Live report Cradle of Filth, Behemoth, In Solitude, Inquisition, Svarttjern
Le Bataclan, 11 février 2014
Aujourd’hui la Lune est en Cancer, ce qui rend compréhensible mon envie presque irrépressible de rester dans mon canapé, bien au chaud sous ma fausse fourrure. Mais non, évidemment, je n’avais pas lu mon horoscope avant de répondre positivement au chef quand il m’a proposé de faire l’interview de Hanggaï.
Quel rapport avec le concert de Behemoth me demanderas-tu ? Et bien aucun, à part que c’est le même jour. Bien joué ! Heureusement pour moi, le lieu de l’interview et le Bataclan ne sont pas très éloignés. Note pour plus tard : les agendas, c’est utile quand on y écrit ses rendez-vous.
Bref, entre le boulot et l’interview, je rate le début du concert. Je ne verrai donc ni In Solitude, ni Inquisition, ni Svarttjern. En même temps, j’ai passé l’âge des activités périscolaires qui débutent à 16h30.
A 19h30, c’est le changement de scène avant Behemoth qui a soigné la déco de scène, c’est le moins qu’on puisse dire. Leur show, grandiose de bout en bout, commence avec le titre « Blow Your Trompet Gabriel », qui nous balance directement dans l’ambiance : noire, dense, théâtrale ! Nergal arrive sur scène en brandissant deux torches, tandis que Seth et Orion, les guitariste et bassiste, apparaissent surélevés, des ailes de métal dans le dos, immobiles. Le batteur et ses fûts sont également sur une sorte de promontoire, au centre.
Quatre colonnes de fumée s’élèvent au-devant de la scène pendant que Nergal allume 2 braseros ornés de cobra noirs. Seth et Orion descendront de leurs piédestaux, révélant deux aigles bicéphales qui seront régulièrement mis en lumière, rouge sang.
Après les colonnes de fumée, des explosions de feu rythmeront tous le show. Les membres du groupe quittent la scène entre chaque morceau, il n’y a donc pas vraiment d’échange avec le public, mais le but recherché, et atteint, créer une ambiance de messe noire, contre-balance largement ce défaut, minime au final. Nergal est charismatique, ses acolytes, monolithiques à ses côtés, chacun d’entre eux s’approchant au plus près du public, debout sur les enceintes.
Le logo en fond de scène, un feu stylisé noir sur blanc, tombe en milieu de set pour dévoiler le même logo, mais blanc sur noir cette fois. Il sera illuminé par les projecteurs, rouge flamboyant.
Seule critique, Nergal a quelques difficultés à manier l’encensoir ! Ça n’empêche pas le public d’être subjugué par tout ce décorum et la fosse ne s’agite que peu, médusée mais conquise. Même du fond de la salle, on lâche prise pour plonger complètement dans le spectacle offert. Arrive « Chant for Eschaton 2000 » et ses vagues musicales qui nous submergent, nous lavent de toutes nos BA pour nous remplir de ce que Behemoth professe : les beautés sombres de la voie de la Main Gauche.
Puis un rappel : « O Father O Satan O Sun! », parfaite conclusion de ce show esthétiquement parfait (on aura même droit à une pluie de confettis noirs!) : les musiciens de Behemoth ont revêtus pour ce dernier titre les masques à cornes vus dans le clip de « Blow Your Trompet Gabriel ». La chanson se termine par un écran de fumée camouflant complètement la scène. C’est fini : Behemoth nous laisse éblouis.
La soirée aurait pu se conclure ainsi, magistralement. Oui, elle aurait pu. Cependant, il faut encore subir la prestation de Cradle of Filth. Et je ne choisis pas le mot subir pour le plaisir de la vanne facile. D’abord, ils commenceront en retard. Ensuite, la scène paraît ridiculement vide après le passage de Behemoth. Il n’y a pour tout décor qu’un écran étriqué, diffusant des images d’un cliché risible : un Baphomet, un croissant de lune inversé, l’emblème de Vlad l’empaleur, de la brume, des arcades gothiques… Sérieux les gars, on est en 2014, il faudrait voir à se renouveler. Et puis même si Häxan est tombé dans le domaine public, faire mention du titre de ce beau film des années 20 n’aurait pas été du luxe, étant donné qu’il est d’un niveau largement supérieur aux clips kitschs des Cradle of Filth.
Et voici Dani Filth. Dani, Dani, Dani… qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu tressautes comme ça ? Si c’est de l’épilepsie, fait gaffe, vas-y mollo sur les strobo ! Même pour le public c’est pénible…
Apparemment, Dani s’aime. On a droit à Dani en live, sur scène, et puis Dani sur l’écran. Il faudrait le prévenir que la comparaison n’est pas flatteuse : Dani, tu as vieilli. Et puis va pas dans la fumée, ça va te piquer les yeux ! Et non, n’annonce pas un titre en scandant « Born, born, born… » ça donne envie de te répondre « …to be alive ! ». J’arrête là, c’est pas beau de se moquer. La voix stridente de Dani égratignant mes tympans, je me sauve en essayant de ne garder en tête que le somptueux set de Behemoth. Vivement le Hellfest !
The Kat
Setlists :
Behemoth :
Blow Your Trumpets Gabriel
Ora Pro Nobis Lucifer
Conquer All
Decade Of Therion
As Above So Below
Slaves Shall Serve
Christians To The Lions
Hidden In A Fog
The Satanist
Ov Fire And The Void
Alas, Lord Is Upon Me
Furor Divinus
At The Left Hand Ov God
Chant For Eschaton 2000
Rappel : O Father O Satan O Sun!
Cradle of Filth :
Cthulhu Dawn
A Dream of Wolves in the Snow
Summer Dying Fast
The Principle of Evil Made Flesh
Beneath the Howling Stars
For Your Vulgar Delectation
Haunted Shores
Nymphetamine (Fix)
Born in a Burial Gown
Cruelty Brought Thee Orchids
Her Ghost in the Fog
Rappel : Intermission (Ave Satani)
Funeral in Carpathia