HOT on the rocks!

Interview avec Antho d’ OVERDRIVERS

mercredi/26/02/2025
171 Views

Art’N Roll: Overdrivers existe depuis 2015 mais chez Art’N Roll on n’a jamais eu l’occasion de collaborer, est ce que tu peux tu peux me faire une rapide présentation d’Overdrivers?  

Anthony : J’ai commencé le groupe avec un copain de mon frère, qui habite dans le même village que moi et qui était très fan d’AC/DC, en particulier du jeu de guitare du guitariste rythmique Malcolm Young. Moi, j’étais fan aussi d’AC/DC, mais à l’inverse, du jeu d’Angus Young. Un jour, j’ai posté une vidéo comme ça sur YouTube où je jouais du AC/DC, et lui est tombé dessus. Il m’a reconnu et, du coup, à partir de là, on s’est vus et on a commencé à jouer un peu de AC/DC ensemble. Au départ, on a fait ça vraiment sans prétention, c’était juste pour s’amuser. On s’est vraiment rencontrés musicalement en 2011, on va dire. On a passé plusieurs années à jouer ensemble, puis après, on s’est dit que c’était dommage de ne jouer qu’à deux. Donc, on a commencé à chercher d’autres membres pour vraiment monter un groupe et faire notre propre musique. On a enfin réussi à avoir un line-up stable en 2015, et c’est à partir de là qu’on a vraiment commencé à faire des concerts.Pour les influences, au départ, bien sûr, on était très influencés par AC/DC, un de nos groupes préférés, mais le but, ce n’était pas forcément de composer dans leur style. Le truc, c’est que le son de guitare qu’on aime, c’est un son où la guitare est simplement branchée dans l’ampli, sans aucun effet. C’est vraiment le son pur de l’ampli qu’on adore. Donc forcément, quand on fait un son comme ça, ça peut rappeler AC/DC. Dans notre manière de composer des riffs, ce qu’on aime, c’est une musique vraiment basée sur la guitare. Du coup, naturellement, ça a tendance à sonner comme du rock australien : AC/DC, Airbourne… Le but au départ, ce n’était pas forcément de sonner comme ça, mais par la force des choses, notre nature a fait que ça sonnait comme ça. On a sorti notre premier album Rockin Hell en 2016, puis le second en 2018, qui s’appelait She’s on Her Period. Ensuite, on devait sortir un album quelques années plus tard, sauf que le COVID est passé par là. Le problème, c’est qu’on s’est dit : « Mince, c’est un peu bête de sortir un album complet, sachant qu’on ne pouvait plus faire de concerts et donc assurer la promo. » D’un autre côté, on ne pouvait pas non plus rester sans proposer un peu de nouveauté à ceux qui nous suivaient. Donc, à cette époque-là, on a décidé de sortir un EP trois titres, Rock Out, histoire d’avoir un peu d’actualité sans pour autant sacrifier la promotion d’un album complet. Rock Out est sorti en 2021. Ensuite, entre le temps de faire sa promo et le changement de bassiste (ce qui nous a fait perdre un peu de temps), on a enfin pu enregistrer un nouvel album l’année dernière. Il sort le 7 mars !

 ANR: Album qui est assez complet puisqu’il contient 12 morceaux.

Anthony: Les autres albums, on les avait vraiment composés en quelques mois, alors que là, on a pu étaler le travail sur plusieurs années. Ça nous a permis de revenir sur certains trucs, de changer, d’essayer d’améliorer à chaque fois. Là, on a vraiment eu le luxe de revenir dessus pour peaufiner chaque détail.

ANR :Cet album s’appelle Glory or Nothing, un titre assez parlant, même si j’ai l’impression que vous n’êtes pas vraiment un groupe qui cherche la célébrité à tout prix. Que peux-tu me dire de cet album? Vous avez eu plusieurs années pour le travailler et un nouveau membre a rejoint le groupe. Comment s’est déroulé le processus de création de cet album ?

Anthony: On aimait bien cette formule-là, déjà pour son côté percutant. Pour un titre, on trouvait que ça en jetait carrément, et ça a été un critère important. Ensuite, ça représentait aussi notre manière de travailler la musique. L’idée est plus de se donner à fond dans ce qu’on fait. Quitte à faire les choses, soit on les fait à fond, soit on ne les fait pas du tout. C’était vraiment l’idée. Pour la création de l’album, notre démarche, elle, reste toujours la même : on a une musique énormément basée sur la guitare. Le squelette d’un morceau, c’est toujours la guitare. Quand on compose, on commence toujours par un riff de guitare. Si ce riff plaît à tous les membres du groupe, on commence à travailler dessus. Si, par exemple, le premier riff qu’on a composé sonne bien pour un refrain, on essaie alors de composer un riff de couplet qui servira de transition et qui collera avec ce riff de refrain. Et si, à l’inverse, on propose d’abord un riff de couplet, on fait l’inverse. La démarche, c’est toujours d’avoir une bonne base instrumentale axée sur les guitares. Une fois qu’on a la structure des guitares, on rajoute la batterie, la basse, et à la toute fin, on pose la ligne de chant et on ajoute les paroles. Les paroles viennent toujours en dernier. Notre critère principal, c’est vraiment le riff de guitare, et on essaye à chaque fois d’avoir des refrains qui restent bien en tête. C’est vraiment là-dessus qu’on travaille le plus. Bien sûr, on nous l’a beaucoup dit – parfois même reproché – mais ça ne nous dérangeait pas, au contraire, ça nous plaisait. On nous disait souvent que ce qu’on faisait sonnait très, très AC/DC, très Airbourne. Peut-être que dans les précédents albums, on se freinait un peu en se disant : « Ouais, on est dans ce style-là, donc faut peut-être pas trop s’éparpiller.

Après, c’est toujours la même chose : quelqu’un qui aime bien le style d’AC/DC, en théorie, il devrait aimer ce qu’on fait. C’est comme quelqu’un qui fait du reggae : on va toujours lui dire qu’il fait du Bob Marley. Ou quelqu’un qui fait du Thrash, on va lui dire qu’il fait du Metallica. Nous, on fait du rock australien à la base, donc nous le reprocher, je trouve ça un peu bête. Après, je comprends qu’on n’accroche pas, mais ça, c’est une question de goûts et de couleurs. Dans cet album, on ne s’est vraiment mis aucune limite. Il y a aussi d’autres morceaux où on est vraiment partis sur d’autres sonorités.

ANR: Et concernant l’enregistrement?  

Anthony: Pour l’enregistrement, on est partis au Hangar à Son, un studio près de Cambrai. C’est un nouveau studio : il y avait un premier Hangar à Son, mais il a changé d’endroit, et là, il est installé dans de nouveaux bâtiments. C’est vraiment l’un des meilleurs studios des Hauts-de-France, donc pour les prises de son, c’était top ! On a travaillé avec Bertrand Charlet, le même ingé son que sur nos précédents opus. Pour le mixage, on a fait appel à Fred Duquesne, qui est notamment guitariste chez Mass Hysteria et qui a produit leurs derniers albums ainsi que ceux d’Ultra Vomit. Fred, on est un peu tombés amoureux de sa prod quand Ultra Vomit a sorti l’album Panzer Surprise!, qui a été un succès colossal. En l’écoutant, on s’est dit : « Waouh, qui a fait ça ?! » Ça sonnait vraiment comme une grosse prod américaine. En voyant que c’était Fred Duquesne, on s’est rappelé qu’on connaissait son travail en tant que musicien, mais on n’avait pas capté qu’il bossait aussi en production. À partir de là, on l’a contacté, et il était carrément chaud pour bosser avec nous. On s’est dit que c’était vraiment le bon mec pour mettre nos morceaux en valeur.

ANR: Tu disais que les paroles c’est ce que vous composez en dernier, est ce que cela a peu d’importance pour vous ?  est ce que c’est le chanteur qui compose ou est ce que vous y mettez tous un petit peu de votre énergie ? 

Anthony: Est-ce que c’est la chose la moins importante ? J’aurais tendance à répondre oui, dans le sens où, moi par exemple, quand j’ai commencé à écouter de la musique, j’écoutais AC/DC et j’adorais ça, alors que je ne comprenais pas un seul mot de ce qu’ils racontaient. En fait, j’aimais bien la musicalité, les mélodies des paroles, la manière dont ça sonnait. C’est ça qui me plaisait. Le sens en soi, ça me passait complètement au-dessus. Ça a toujours été secondaire, mais on essaie quand même de bosser un minimum nos textes. Le but, c’est toujours de faire un truc sympa, et la plupart du temps, on essaie de rajouter un peu d’humour, avec surtout beaucoup d’autodérision. C’est un peu le maître-mot du truc. Mais par exemple, dans cet album, il y a parfois des thèmes un peu plus sérieux.

Il y a une chanson qui s’appelle In Fear, Blood and Fire, qui parle des soldats ayant du mal à revenir à la vie normale après avoir été sur un champ de bataille. En fait, faut savoir que Adrien, notre chanteur et guitariste, était dans l’armée avant. Il a fait plusieurs opérations en extérieur, et il n’a pas eu de chance, parce qu’il est tombé dans des endroits où ça canardait pas mal… Du coup, il m’avait demandé – parce que c’est moi qui écris les textes du groupe – de faire un hommage à ses camarades militaires. C’était un exercice un peu délicat, parce qu’il fallait rendre hommage sans pour autant tomber dans un truc trop militariste. J’ai préféré parler des hommes eux-mêmes plutôt que de l’armée en tant qu’institution. C’est un texte qui m’a demandé plus de travail que d’autres. Après, à côté de ça, on a des morceaux où c’est de la grosse blague, mais ça colle aussi au style. Plus c’est cliché, plus ça rentre dans l’univers du rock qu’on fait.

ANR: Parlons maintenant de Guitar Playboy, un titre qui parle de lui-même. La chanson commence par ‘I learned to play guitar, I joined a band for the girls’. Est-ce que ça a marché ? 

Anthony:Comment dire… Ça a marché, mais j’en ai pas trop profité. Parce qu’en gros, ça a marché une fois… et grâce à cette fois là, j’ai trouvé ma copine ! C’est vraiment le cliché du hard rock des années 80 : il y a toujours un petit fond de vérité. Quand j’ai commencé la guitare, forcément, je voyais des gars qui jouaient bien mieux que moi. Et pourtant, ces mecs-là, ils n’étaient pas forcément intéressants, ni même particulièrement beaux, mais ils arrivaient quand même à attirer les gonzesses. Ça fait partie de cette blague là. 

ANR J’ai une question concernant le clip, en le regardant, j’ai l’impression que vous êtes vraiment bien marré à le réaliser donc raconte moi un petit peu tout ce petit délire j’ai l’impression que c’est plus un clip entre potes, une ambiance un peu 80 ? 

Anthony: Tu vois, comme on parlait de clichés tout à l’heure, c’est exactement ça ! On voulait insister sur le cliché. Le riff, en soi, sonne déjà hyper cliché, comme une autre époque, loin de 2025. Donc, on voulait un endroit qui ait ce côté un peu vieillot, entre guillemets. Par chez nous, il y a le studio du Brader, à Boulogne-sur-Mer. C’est un vieux studio construit, je crois, dans les années 80, et tout est resté tel quel depuis l’époque. Donc déjà, on avait le cadre parfait pour l’image qu’on voulait donner. Ensuite, on voulait forcément des murs de Marshall, parce que là encore, c’est cliché à fond ! Et puis, on s’est dit : « Allez, on va mettre des gonzesses. » Mais on voulait éviter que ça tombe dans le truc trop basique. Comme je dis toujours, faut qu’il y ait un peu d’autodérision dans le délire, sinon ça n’a pas grand intérêt. Mettre des filles juste pour en mettre, c’est vu et revu, et franchement, c’est pas super intéressant. Après, fallait les trouver, les filles ! On avait déjà tourné un clip, High Mountains, et dedans, il y avait une fille. Elle nous a mis en contact avec toute sa bande, et du coup, elles sont venues au tournage. C’était vraiment très marrant ! Je me souviens que le réalisateur voulait que les filles se dandinent d’une certaine manière, mais il n’arrivait pas à expliquer ce qu’il voulait. Alors il s’est mis à le faire lui-même devant elles… Bon, forcément, ça ne rendait pas tout à fait pareil !

ANR:  A partir de mars vous allez pas mal tourner donc déjà Félicitations, dis nous à quoi devons nous nous attendre sur scène? 

Anthony:  On va forcément incruster des chansons du nouvel album. Là, on est en train de travailler, ça fait plusieurs mois qu’on bosse sur le show pour vraiment avoir un truc nouveau, pour les gens qui nous ont déjà vus et aussi pour ceux qui ne nous ont jamais vus. Et du coup, le travail qu’on a eu à côté, aussi, pour la mise en scène, c’est de faire bosser le nouveau bassiste qui vient d’arriver pour qu’il soit prêt à bien se déplacer sur scène. Parce que nous, sur scène, on aime bien bouger, le truc, c’est qu’il faut qu’on soit tous d’accord, sinon, on peut vite se rentrer dedans. Donc ça, c’est un travail qu’on va faire. Sinon, on a créé de nouveaux petits moments de spectacle qu’on n’a pas encore faits. Je vais pas en dire plus que ça, mais il y aura de la nouveauté, forcément, avec les nouveaux titres. Il y aura aussi de la nouveauté avec la mise en scène, pour faire participer le public. Ça va être fun.

ANR:  Quels sont Les projets du groupe ? 

Anthony:  On est en pleine promotion de cet album, c’est d’ailleurs pour ça qu’on fait une interview en ce moment même. Du coup, on a sorti notre premier clip le 11 décembre et aujourd’hui, un deuxième clip vient de sortir. L’album, lui, sortira le 7 mars. Après ça, on enchaîne vraiment beaucoup de dates. Comme tu l’as dit, on part en Espagne. On avait déjà fait une tournée là-bas il y a deux ans, et ça s’était très bien passé, parce que le public espagnol est vraiment cool. Du coup, on y retourne. Les projets, ce serait aussi de viser l’Allemagne. Parce que sur Spotify, on peut voir tout le listing des endroits où on est écouté, et on a remarqué qu’on a énormément d’auditeurs allemands. En fait, la grosse majorité de nos auditeurs n’est même pas en France, c’est en Allemagne ! C’est surprenant, parce qu’on n’y a pas encore tant joué que ça. Mais notre label est à la fois grec et allemand, donc je pense qu’il fait un bon travail de ce côté-là. Du coup, on va essayer de s’exporter, de viser l’Allemagne, peut-être aussi les pays nordiques, parce que ça fonctionne plutôt bien là-bas. Et en France, on ira dans des endroits où on n’est pas encore allés, et on retournera aussi là où on est déjà passés pour revoir un peu les gens

ANR: Pour finir, quel est le dernier album que tu as écouté ? 

Anthony: Je ne suis pas un gros auditeur de musique. J’en joue, mais par exemple, ma culture musicale est assez réduite. En vrai, le dernier album que j’ai écouté, c’était du black metal dépressif, c’était Woods of Desolation. Le titre, je ne m’en souviens plus, mais c’était ce groupe-là. C’est un groupe australien.

Tags

Leave A Comment