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Conférence de presse du Hellfest Warm-up Tour, 9 janvier 2025

dimanche/09/03/2025
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Créé en 2015, le Hellfest Warm-up Tour est un événement printanier itinérant, associant chaque année sur une quinzaine de dates hexagonales, concerts (le plus souvent d’une ou de plusieurs formations françaises amies du Hellfest : Ultra Vomit, Pogo Car Crash Control, Dagoba ou Tagada Jones s’y sont notamment collés les éditions précédentes) ainsi qu’attractions diverses (diffusion de musique, vente de produits dérivés et concours d’Air Guitar). Il s’agit de donner aux mordus, aux non-détenteurs de pass et aux badauds un petit aperçu trois mois à l’avance de l’ambiance ainsi que du son du navire amiral du metal français. Le 4 novembre dernier, le Hellfest a annoncé que la Brésilienne Prika Amaral et son Nervosa, ainsi que le groupe de metalcore parisiano-phocéen Novelists, auront l’honneur de représenter celui-ci en 2025, pour seize dates à travers notre pays : de Morlaix le 12 mars à Nantes le 29, en passant par Laval, Oignies, Mulhouse ou encore Saint-Etienne. Le groupe de dub metal britannique Skindred (NDA : né des cendres des excellents Dub War des années 1990) sera de la partie pour les deux dernières haltes (NDA : Nantes donc, et Paris la veille à l’Élysée Montmartre)

Une conférence de presse portant sur cette tournée s’est tenue le jeudi 9 janvier au siège de Gérard Drouot Productions, au 37 de la rue Vivienne dans le deuxième. Éric « Rikoo » Perrin, le directeur de la communication du Hellfest, et Camille Contreras, la chanteuse de Novelists depuis septembre 2023, ont répondu aux questions des médias. Nous (NDA : V. Mamy et Romain) nous y sommes bien entendu rendus. La salle de conférence (de taille moyenne) était pleine à l’heure indiquée (NDA : sauf erreur de ma part, quelques « gros » médias spécialisés n’ont pas répondu présent…) fin prête à participer à cet Acte 1 de l’année Hellfest 2025. Éric Perrin et Camille Contreras ont pris possession de la petite estrade, de leurs sièges et de leurs micros respectifs à 17 heures 59. Après avoir collectivement remercié la trentaine de participants, le communiquant balise d’emblée les débats. « On pourra faire quelques retours si vous voulez sur la programmation du festival », mais il n’y a pas « trop d’actualités » sur le Hellfest… De plus cette conf’ porte sur le Warm up Tour. Il n’y aura donc aucune information de donnée quant à « l’identité de la tête d’affiche de la Valley », ou « sur la disposition des parkings ou autres »… Nous étions, de toutes façons, prévenus à l’avance… Et ne nous sommes pas déplacés pour cela (NDA : le « Very Special Guest » de la Valley du vendredi 21 juin a été annoncé le 10 février : il s’agit d’Hermano. Mon pote Paul avait de son côté misé sur Electric Wizard… Loupé Paul, une fois n’est point coutume !) 43 minutes durant, 22 questions ont été posées aux deux conférenciers par les médias présents. Voici lesdites questions suivies de leurs réponses, entre guillemets, classées en trois catégories : le Hellfest Warm-up Tour ; le groupe Novelists ; le Hellfest. Pour ma part, je me contenterai de mes quelques « NDA » fétiches en guise de commentaires, et ce, quand le cœur me le dira…

 

Hellfest Warm-up Tour : « Maintenir un lien »

Tout d’abord, pourquoi il n’y a pas de date de prévue à l’étranger ? Alors que le Warm-up Tour était passé par la Suisse en 2024 (question 1) (NDA : cette interrogation est fondée, puisque le Warm-up du Motocultor effectue des incursions dans cinq autres contrées européennes) Réponse de Perrin : le public du Hellfest est très largement francophone, l’objectif du Warm-up est « de se connecter avec le public existant ». Pourquoi les villes de Lyon et de Clermont-Ferrand ne sont pas sur cette tournée ? (question 2) Réponse : « On ne boude pas les deux villes ». Car cela dépend avant tout de la disponibilité des salles le long du circuit. Concernant Lyon, le Ninkasi est actuellement en travaux. La tournée essaie de satisfaire le public dans « un rayon de 150 km ». Par suite, la date à Sainté (NDA : et dans une moindre mesure, celle de Châlon pour Lyon, j’ai compté : la distance entre elles est de 128 km…) permet malgré tout de tenir cet objectif pour les Lyonnais et les Clermontois. De plus, le Warm-up essaie de se limiter à une quinzaine de villes durant trois semaines. Cette année, des villes de tailles plus modestes, telles Châlon-sur-Saône ou Morlaix sont à l’honneur. Aux dires d’Éric, cela fait plaisir « en tant que Clissonnais » de visiter des « petites villes » : l’équipe du Hellfest « vient d’ailleurs du vignoble ».

Pour ce qui relève du choix des groupes (question 3) un léger changement de formule a été opéré cette année : les précédentes éditions étaient avant tout composées de « groupes français installés », cette fois-ci il y aura deux groupes étrangers (NDA : Nervosa et Skindred, donc) qui se produiront qui plus est au Hellfest. Éric Perrin y voit « une sorte d’apéritif », un « aperçu », notamment à destination des fans qui ne pourront pas venir en juin. Par ailleurs, les styles musicaux représentés sont divers. Novelists a une « grosse actu » et fait partie de la scène « émergente ». Nervosa parlera davantage aux « anciens », elles devaient en outre jouer depuis longtemps au Hellfest (NDA : Fernanda Lira alors chanteuse de Nervosa, avait évoqué ce souhait dans une interview qu’elle m’avait accordé en 2016) L’an dernier, le Warm-up Tour s’était produit à la Philharmonie de Paris : se produira-t-il à l’avenir dans d’autres lieux prestigieux ? (question 7) Éric répond que cet événement était lié à l’exposition metal organisée à la même époque à la Philharmonie. Cela a montré que le metal « se démocratise ». Sur ce point, l’organisation du Hellfest a « plein d’idées en tête » et réfléchit « d’être là où ne les attend pas ».

Quant aux prix des billets (question 10), le Hellfest « est coproducteur et non organisateur » de cet événement itinérant : ce sont donc les salles qui décident des tarifs. Les SMAC (NDA : les scènes de musiques actuelles, soit un réseau de 92 salles subventionnées) « absorbent néanmoins une partie des coûts », ce qui donne des tarifs entre 25 et 30 euros. Ce prix non-prohibitif permet « à tous de garder un lien avec les Hellfest ». Pour les plus nantis, il y aura également du merch et des produits Warm-up Tour (réponse à la question 11). Il faut une dizaine de mois environ pour préparer le Warm-up (réponse à la question 16). Éric indique prospecter les salles avant de composer la programmation. Beaucoup de salles françaises sont intéressées par cet événement. La « concrétisation » intervient entre les mois de juillet et de septembre. Mettre sur pied une tournée pour mars, comme c’est le cas cette année, s’avère plus commode pour le planning de l’équipe que pour avril, ce dernier mois se rapprochant de l’événement tant attendu. Éric souligne également qu’organiser une tournée et un festival constituent « deux métiers différents », et que l’objectif du Warm-up Tour n’est pas « financier », mais consiste à « maintenir un lien » entre le Hellfest et son public. Il n’était pas là quand a eu lieu le premier brainstorming relatif à la création du Warm-up. Il relève que l’idée est venue au moment où le festival a commencé à être complet dès octobre. Il s’agissait avant tout de « garder le lien », car « le Hellfest n’a pas besoin du Warm-up Tour pour exister ». Il s’agissait, enfin, de valoriser la scène française et ses artistes, car cette tournée « est un événement aussi pour eux ».

 

Novelists : « Le porte-flambeau du Hellfest »

Pour ce qui est du groupe Novelists, comment Camille aborde-t-elle ces seize dates ? (question 4) La vocaliste ressent une « fierté d’être le porte-flambeau du Hellfest ». Novelists tourne beaucoup à l’étranger mais assez peu en France, et cette tournée représente pour eux l’opportunité d’aller dans de nouvelles villes, de toucher un nouveau public « sous la casquette Hellfest ». À propos de l’exemple qu’une chanteuse peut donner à des jeunes filles désireuses de faire de la musique metal (questions 5 et 12), Camille évoque une petite fille « de huit ou neuf ans » lui ayant témoigné de sa « motivation » après un concert de Novelists aux USA. Selon Camille, les mentalités ont évolué, elle en est persuadée. La disparition des « haters » sur les réseaux sociaux, ou encore l’évolution des programmations en France ou à l’étranger en témoignent. Toujours selon elle, le live permet « de faire évoluer les mentalités ». Une question est posée sur l’arrivée de Camille dans Novelists (question 6) : fût-ce facile, et est-ce que cela a changé l’écriture et l’appréhension de la scène par le groupe ? (NDA : elle succède en tant que chanteuse à Tobias Rische, lui-même ayant succédé au micro à Matteo Gelsomino) Réponse de l’intéressée : le groupe a adopté « le parti pris de la neutralité ». La scénographie de Novelists sur cette tournée sera celle du Warm-up Tour du Hellfest (réponse à la question 8).

Une question plus personnelle est posée à Camille (NDA : par le toujours très appliqué Stephan Birlouez d’Among the Living) : comment arrive-t-elle à gérer en même-temps les tournées et son travail en laboratoire d’ingénieur chimiste en cosmétiques ? (question 9) La pression est, selon la chanteuse, davantage professionnelle, notamment du fait de la surcharge de travail accumulée durant les tournées, à laquelle celle-ci doit faire face de retour « en labo » après six semaines de concerts. Car en tournée, elle « vit son rêve et n’a pas de pression, elle aime aller sur scène ». Camille affirme par ailleurs n’avoir jamais pris de cours de chant. Elle a trouvé seule la technique afin de protéger sa voix (réponse à la question 20). De son côté, le Hellfest fait le nécessaire afin que les artistes n’aient aucun effort supplémentaire à faire : Camille a hâte de découvrir ces conditions de travail, qui ne manqueront pas de la changer « des conditions ordinaires ». Quant à l’actualité de Novelists (réponse à la question 13) : un nouvel album sera annoncé par le groupe fin janvier… À ceci s’ajoutent évidemment le Warm-up Tour, et la prestation du groupe le dimanche au Hellfest. Enfin, Novelists a tourné à travers le globe l’an dernier : quelle scène fut la plus marquante pour Camille ? (question 14) Réponse : la Chine, « Shanghai était en folie » et elle en garde des « frissons » (NDA : quant à moi, j’ai envie d’écouter le dernier EP de Novelists sorti en mai 2024, à l’intitulé très « Bayard Presse » d’« Okapi »)

 

Hellfest : « Le metal n’est pas mort, il évolue »

La première interrogation relative au Hellfest stricto sensu concerne l’augmentation sensible du nombre de groupes féminins (NDA : ou de ceux « à chanteuse ») à l’affiche de l’édition à venir (question 5). Selon Éric Perrin : « nous ne sommes pas dans une logique de quota, ce sont des artistes avant tout, traités sur un pied d’égalité ». Il souligne qu’en 2025, une quarantaine de formations avec au minimum une femme dans le Line-up joueront en juin (NDA : sur un total de 184) Le Warm-up ayant traditionnellement lieu au printemps, un média pose la question de savoir si le Hellfest ne pourrait-il pas organiser un événement supplémentaire courant septembre ? Réponse d’Éric : « si on avait le temps ce serait cool ». Il rappelle qu’il « y a déjà eu une braderie » (NDA : le week-end du 30 novembre et du 1er décembre, à l’espace VIP du site)

Quelques échanges interviennent aux alentours de la 30e minute, en réponse à des questions concernant la programmation du Hellfest (questions 17 et 18). Sur ce sujet parfois délicat, Éric Perrin affirme tout d’abord que le metal « n’a jamais été aussi vivant et puissant que maintenant », notamment « avec des événements comme Gojira aux JO, comme l’arrivée de toute une nouvelle génération de groupes comme Sleep Token, ou comme le retour de Linkin Park ». L’enjeu est selon lui de suivre ces évolutions, et « d’amener chaque année quelque chose de neuf ». En atteste la participation de Novelists au Warm-up. Il assume également et « entièrement », « quelques petits pas de côté sur la programmation »… C’est « un choix délibéré », car le Hellfest n’a pas selon lui vocation à programmer Maiden ou Scorpions tous les ans. Le trentenaire met par ailleurs en avant le chiffre de 57 % de groupes qui viennent s’y produire pour la première fois cette année. Et nous rappelle que ce festival « ne se donne pas vraiment de limites » (NDA : « Out of Bounds » est le slogan de l’édition 2025) Toutefois, il n’y aura ni Coldplay ni Indochine à l’affiche des prochaines éditions (NDA : Max prends date…) ni quoi que ce soit de « pop mainstream » qui « ne colle pas à l’esthétique du festival ». Quant à Muse qui assurera la tête d’affiche du vendredi Mainstage 1, le trio « a déjà joué avec des groupes de metal » et « leur dernier album est costaud ». En définitive, « Le metal n’est pas mort, il évolue », et l’organisation du Hellfest suit ses évolutions (NDA : en clair, le festival justifie les mutations dans la programmation par une approche plus contemporaine et extensive du « metal »)

Quelles qu’elles soient, les têtes d’affiche du Hellfest « remplissent au minimum un Bercy » (NDA : merci pour l’emploi du mot « Bercy », à l’ancienne…) à l’image d’un Sleep Token, tête d’affiche du Download Festival 2025 (NDA : annonce qui a également charrié son lot de polémiques outre-Manche…) qui représente « la réalité du metal aujourd’hui, et il faut l’accepter même si cela ne plaît pas à certains puristes ». À ce propos, et enfin, Éric Perrin réaffirme que la structure n’oublie aucunement « les styles extrêmes » : « on a toujours l’Altar et la Temple sur ces styles là, la Warzone sur le punk, et la Valley qui pioche un peu partout (…) On est toujours fidèles à nos principes ». Les scènes thématiques ne sont pas en reste, « mais on vit avec notre temps ».

Photos : Virginie Pléau

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