). Oui, puisqu’il a pleinement contribué à cette glorieuse épopée, au lieu et à l’époque indiqués. La pochette du premier album d’Hirax était griffonnée par un illustre inconnu nommé Pushead, qui dessinera plus tard les plus légendaires visuels de Metallica. Un Chuck Schuldiner débutant lui avait écrit une lettre d’admiration signée de son propre sang. Katon avait par ailleurs collaboré vers 1987 avec Rocky Georges, une autre grande figure du metal afro-américain. Enregistré et mixé à Los Angeles, la production stéroïdée et tirée au cordeau de l’Anglais Max Norman (Ozzy, Megadeth, Y&T, Death Angel, Annihilator…) fait honneur aux neuf captations. Elles ont été concoctées par le tonitruant chanteur, désormais secondé par le guitariste Allan Chan, le bassiste Jose Gonzalez et le batteur Emilio Marquez. Soit une formation rajeunie, pour des compositions pétries de concision. Trois d’entre-elles ont récemment été étrennées en public, devant entre autres celui du Motocultor 2024 (« Drill Into the Brain », « Drowned Bodies » et « Faster than Death »), et l’on se dit qu’elles augurent encore de beaux jours scéniques et toniques… Pour ce qui est de la pochette, la voiture représentée ne manquera pas d’évoquer aux petits garçons des années 1980 la Machine de Tonnerre Matamore commercialisée circa 1988 : le véhicule de combat des méchants punks dreadnoks dans G.I. Joe (mon frère l’avait), lui-même inspiré par l’univers Mad Max. Sexy. En conclusion : rien d’original n’affleure quand on connaît Hirax, l’essentiel étant que la légende demeure vivace, cheveux gris ou non…

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