Et de treize pour le groupe allemand Kreator qui nous balance leur dernier opus « Phantom Antichrist ». Trois ans après « Hordes of Chaos » qui est la suite logique de « Enemy Of God », Mille et sa bande ont décidé de se renouveler et de revenir sur des racines plus gothiques, même si leur bon vieux Trash brutal est toujours présent, pas d’inquiétude. Deux ans de recherche, d’écritures intensives et un enregistrement en Suède plus tard, c’est un album magnifique que le groupe nous offre. Dix morceaux, chacun émergeant d’une création sans précédent, des intros à vous donner des frissons, des chants à scander en concert, des mélodies à jouer sans cesse, une très bonne production, vous l’aurez compris, Kreator n’a pas fait les choses à moitié.
Les premières notes sont celles de « Mars Mantra », introduction du morceau-titre, toute calme avec ses guitares et ses chœurs. Enfin, calme jusqu’à la seconde 46 où la batterie entre en jeu et la tempête se lève brutalement vers des riffs Trash pêchus et une voix toujours aussi transcendante. Le deuxième titre, « Death To The World » reste dans les traits de « Violent Revolution », hymne lourd et nerveux. A l’écoute de « From Flood Into Fire », on découvre ce qui fait la force de cet album : une multiplicité tout au long du morceau, tout en gardant cohérence et harmonie. L’introduction de « United In Hate » est sublime, on sent de nouveau que nos oreilles vont saigner quand la gracieuse mélodie s’arrêtera, ce qui est le cas. « Your Heaven In My Hell » rappelle étrangement le style de jeu gothique d’ « Endorama » : épique et puissant. L’hymne de « Victory Will Come » restera en mémoire, avec son intro plus dans la veine « Enemy of God », son chant et ses riffs sont définitivement efficaces et rafraîchissants. Dernier morceau, « Until Our Paths Cross Again » prouve que le groupe s’est risqué à aller au-delà de leurs limites passées, avec des arrangements de guitares bien léchés et novateurs, un combo basse-batterie efficace et un chant parfois amer, parfois doux, souvent cruel.
Kreator a fourni un travail d’une qualité rare, un travail qui n’aurait pu se faire sans Jens Bogren (producteur d’Opeth, Soilwork, Amon Amarth,…), « On a travaillé avec les meilleures personnes dans le métier, et pour ma part je pense que Jens est le meilleur producteur niveau métal » nous fait part Mille Petrozza. On se pose tout un tas de questions avec « Phantom Antichrist », car le groupe a démontré qu’il ne s’essoufflait pas, bien au contraire et allait puiser dans des ressources riches en diversité, d’ailleurs, difficile de savoir ce que nous réserve le prochain opus. Sortira-t-il des sentiers battus pour nous faire tendre l’oreille avec un son encore plus différent ? Reviendra-t-il sur du Trash pur et dur ? En attendant, on a de quoi se régaler de son divin avec ce treizième album !
By Hermine.