‘77 – « Maximum Rock N’ Roll » 2013
Je vais finir par en perdre mon latin : hier encore je chroniquais des français qui chantent en espagnol, aujourd’hui voilà que je chronique des espagnols qui chantent en anglais… Car c’est au cas du groupe ’77, groupe fondé en 2009 (comme son nom ne l’indique pas) que nous allons nous intéresser dans les lignes qui suivent.
’77 c’est avant tout un hommage retentissant à AC/DC qui vient puiser son inspiration dans l’ensemble des années Bon Scott. Contrairement à « NTM 93 », leur blase ne fait pas référence au département de la Seine et Marne, mais à l’année de sortie du fantastique « Let there be rock »…
Voici donc le troisième rejeton du quatuor aux cheveux longs « Maximum Rock N’ Roll », enregistré live en seulement onze jours au pays des Krisprolls et de Meshuggah… Et cet album m’a pour le moins laissé… pantois.
Pourquoi donc ? Me direz-vous. C’est une excellente question mon pote, et je te remercie de me l’avoir posée ! Si, si, avoue ! Au fond de toi tu me l’as posée cette question…
Bah parce que l’inspiration AC/DC est tellement revendiquée qu’on a presque l’impression d’entendre des reprises d’un album des australiens. Mais en même temps, faut rendre à César : c’est plutôt très bon….Et franchement, ça a eu tendance à relancer mon trouble de personnalités multiples que je croyais mort et enterré. Professeur Schubert et Mister Connard (son double maléfique) vont donc vous expliquer plus en détails ce qu’il en est :
Moi, le professeur Schubert, j’ai vraiment apprécié ce côté vintage savamment exploré, cette méticulosité dans le travail du son, cet aspect minimaliste bien maitrisé (parce qu’on est très loin de l’avalanche d’effets numériques et qu’on sent presque chauffer les lampes de l’ampli, à l’ancienne). Me suis rappelé que du bon vieux Rock N’ Roll à fond dans les esgourdes transformerait un bonze tibétain en air-guitariste en deux temps, trois mouvements. En bref je trouve que le panel de 10 titres que nous offre ’77 est une jolie tournée des bars sur la route 66.
Quant à moi, Mister Connard, expert en sabotage culturel, j’ai comme d’habitude trouvé la copie moins bonne que l’original et je ne COMPRENDS PAS qu’on puisse encore de nos jours chercher à faire ce genre de tribute. Une copie de Van Gogh, même pondue d’une main de maitre, restera une copie. Et franchement « poum tchac poum poum tchac » ça va bien 5 minutes… C’est entendu, réentendu, trop entendu… Bref ca saoule… et j’ajouterais que j’emmerde l’autre professeur à la noix. Ce mec est con comme ses pieds.
Vous l’aurez compris, si déjà dans ma tête les avis sont partagés, cet album risque de ne pas faire l’unanimité auprès du grand public qui hésite depuis la nuit des temps entre reprises ou innovations, slip ou caleçon, moutarde ou ketchup, des bonbons ou un sort etc…
Mais néanmoins moi et moi-même sommes d’accord pour dire que ce « Maximum Rock N’ Roll » est un album tout à fait honnête, que son étiquette correspond au produit, qu’il est bien fait et d’une qualité indéniable. A ne mettre donc que dans les mains (et les oreilles) d’un public averti, ouvert à l’idée d’une identité sonore en forme de tribute tout à fait assumé.
18/20 (Professeur Schubert)
05/20 (Mister Connard)
LE PROFESSEUR SCHUBERT