ANR – Pour cet album vous avez un nouveau line up : les nouveaux membres sont-ils arrivés pour composer ou étaient-ils déjà présents avant?
Rikard Zander : Nous avions déjà deux ou trois chansons quand ils nous ont rejoints. Jonas a ensuite écrit pas mal de chansons, c’est une bonne chose qu’il nous ait rejoints.
ANR – Peux-tu nous dire comment s’est passé le retour d’Henrik et Jonas?
Rikard Zander : Notre batteur nous a quittés pour Sabaton. Marcus avait plein de projet sur lesquels se concentrer alors il nous a laissé. Nous avons tout d’abord demandé à Jonas de faire les cessions de batterie mais pas de nous rejoindre comme membre du groupe. Il était content, je pense qu’il voulait rejoindre le groupe alors que nous n’osions pas le lui demander de peur qu’il nous dise non. Nous avions des dates programmées, il nous fallait des musiciens. On s’entendait toujours bien même après leur départ, nous avons fini par le leur demander et ils ont accepté, c’était parfait. Lorsque tu as de nouveaux membres c’est difficile, tu ne connais pas toujours la personne, il faut s’entendre avec lors des tournées, tout retravailler. Et là, c’était bien plus facile vu que nous nous connaissions et avions déjà travaillé ensemble.
ANR – A un certain point, quand Marcus et Hannes sont partis, avez-vous ressenti un danger pour Evergrey, comme une situation de non-retour ?
Rikard Zander : Oui, nous en avons longuement parlé, nous savions que ce serait dur de trouver de nouveaux membres et nous ne savions pas si nous y arriverions, si nous voulions le refaire. Nous y avons beaucoup réfléchi. Je pense que si Jonas et Henrik avaient refusé, nous aurions stoppé le groupe. Je ne pense pas que nous aurions eu la force de trouver de nouveaux membres encore une fois. Ce n’est pas que la musique, il y a tout ce qu’il y a autour, tu vois ce que je veux dire.
ANR – Peux-tu nous dire pourquoi vous avez décidé d’appeler cet album “Hymns for the Broken”
Rikard Zander : Le plus simple et le plus vrai pour te répondre est que « Hymns for the Broken » est la première chanson que nous avons écrite. La maison de disque voulait un titre pour l’album afin de commencer la promotion, comme nous n’avions qu’une chanson, nous l’avons appelée comme ça. Tout simplement.
ANR – Tu as déclaré que, pour toi, “Hymns for the Broken” est très différent de vos travaux précédents. Comment expliques-tu cela ?
Rikard Zander : C’est très dur d’analyser ces choses. Quand nous commençons à écrire un nouvel album, on ne se dit pas « Tiens, comment va sonner l’album ? », nous le faisons simplement. Peut-être que sur cet album nous nous sommes dit « N’ayons pas de règles, soyons épiques, laissons faire, même si les chansons doivent faire dix minutes, juste écrivons et nous verrons ! ». Et le fait que Jonas amène des idées, bien qu’il ait été absent du groupe durant une longue période, cela a permis d’amener de nouvelles choses. Je pense que c’est une des raisons pour lesquelles cet album diffère. Si Tom et moi avions écrit la totalité de l’album, il n’aurait pas été aussi bien, j’en suis sûr. Nous devons donc remercier Henrik et Jonas d’être revenus, c’est grâce à eux si cet album est si « frais ».
ANR – C’est votre première collaboration avec AFM : comment cela se passe-t-il?
Rikard Zander : Jusqu’ici tout va bien. Nous verrons dans un an ou deux, il est encore trop tôt pour juger. Mais je crois qu’ils aiment bien notre album donc ils devraient bien s’en occuper.
ANR – Vous avez sorti le clip “Kings of Error”, première chanson de l’album après l’intro. Que représente cette chanson pour vous au point que ce soit la première qui soit mise en avant ?
Rikard Zander : Pour nous, c’est un peu une représentation des gens d’aujourd’hui. Les gens veulent être vus, veulent être reconnus, ils montrent ce qu’ils font de bien. Un peu comme s’ils voulaient être des rois. Mais il y a des choses derrière ça, des choses que l’on ne fait pas voir. Donc c’est un peu vouloir être roi… Mais en fait on ne l’est pas vraiment car on ne montre pas tout, on ne montre que les bons côtés.
ANR – Sur la chanson “The Fire” vous utilisez des chœurs d’enfants avant le premier refrain : comment vous est venue cette idée ?
Rikard Zander : C’est grâce à la fille de Tom et ses amis : dans l’album précédent, elle avait une petite partie de chant. Tom a proposé à nouveau l’idée, nous avons essayé et ça a plutôt bien sonné donc nous l’avons gardée.
ANR – Ce n’est pas trop dur de travailler avec des ados ?
Rikard Zander : Elle à 14 ans, ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile mais ce n’est qu’une petite partie donc ça va !
ANR – Vous avez quelques balades sur l’album, en particulier “Missing you” voix et piano : est-ce pour surprendre vos fans ?
Rikard Zander : Je ne sais pas. C’est encore une idée de Tom. On a commencé à composer cette chanson ensemble avec juste un piano et la voix comme un simple jam. Nous avons essayé avec des instruments mais c’était mieux sans. Je pense que ça fait du bien à l’album, ça le rend plus diversifié, ça fait un break. Nous n’avons pas décidé de faire cette chanson : c’est venu comme ça et maintenant nous l’avons. Nous verrons si c’est pour le meilleur ou pour le pire.
ANR – Vous finissez l’album avec deux chansons de huit minutes chacune, les chansons les plus longues jamais composées par Evergrey. Comment êtes-vous arrivés à tenir ces huit minutes ? Ces chansons se suivent-elles ou sont-elles distinctes l’une de l’autre ?
Rikard Zander : La première partie de ces chansons est d’Henrik. Je pense que c’est une accumulation d’idée mises ensemble qui ont fait que ces chansons soient si longues. Après… En fait je n’en ai aucune idée, je n’y ai jamais réfléchi !
ANR – L’album se termine avec une touche positive, pleine d’espoirs. Est-ce lié à l’histoire d’Evergrey ?
Rikard Zander : Peut-être pas spécialement vis-à-vis d’Evergrey. Davantage pour Tom, personnellement, car il a de plein d’espoir en lui. Mais après tout, Evergrey est une grande partie de sa vie donc peut-être que ça rejoint le groupe. Mais tu as raison, nous finissons avec une touche d’espoir.