C’est avec enthousiasme que je me rend ce soir au Palais de Tokyo pour assister à la 5ème et dernière représentation d’une sculpture/ performance nommée « Box size die » de Joao Onofre.
L’œuvre consiste à enfermer puis à faire jouer un groupe de Death Metal dans un cube opaque et insonorisé de 6 pieds (environ 1.83m) en hauteur, longueur et largeur. Les plus judicieux d’entre nous aurons immédiatement identifié le nombre 666 !
La performance se déroule dans le hall, nous voyons donc arriver les 4 membres du groupe No Return car ce sont eux qui s’y collent.
Ils prennent place non sans mal dans leur cercueil hermétique : batteur derrière ses fûts qui occupent la moitié de la boite, le chanteur plié en deux assis sur la grosse caisse, le bassiste et le guitariste s’y introduisent ensuite comme ils peuvent, et la lourde porte se referme sur ce spectacle incongru. L’invisible show commence. Plus rien de se qui se passe alors à l’intérieur n’est accessible aux yeux du public. Seuls des résidus d’ondes sonores et de vibrations filtrent. Nous tournons autour de la boite, posons nos mains dessus, collons nos oreilles aux parois et essayons de deviner le KO intérieur qui doit y régner. Un bien frustrant spectacle pour les spectateurs, nous obligeant ainsi à faire preuve d’imagination, et surtout de compassion envers les 4 malheureux prisonniers.
Le temps de la performance est variable selon les représentations puisque dépendant de la capacité physique du groupe à la supporter. C’est donc au bout de 8 minutes que les No Return sortent de leur asphyxie, trempés de sueur et visiblement affaiblis par cette prouesse. Malgré leur exploit, ils prennent tous un moment pour répondre aux sollicitudes des spectateurs intrigués qui soit les félicitent, ou le plus souvent aimeraient se voir expliquer ce qu’il s’est exactement passé dans l’intimité close du sarcophage.
Autant dubitative, qu’admirative, l’œuvre me laisse totalement perplexe sur les motivations de l’artiste à exposer ce spectacle imperceptible et inaudible. Mais n’est ce pas le que l’on attend de l’art : être bousculé !
By Fairy Trash