Ça fait un moment que je n’ai pas mis les pieds à la Flèche d’Or. Et en voyant la faune qui attend l’ouverture des portes, je regrette presque de ne pas être au chaud chez moi. Ou au bar. Ambiance redneck ce soir, virilité option gros bide et pilosité mal maitrisée.
A l’entrée le mec de l’accueil ne trouve pas mon nom sur sa liste de 10 personnes. C’pas facile l’illettrisme… je sens que l’attente va être longue avant les premiers accords d’Orange Goblin. Et en effet, il faudra attendre plus d’une heure entre l’ouverture des portes et le premier set. Mais une fois que ça joue, ça joue ! Ben Ward nous invite à nous détendre avec la phrase sympathique « Let’s go crazy ! ». Autant le guichetier était une quiche, autant le son de la Flèche d’Or est impeccable et les lights dignes de Taratata !
Ben Ward nous donne le nom de chaque titre avant que le groupe le commence, ce qui est bien pratique. L’ambiance et la température montent peu à peu. Les Anglais maitrisent manifestement la scène ! Je suis littéralement sous le charme de « Saruman’s Wish » et de son solo démoniaque ! Puis arrive « Heavy lies the Crown » manifestement un hymne Viking !
Le public ne cache pas son enthousiasme. Il faut dire qu’il faudrait être sacrément blasé pour ne pas apprécier ce Metal riche de multiples influences et si parfait pour le live !
Bon, je m’emporte, mais soudain, devant moi apparait la team Mulet, deux fiers membres du club de la coupe de cheveux des années 80. Je m’éclipse, tant de style m’éblouit par trop !
C’est le moment que choisit le chanteur pour boire une énième gorgée de bière et se rafraichir d’une étonnante façon. Il ingurgite une gorgée d’eau et la recrache en rejetant la tête en arrière, façon éléphant. Marrant.
Pour « Blue Snow », le bassiste avance jusqu’au bord de la scène et semble partir en transe ! Le chanteur dégouline de sueur mais garde toute sa puissance. On enchaine avec « Red Tide Rising », et puis arrive la fin du set. Une heure de pur bonheur !
Une bonne demi-heure s’écoule avant qu’apparaisse St Vitus. Les crinières sont fournies, mais beaucoup plus grises ! On fête quand même leurs 35 ans d’activité ! Là aussi, la puissance est au rendez-vous. Les mecs sont juste plus statiques, bien ancrés. Et leur son. Mon Dieu ce son! Je suis catapultée en plein dans la meilleure période du Grand Sabbath, avec Iron Man entre autres! Comprends-moi bien, je ne dis pas du tout que St Vitus est un ersatz de Black Sabbath, simplement en les écoutant, je retrouve l’émotion que j’ai ressenti en découvrant le groupe culte. Même puissance, même langueur dans le tempo. Même sensation malsaine et jouissive! Et les mecs restent des sales gosses malgré leurs tignasses grises! Le guitariste, dont le torse s’orne d’un génial t-shirt Skeletor, râle parce qu’ils ne peuvent pas pousser les amplis. Le chanteur a le regard fixe et semble s’abimer dans un rêve éveillé au fur et à mesure que le rythme s’accélère. Sacré charisme!
Et c’est ainsi que, médusée par St Vitus, je perds la notion du temps! Oui, 3/4 d’heures ont passé sans que je m’en aperçoive! Au final, plus d’une heure de concert et 13 morceaux joués, dont « I Bleed Black », « Let Them Fall » (bien bien lourd), « Born Too Late », « St Vitus » (en rappel).
Je n’ai qu’un conseil à te donner : si St Vitus passe dans les parages, va les voir! Personne n’est éternel.