ANR : Le PPM Fest existe depuis maintenant 5 ans, comment t’es venue cette idée ?
Tony : Au départ, j’ai découvert un groupe Italien, en 2009, qui s’appelle « DGM » et un autre « Astra », je les ai vus à Rome. Puis en discutant avec eux, en rigolant on s’est dit de venir les faire jouer en Belgique. L’idée était donc de les faire venir dans une petite arrière salle, un truc fun, juste eux… Puis chemin faisant je me suis retrouvé avec Scorpion en tête d’affiche ! (rires) C’est la vraie histoire du PPM.
Je suis dans le monde de la musique, je suis musicien aussi, donc on a des contacts… Puis de fil en aiguille bah tu te retrouves avec une grosse affiche. Et tu te rends vite compte que lorsque tu fais quelque chose de petit tu es sur de perdre beaucoup d’argent. Mais si tu fais grand, tu perds encore plus d’argent mais t’as plus de chance d’en gagner. Mais si tu perds, tu perds….
ANR : Peux-tu justement nous raconter un peu l’histoire et l’évolution du PPM Fest ?
Tony : En 2010 et 2011 c’était sur une journée, à partir de 2012 nous sommes passés sur 3 jours. En discutant avec les festivaliers, on s’est rendu compte que le publique venait vraiment de partout dans le monde. Il était donc plus simple pour une personne venant de vraiment loin, comme des Etats Unis par exemple, de prendre 3 jours plutôt qu’une journée. On est donc parti sur ce trippe la, festival avec 3 jours de musique, camping et tout. Quand on a démarré il fallait poser les dates sur un calendrier, les festivals d’été tout le monde est déjà là et les géants font ça très bien, pas la peine de venir s’intercaler la dedans. On a donc décidé de le faire en avril, ça serait le festival qui ouvrirai la saison. On s’est demandé si indoor ou outdoor ? Mais comme on est en avril, en Belgique… (Avec l’accent bien prononcé) « Dans le ch’nord » (rire), c’est un peu risqué de faire ça dehors, alors on a cherché et trouvé une grande salle. Et donc de festival metal de relativement grande envergure pour un indoor, on est tout de suite devenu un des plus grand ! Ok, c’était facile… (rire)
ANR : Vous pouvez-accepter jusqu’à combien de personnes ?
Tony : La salle fait environ 10000m², pour les pompiers je pense que l’on est à 10000 personnes. Après nous avons une contrainte technique, on a une scène de chaque côté de la salle. Pendant que ça joue sur une scène on fait les line-check de l’autre côté. On garde donc une certaine distance histoire que le gars qui se trouve au fond puisse profiter lui aussi du concert et ne pas être dérangé par les line-check. On se limite en place, on doit être à 5000 personnes par jour.
ANR : Comment se passe l’organisation d’un festival comme celui-ci ?
Tony : Bah c’est un an de boulot, il faut s’y mettre tout de suite après et pour s’en remettre, car ça fatigue, il faut un an aussi !
ANR : Peux-tu nous dire la différence entre ton festival et les autres ?
Tony : Je pense que la vraie différence vient déjà de la programmation. On essaie toujours d’avoir des groupes exclusifs, rares. Cette année par exemple, Epysode, un groupe qui n’est jamais venu sur scène, que l’on n’a jamais vu nulle part, que l’on ne verra peut-être plus jamais. D’avoir des groupes rares comme In Extremo ou Dragonland qui n’ont pas joué depuis au moins 5 ou 6 ans et encore la dernière fois c’était en Suède, chez eux. C’est vraiment l’idée d’avoir des groupes rares et différent. On ne veut pas prendre des groupes qui tournent tout le temps, des groupes que tu vois chez moi et ensuite au hellfest, au graspop ou autre, ça serait moins intéressant pour les festivaliers. Puis nous sommes en intérieur. Ça reste à taille humaine mais c’est quand même grand, c’est un peu différent, tu n’as pas les contraintes du vent, de la pluie… Et ce n’est pas un festival business, il n’y a pas de salariés, on est tous bénévoles, ce qui veut dire que tous les gens qui sont là sont des passionnés. Le gars qui te sert ta pinte ou qui te contrôle à l’entrée, c’est un fan de métal comme toi et je pense que ça se ressent. Après il n’y a pas que des bons côtés à n’avoir que des bénévoles, mais il y a toujours un revers à la médaille.
ANR : Que penses-tu justement du fait qu’il y a de plus en plus de festivals ?
Tony : Ce n’est pas une mauvaise chose. Il faudrait juste qu’il y en ai plusieurs mais bien organisés, avec des gens qui savent ce qu’ils font et pas qui partent dans la surenchère. Car à force de proposer n’importe quoi et pour avoir un groupe mettre n’importe quel prix, ils cassent le « marché » enfin, ils le faussent. Et n’ayant pas l’habitude de recevoir certains groupes y a beaucoup de conneries qui se font, donc les groupes et les tours manager deviennent de plus en plus exigeants car ils ne veulent pas rencontrer certains problèmes. Après quand tu as une certaine notoriété ça va, mais au début… Puis tout le monde se noie dans la masse tellement y a de l’info y a de l’offre et pas forcément de demande car il y a déjà ce qu’il faut. Pour ça que nous voulons rester à des prix accessibles, 2€ la bière, pareil pour les frites, 100€ le pass 3 jours, je pense que ça va pour notre affiche. Notre but n’est pas de gagner de l’argent mais de ne pas en perdre.
ANR : As-tu des caprices de « stars » ?
Tony : On ne va pas les citer mais par exemple avoir 5 limousines de la même couleur, de même marques et les 5 doivent avoir moins de 2 ans d’ancienneté. Après c’est rigolo et je ne suis même pas sûr que les demandent viennent du groupe. Et dans le contrat t’as une clause où tu dois proposer au minimum 3 hôtels 5 étoiles, avec 5 suites… Et toi tu passes des mois à négocier les prix avec les hôtels et finalement fais tes propositions et on te dit, « Non, ils ne vont dans aucun de ces hôtels ils iront dans celui-ci ». Et oui, c’est écrit que je dois proposer les hôtels, mais ce n’est pas écrit que lui doit en choisir un dans mes propositions… Après je ne sais pas dans ce genre de cas où est la musique, la passion… Mais ils nous ont quand même envoyé une lettre de remerciement pour l’accueil et tout.
A côté de ça, t’as plein de gros artistes qui sont supers cools, gentil, accessibles, ils ne demandent rien de plus que ce qui est normal, avoir des loges clean, un peu de bouffe… Des trucs normaux quoi.
ANR : As-tu déjà rencontré des difficultés pour avoir certains groupes ?
Tony : Y a des difficultés financières mais après c’est surtout soit des problèmes de calendrier soit des problèmes d’ordre technique. Pas de pyrotechnie ou des trucs comme ça par exemple.
ANR : Personnellement, quel est ton jour préféré de ton affiche et pourquoi ?
Tony : J’ai deux jours préférés. Le vendredi et le samedi. Le vendredi car je veux voir Epysode sur scène et le samedi pour voir Borealis sur scène, c’est mon coup de cœur.
ANR : Merci à toi et on se voit peut être là-bas !
Tony : Avec plaisir ! Merci à vous !
PPM Fest : http://www.ppmfest.com/
Groupes cités :
DGM : http://www.scarletrecords.it/bands/DGM/band.htm
Astra : https://myspace.com/astraprog
Scorpions : http://www.the-scorpions.com/
Epysode : http://www.afm-records.de/artists/en/E/epysode.html