HOT on the rocks!

Silver Dust – Symphony of Chaos

samedi/29/03/2025
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Auteur : Silver Dust

Titre : Symphony of Chaos

Label : M&O Music

Sortie le : 4 avril 2025

Note : 16/20

 

 

Si je vous dis « Suisse », vous pensez à quoi là spontanément ? Moi, à Burning Witches, Eluveitie, et également à Celtic Frost… Sinon Stephan Eicher a fait deux trois bonnes chansons, que celles-ci soient diffusées ou pas sur Nostalgie. Grauzone, son premier groupe est d’ailleurs culte chez les gothiques. En ce début de printemps 2025, Silver Dust vient donc s’ajouter à la liste des formations suisses que j’aurais écoutées… Ainsi que celle des formations gothiques, me dis-je en découvrant les notes de synthétiseur, le thème guitaristique et les neurasthéniques strophes inaugurales de « Fire! », le premier morceau de Symphony of Chaos

À première vue, le quatuor jurassien fondé il y a douze ans à Porrentruy s’inscrirait dans une observance stricte de certains codes… Sobre est le nom du combo, de même que ne l’est l’intitulé de ce cinquième album et des onze titres qui le forment. Basique même. Nos quatre musiciens ont tous adopté un nom de scène : Lord Campbell, Kurghan, Neiros et Magma. Rock’n’roll. Leurs complaintes sont rédigées en anglais, à l’exception de quelques paroles sur l’hymne « Goodbye », et surtout sur le bonus track badinement intitulé « Le Squelette Crâneur ». Le vestimentaire est à l’avenant, quelque part entre néo-romantisme et steampunk.

L’inscription dans une certaine orthodoxie rock / metal / goth est également perceptible dans la musique de Silver Dust. Les guitares lorgnent souvent du côté de chez Rammstein, certaines nappes de clavier guignant plutôt celui de Cradle of Filth. Le chant de Lord Campbell sur « Salve Regina » est abyssal, incantatoire, un véritable phare au travers d’une nuit d’encre. Son organe se fait lancinant, dans la plus pure veine Peter Steelienne, sur les couplets d’« I Saw Your Light », et surtout sur la très belle déclamation « Goodbye », à la fois testostéronée et sensible. Sur « The Masters of Fright », cette voix cavalcade, toujours dans les graves. En revanche, j’accroche moins lorsque la tonalité basse est délaissée, au détriment par exemple du growl ou d’éperdues harangues (à la Francis Lax…)

Silver Dust module sonorités et plaisirs. Cela s’entend. Entre autres, sur l’instrumental processionnel « Down », ou sur la superbe guitare électrique de « Now Matter How Far Away » qui clôt cet attachant opus. L’électro affleure par-ci, par-là, à raison de fines touches impressionnistes, sur « Fire! » ou sur « Devil’s Dance ». « Le Squelette Crâneur » m’a fait, dans l’esprit, penser à leurs voisins francs-comtois d’Ange. Oui, comme une surprenante vision de Christian Décamps fredonnant dans un train fantôme. Chemin faisant, l’on constate que l’humour dans cette création discographique est loin d’être aux abonnés absents. En conséquence, il ne faut jamais se fier intégralement aux apparences, bien qu’en l’occurrence la couverture du livre était passablement sombre… Dans le burlesque et déstructuré « Devil’s Dance », nos rockeurs gothiques cherchaient eux aussi leur Titine, mais ne l’ont (évidemment) pas trouvée… En tous cas, j’espère de tout cœur que cet album (faussement) malheureux trouvera son public et fera des heureux !

 

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