1/ Art n’ Roll : Vallenfyre est un side-project. Est-ce que jouer pour ce groupe est très différent que de jouer pour Paradise Lost par exemple ?
Greg Mackintosh : Ils sont assez différents. Vallenfyre est assez chaotique et impulsif. On ne prévoit pas vraiment trop à l’avance. Nous ne serons jamais un groupe qui fait de longues tournées, en partie à cause des agendas de tout le monde et en partie parce qu’on veut garder le côté fun et spontané. Paradise Lost est très planifié et réfléchi. C’est aussi une grande part de ma vie.
2/ AnR : Pouvez-vous décrire le processus d’écriture de Vallenfyre ?
GM : Sur le premier album, la plupart du temps je me suis enfermé dans une pièce pour écrire seul étant donné que le groupe n’était pas encore complètement formé. Ce processus a commencé comme une catharsis mais c’est devenu un peu oppressant. Cette fois-ci tout le groupe a été engagé depuis le début. Je continue à faire 99% de l’écriture mais tout a été testé et discuté. En terme de paroles, le premier album avait un thème qui était la mort d’un être cher. « Splinters » quant à lui contient quelques titres à propos des effets à plus long terme du deuil mais aborde de nombreux autres sujets tels que la maladie mentale, l’auto-médication, mes idées sur la société et la religion.
3/ AnR : La perte de votre père était le point de départ du groupe. Qu’est-ce qui l’alimente maintenant ?
GM : On s’amuse juste beaucoup à y travailler. C’est génial que quelque chose qui a commencé de façon si triste soit devenu quelque chose de vraiment positif pour nous tous.
4/ AnR : Quel genre de sujets explorez-vous dans « Splinters » que vous n’abordiez pas dans « The Fragile King » ?
GM : Le 1er album, c’était vraiment le thème du deuil. Il n’y a que 2 ou 3 chansons dans cet album à ce sujet. Le seul fil rouge de « Splinters » c’est que tous les différents sujets sur lesquels j’ai écrit sont des sujets qui me tiennent vraiment à cœur.
Les paroles couvrent un tas de sujets alors j’ai inclus une courte explication, titre par titre.
Scabs : (« Croûtes ») Profondes blessures psychologiques à la suite d’évènements causés par une personne sans pitié.
Bereft (« Endeuillé ») : L’effet du deuil tout au long des années. La façon dont tu apprends simplement à vivre avec quelque chose mais sans pouvoir l’accepter. Et aussi le rejet de la religion et de la foi en tant que dépannage facile.
Instinct Slaughter (« Instinct de massacre ») : Comment le pouvoir et l’argent corrompent au point que la souffrance d’autrui devient insignifiant en face de l’avidité.
Odious Bliss (« Béatitude odieuse ») : L’auto-médication. Que ce soit la morphine pour les gens en stade terminal ou les pilules, l’alcool pour les affections physiques et mentales. Comment ça rend tout meilleur, mais à quel prix.
Savages Arise (« La montée des sauvages »)
La montée d’un sous-prolétariat agressif qui pense que tout lui est dû et qui n’a aucun respect. Ils saignent à blanc et détruisent tout autour d’eux et n’ont aucun respect.
Aghast (« accablé ») : L’impuissance d’un homme qui descend vers son propre trépas.
Wolves of Sin (« Les loups du péché ») : Un hymne athée. Un vitriol puissant contre toutes les religions et la façon dont ceux qui les contrôlent
utilisent la peur pour réduire en bouillie l’esprit de leur fidèles.
Cattle (« Bétail ») : Une autre chanson anti-religion, mais plus précisément à propos de cette réflexion : « avec ou sans religion, il y aurait de bonnes personnes faisant le bien, et de mauvaises personnes faisant le mal. Mais pour que de bonnes personnes fassent le mal, il faut la religion. ».
Dragged to Gehenna (« Trainé jusqu’en Géhenne ») : Un titre à propos de la réflexion sur la vie, l’existence et la mort. Un homme regardant les étoiles et conscient de sa propre insignifiance.
Thirst for Extinction(« Soif d’extinction ») : A propos de la maladie mentale. N ‘avoir aucun contrôle sur les humeurs et la dépression. Prendre des drogues et boire pour le masquer mais sans pouvoir y échapper.
Splinters (« Echardes ») : Comment la mort de mon père à cause du cancer a fait voler en éclats notre famille et mes sentiments à propos de l’espèce humaine.
5/ AnR : Quel futur imaginez-vous pour Vallenfyre ?
GM : Haha, je n’en imagine pas. Penser au futur ou à quoi que ce soit de ce genre est trop déprimant. J’essaie juste de vivre au jour le jour.
6/ AnR : En tant que super-groupe, comment voyez-vous le nombre croissant de ce genre de groupes ?
GM : Je crois que je déteste le terme « super-groupe ». C’est une chose qui arrive, la plupart de mes plus vieux amis sont aussi dans des groupes et c’est devenu quelque chose qui attire l’attention des gens. Ca peut être autant une bonne chose qu’une mauvaise chose pour présenter sa musique.
7/ AnR : Est-ce que vous êtes plus habitué à chanter maintenant ? Est-ce que vous aimez ça ?
GM : Je suis PLUS habitué à ça maintenant mais je ne suis pas sûr que ce soit quelque chose auquel beaucoup de gens s’habituent vraiment complètement.
J’aime le défi que ça représente et c’est pas mal de ne pas avoir à se préoccuper d’une guitare. Il suffit d’arriver, de boire quelques verres et d’aller sur scène. C’est assez facile pour les chanteurs.
8/ AnR : Comment avez-vous rencontré Brian d’Agosta et comment avez-vous commencé à travailler avec lui ?
GM : Brian d’Agosta a attiré mon attention grâce à Scoot, notre bassiste. Brian avait travaillé avec l’un des groupes de Scoot, Extinction of Mankind, auparavant. J’ai aimé son style et la diversité de son travail. Il a été très agréable de travailler avec lui et après que je lui ai donné quelques paroles de chansons, des démos, le titre et des idées générales, il nous a fourni un concept entier qui collait parfaitement avec la musique et la photo selon moi.
9/ AnR : Est-ce que vous prévoyez de tourner, en France particulièrement ? Des festivals prévus ?
GM : On a un seul festival prévu pour le moment : Obscene Extreme en République Tchèque. On va faire une ou deux petites tournées et faire au moins un ou deux concerts en France. On est en train de s’occuper des réservations en ce moment.
10/ AnR :En parlant de festivals, est-ce qu’il en a un auquel vous aimeriez vraiment participer ?
GM : Obscene Extreme est un festival que je voulais vraiment faire après le premier album mais ça n’a pas pu se faire. Du coup je suis vraiment content d’y aller cette année. J’aime beaucoup leur attitude. Tout le monde est sur un pied d’égalité. Il n’y a pas de gros egos.
11/ AnR :Dernière question, une tradition pour Art n’ Roll est de demander aux musiciens s’ils ont d’autres hobbies artistiques ? En avez-vous ?
GM : Oui j’adore les films et la photographie. Récemment j’ai travaillé avec mon plus jeune frère sur la dernière vidéo de promotion. J’ai créé le concept, fait l’édition et la post production et il s’est occupé de la cinématographie, du story board et des lumières.
Merci !