HOT on the rocks!

Interview avec Nico, batteur d’Abinaya

jeudi/06/11/2014
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1/ Pour commencer, peux-tu me présenter le groupe ?

Nico : Abinaya se compose d’un « gratteux »/chanteur, Igor, d’Andréas à la basse, de Nicolas Heraud aux percus et de moi-même à la batterie.

2/ D’où vient le nom Abinaya ?

Nico : Abinaya en sanscrit veut dire « Communiquer avec ». Cela fait référence à des rites un peu religieux en Inde. Tu offrais des Abinaya aux gens qui venaient te voir. Igor a trippé là-dessus donc il a appelé le groupe comme ça. Pour communiquer avec les gens, faire passer des messages.

3/ Vous êtes considérés comme un groupe de métal « ethnique » : peux-tu m’en dire un peu plus et comment, toi, tu considères le groupe ?

Nico : Oui, c’est à cause des percus je pense. Je dirais plutôt « trash ethnique » : on a le combo classique métalleux basse/guitare et par-dessus on rajoute du djembé et de la battucada, ce qui fait un coté effectivement un peu ethnique.

4/ Comment avez-vous eu l’idée de monter ce groupe ?

Nico : Je suis arrivé en dernier, Igor avait monté le projet dans les années 2000 avec Nicolas. Ils avaient commencé à bosser sur des albums plus « rock alternatif ». En 2003, il a sorti un album nommé Abinaya, type « post-Noir Désir » tu vois ? Igor a ensuite rencontré André, qui était son voisin à l’époque, ils ont discuté, André est entré dans le groupe et moi je suis arrivé en 2007 car on avait un pote en commun. On s’est rencontré, ça a collé et on est passé du rock alternatif au heavy/rock. En 2009 on a sorti l’album « Corps », on a commencé à travailler les fanzines et tout pour se faire un nom dans le monde du métal et cinq ans après « Beauté païenne » est arrivé.

5/ Quelles sont vos influences ?

Nico : Le gratteux est branché Black Label Society, Texas Hippie Coalition, musiques assez sudistes ; André, lui, plus dans le heavy ; le percussionniste dans l’alternatif (Noir Désir, Horsepower, etc…) ; et moi Slayer… musiques plutôt extrêmes.

6/ Vous chantez en Français, ce qui, même si c’est de plus en plus courant, reste assez rare : pourquoi ?

Nico : En fait, le chanteur manie bien la langue française donc autant s’en servir. On a eu une chronique une fois dans la presse anglaise qui disait : « Pour une fois qu’un groupe français chante dans leur langue, c’est plus original que des mecs qui veulent chanter en espèce d’anglais ». On a bien compris le message ! On s’est dit que finalement ils nous prennent pour ce qu’on est. Eux ne comprennent pas ce qu’on chante et nous on ne les comprend pas, alors pourquoi ne pas rester ce qu’on est ? Défendons notre langue, notre pays et voilà ! Ceci étant, ce n’est pas évident car en français, les mots sont plus longs, il y a plus de syllabes mais c’est un jeu aussi ! Il y a quelque chose à travailler et on trouve ça intéressant. Dans le dernier album, on s’est dit « raccourcis tes phrases et mets des mots sur des faits » et ça sonne plutôt mal.

7/ Et justement sur « Nord Sud », pourquoi avoir fait un refrain en partie en anglais ?

Nico : Pour la sonorité du texte, pour ouvrir sur autre chose. Au démarrage, on voulait faire quelques textes en anglais, puis on s’est dit que peut-être il fallait mieux simplement incorporer quelques mots de temps en temps. J’avais lancé une idée mais on n’a pas eu le temps : c’était de faire un texte avec un couplet en français, un en anglais, un en espagnol, tu vois le genre ?

8/ Peux-tu me dire de quoi parle l’album ?

Nico : Il y a deux thèmes : le paganisme et la révolte. Par contre si tu me demandes ça, c’est que tu ne l’as pas écouté, ah ah ah !

ANR : Bien sûr que si ! Mais peut-être pas nos lecteurs 😛

Nico : Donc « Beauté païenne », c’est surtout ce qui se passe niveau religions monothéistes. On s’est dit « pourquoi ne pas revenir à l’époque ancienne où il y avait un dieu pour chaque chose, le vent, la mer ? ». Alors que maintenant, il y a un dieu pour tout dans chaque religion et ça fout un peu la pagaille. Entre les extrémistes, les cathos, les juifs, les musulmans et autres, tout le monde a son dieu et c’est le leur qui a raison. Alors qu’avant, il y avait des centaines de dieux donc celui qui n’était pas d’accord avec l’un, il allait voir à coté et c’est tout. Après, ça reste un délire.

9/ D’où vient la pochette ?

Nico : Igor avait vu un T-Shirt de Magoa, il trouvait que ça pétait, il a vu le logo d’Above of Chaos, il les a contactés, ils ont sympathisé et du coup ils ont fait tout notre artwork (T-shirts, affiches, etc…). On lui a laissé de la marche de manœuvre, il leur a proposé ses idées et c’était parti.

10/ Avez-vous d’autres activités artistiques en dehors de la musique ?

Nico : André, lui, est cracheur de feu et danseur, il vit de ça, c’est son boulot. Et nous, on est à 100% sur Abinaya.

 

Merci Nico !

Nico : Merci à vous les gars !

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