Ne vous y trompez pas, GRORR n’est pas le nom du nouveau super-méchant de Marvel, ni le bruit que fait Tata Josette quand elle racle les glaires du fond de sa gorge au milieu d’un repas de famille. GRORR serait plutôt le nom d’un gros insecte velu et plein de papattes, un de ceux qu’on ne terrasse pas impunément à coups de Baygon Jaune (pour les bébêtes qui font « crrcrrcrrr »), ni de Baygon vert (pour les bébêtes qui font « bzzzzzzzz »). Ceux qui sont nés après 1981 ne pigeront probablement rien à cette intro puisqu’ils ne savent probablement pas ce que sont les « Baygon Jaunes et Verts »…
GRORR est un groupe de Metal expérimental palois, ce qui signifie qu’ils n’aiment pas les oies, et préfèrent les canards, notamment confits. Et croyez-moi malgré leur proximité avec les Landes , ces petites bestioles-là ne sont pas xylophages : elles ont un appétit farouche pour tout ce qui ressemble de près ou de loin à de l’acier, du tungstène ou du titane… Il faut dire que, pour peu qu’on m’y pousse, un petit « tartare de fonte sauce mayo », je dis pas non… Car justement la mayonnaise façon GRORR je suis fan ! Il faut dire que pour un premier opus, entièrement fait maison, le résultat est très prometteur !
Comme expliqué plus haut (levez pas la tête, bande de glands, je parle de la chronique), il n’est pas question de bois dans PRAVDA, on est loin, très loin, d’un son chaleureux tant la part belle est faite aux rythmiques assassines, à la mise en place implacable et aux grosses gueulantes apocalyptiques. L’ambiance globale est froide, industrielle, appuyée par de grosses voix haineuses, une batteuse furibarde et une basse ronronnant comme mon foutu matou à l’heure du Whiskas (ou comme moi à l’heure du Whisky, c’est selon).
Ces petits gars-là rendent très bien hommage à leurs influences (on devine du Meshuggah, du Devin Townsend, du Gojira et du Morbid Angel derrière tout ça), sans verser dans la copie, ce qui est suffisamment rare pour être signalé, et avec une vraie authenticité, un vrai travail de recherche, et un esprit quelque peu décalé, ce qui n’est jamais pour me déplaire.
PRAVDA est une sorte d’ovni, une galette qui traverse diverses ambiances et atmosphères, et dans laquelle, l’organique, le mécanique et l’électronique forniquent nerveusement mais gaiement.
Mention du Jury (c’est-à-dire moi) pour les titres « The Hive » et « Neuro » que j’écoute tous les matins dans ma bagnole en beuglant comme un veau.
On souhaite donc une longue vie à GRORR, qui devrait sous peu accoucher d’un deuxième rejeton prénommé « Anthill » pour lequel je ne manquerai pas de vous envoyer un faire-part!
By Professeur Schubert