À l’occasion de la sortie de « The Great Filter » le 4 avril, Vince, chanteur, guitariste et saxophoniste de Fractal Universe, nous en dit plus sur ce nouvel opus.
Art’n Roll: Est-ce que The Great Filters a été plus compliqué à mettre en place que vos précédents albums ?
Vince: L’album nous a poussé à nous dépasser une nouvelle fois, mais je ne dirais pas que tout le processus fut nécessairement plus compliqué. Ce qui a pris du temps, c’est surtout de mettre tout en place pour sa sortie, car son enregistrement a été terminé fin 2022 déjà !
ANR: Après 4 albums, j’imagine que votre façon de travailler est bien rodée, mais comment s’est passée la composition de celui-ci ?
Vince: Comme pour les précédents, c’est moi qui suis en charge de la composition. J’enregistre des maquettes assez complètes à la maison et j’envoie des partitions aux autres. À partir de là, on en discute ensemble on retravaille éventuellement les détails et les arrangements en répète ou lors de sessions d’écoute, puis s’ajoutent les lignes de chant et les paroles.
ANR: Le saxophone est de plus en plus présent dans votre son. Pourquoi ce choix ?
Vince: J’ai commencé à jouer du saxophone peu de temps avant l’enregistrement de The Impassable Horizon, depuis, j’ai donc beaucoup pris confiance sur l’instrument et c’est tout naturellement qu’il a pris une place plus importante dans nos nouvelles compositions.
ANR: The Great Filters parle du Paradoxe de Fermi. Qu’est-ce qui vous a donné envie de partir sur ce thème ?
Vince: C’est un thème fascinant et qui touche à la fois à la science-fiction et à la philosophie. Certaines solutions au paradoxe nous amènent à nous questionner sur le rôle de notre civilisation dans l’univers et nous font prendre conscience de la potentielle fragilité de celle-ci, en particulier si le “Grand Filtre” se situe encore devant nous.
ANR: Comment choisissez-vous les concepts de vos albums ? C’est un choix collectif ou ça vient d’une idée en particulier ?
Vince: Chez nous, la musique vient toujours avant les paroles. C’est donc elle qui donne le ton pour les thèmes que nous abordons dans les morceaux. J’essaye de voir ce que m’évoque la couleur et l’atmosphère du morceau pour en dégager une idée générale.
ANR: Il y a un gros mélange de styles sur cet album. Comment vous trouvez le bon équilibre entre tout ça ?
Vince: A vrai dire, je ne me pose pas vraiment la question. Je dirais que ce mélange se fait de manière intuitive. J’essaye de beaucoup penser à la dynamique et aux contrastes de nos morceaux, et cela engendre nécessairement une musique variée et riche en influences.
ANR : Vous partez bientôt en tournée aux US avec Obscura, Atheist, Origin et Decrepit Birth. Comment vous préparez-vous pour cette tournée et l’intégration des nouveaux morceaux en live ?
Vince: Le plus dur est de préparer tous les aspects administratifs et logistiques pour cette tournée, ça nous aura coûté quelques cheveux blancs, haha ! Pour la musique, nous avons plusieurs dates en France et en Espagne pour nous rôder sur les nouveaux morceaux. Cela se passe très bien jusqu’à présent, et on prend beaucoup de plaisir à les jouer, ils apportent vraiment de la fraîcheur à notre set.
ANR: Est-ce qu’il y a des morceaux de l’album qui vont être particulièrement compliqués à jouer sur scène ?
Vince: Ils le sont tous à leur manière, surtout le temps que tout nos repères soient vraiment solides. Mais je citerais Dissecting the Real pour sa section rythmique frénétique, Causality’s Grip pour ses grooves en quintolets, et à titre plus personnel, A New Cycle pour ses transitions entre guitare/voix et sax.
ANR: On a pu découvrir trois clips avant la sortie de l’album. C’est important pour vous d’avoir un univers visuel fort et en adéquation avec votre musique ?
Vince : Oui, je dirais que cela fait partie de notre univers, c’est d’ailleurs pour cela que nous continuons aussi de travailler avec le même artiste pour nos pochettes, Shad.
ANR: On a pu découvrir « A New Cycle », votre troisième single, avec qui avez-vous travaillé sur le clip ?
Vince: Ce clip a été réalisé par Pauline Colombani (C-3po.lette), qui a également réalisé nos nouveaux T-Shirts. Elle a très justement mis en images le concept du morceau. Celui-ci traitant d’une civilisation en voie d’extinction devant avoir recours à la panspermie pour espérer préserver la vie sur d’autres planètes.
ANR: J’ai aussi beaucoup aimé le clip de « The Seed of Singularity ». Comment avez-vous construit le scénario pour arriver à ce résultat, quel était le pitch de départ ?
Vince : Ce morceau traîte de l’avènement de l’IA, et de ses implications énormes sur notre société. Notre idée de départ était de montrer son impact jusque dans le milieu artistique, en mettant en scène une peintre dont l’œuvre se termine toute seule sous ses yeux. Mais tout le crédit du résultat final revient aux réalisateurs Brice et Amélie, qui ont décidé de relier l’artiste à une machine guidant ses gestes, et créé tout l’univers visuel du clip.