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I’m the Man: The story of that Guy from Anthrax

lundi/01/12/2014
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scottianimtheman

 

Auteur: Scott IAN

Titre: I’m the Man : the Story of that Guy from Anthrax

Editeur: DA CAPO PRESS

Sortie le: 14 octobre 2014

Note: 16/20

 

 

Dieu seul sait pourquoi le mois d’octobre 2014 a été celui des autobiographies, et pas des moindres (Billy Idol, John Lydon, mais aussi Joe Perry…). Et c’est avec plaisir qu’il a fallu acquérir, ouvrir et éplucher celle du plus débonnaire des guitaristes Thrash Metal, publiée le 14 octobre dernier dans sa langue maternelle (Virginie Despentes n’était pas dispo pour la traduction en français ? Bon, tant pis…), et ce, dans une superbe reliure typiquement anglo-saxonne. Liens du BIG 4 obligent, c’est au non moins sympathique Kirk Hammet qu’est revenue la rédaction des avant-propos. Lequel revient sur la fin de ses mythiques années Exodus (le groupe, pas l’album !) et sa rencontre avec Scott et Dan Spitz au Music Building de New York le 8 avril 1983 (toujours aussi précis Kirk…). N’étant jamais mieux servi que par lui-même, la préface est signée… Scott Ian (jamais vu ça moi, et vous ?), qui nous relate la fois où, un peu éméché, il s’était introduit dans le George M. Steinbrenner Field de Tampa (où s’entrainent les New York Yankees) et avait tenté de dérober un panneau circulaire avec le logo de son équipe de baseball préférée depuis 1972 pour le rapatrier dans son local de répét’… Avant de se faire griller par les policiers. Dont un qui lui aurait demandé s’il n’était pas « The Guy from Anthrax »… D’où le titre du bouquin, fort de 32 chapitres articulés chronologiquement.

L’histoire de notre Good Jewish Boy, né Rosenfeld, commence donc à la veille du nouvel an 1964, au sein d’une famille pas forcément heureuse du Queens, dont les grands-parents ont connu la seconde guerre mondiale en Europe orientale. Le père est employé de bijoutiers, et la mère s’évade par la lecture de Mad ou le visionnage de films d’horreurs. Malgré la difficile séparation de ses parents, Scott grandit dans son rêve américain, en lisant des comics, jouant aux GI Joes, allant voir jouer ses Yankees, mais aussi Elton John lors de la tournée Goodbye Yellow Brick Road de 1974, puis Paul Simon l’année d’après. Comme pour beaucoup de gamins de son espèce, la découverte de la musique va changer sa vie. Son papa lui achète alors une sèche puis une Telecaster Deluxe 1972, qu’il revendra vite afin d’acquérir une Strato (« Nobody I liked played Teles »). On le sait, Scott Ian est un immense fan de Kiss. Et le lire nous narrer la première fois, en septembre 1975, où il entendit Alive I sur la radio de la Ford Torino (oui, oui, celle de Starsky et Hutch !) familiale relève du plaisir culte. C’est après les avoir vus en concert le 14 décembre 1977 (sur la tournée « Love Gun » !), que notre ado new-yorkais décide du reste de son existence.

Sa rencontre avec Danny Lilker (futur Nuclear Assault) va définitivement briser le rêve de sa mère (« Aka Jewish mom »), laquelle voulait que son petit Scott devienne « Docteur, dentiste ou avocat » : après une première expérience, les deux larons forment Anthrax au printemps 1981, avec comme ambition d’être les Iron Maiden US. Ambition peu après remisée, à l’écoute de la démo « No Life ‘til Leather » d’un groupe de p’tits jeunes de la Côte Ouest nommé Metallica… Eh oui ! Car c’est tout un mouvement états-unien aux influences européennes qui apparaît Coast to Coast en ce début des années 1980, et Anthrax n’en sera pas le précurseur. Force est sinon de constater le caractère rectiligne de la carrière de Scott Ian et de son groupe : la rencontre avec Charlie Benante puis Dan Spitz ; le début de l’amitié avec Metallica ; l’enregistrement d’un premier album (avec une pochette qu’on peut aisément qualifier de « moche ») ; la première tournée en Europe ; l’enregistrement du second album, puis du classique « Among the Living » ; les premières parties pour leurs idoles (Kiss, Maiden…) ; les premières grosses dates ; les tournées en tête d’affiche (avec Suicidal, Living Colours, ou Kings’X opening) ; la volonté d’aller plus loin après un LP jugé précipité (« State of Euphoria »), avec les ambitieux « Persistence of Time », et surtout « Sound of White Noise » ; le licenciement du chanteur pour insuffisance artistique ; les flops commerciaux, puis les soucis tant professionnels que personnels qui vont avec (salles vides, maison de disque qui vous vire, divorces onéreux, changement d’agent, etc…) et enfin le retour à la formation historique.

Le caractère assez linéaire du récit (mais bon, tout le monde ne s’appelle pas « Faits divers »…) est enrichi par son lot d’anecdotes et de « révélations » (rien de bien sulfureux ou perfide avec notre Barbichou, d’où les guillemets). Entre autres, la GAV à Tottenham avec Cliff Burton, ou le fait que Metalica ait projeté de virer Lars Ulrich après la tournée européenne de 1986… C’est bien simple, la seule personne sur laquelle il ne balance pas en 303 pages, c’est Blackie Lawless… On appréciera également le fait que le bonhomme se livre de façon honnête, avec culture (US bien sur) et humour. Bien sûr, et comme dans toute existence, certains passages sont plus graves, comme la mort tragique de Cliff Burton le 22 septembre 1986 (Anthrax ouvrait pour Metallica sur cette tournée scandinave et lui dédiera le morceau « A.D.I./Horror of It All »), ou celle de Dimebag Darrell le 6 décembre 2004. Sa ville, sa judaïté et sa passion pour la musique (il révèle avoir aimé secrètement le disco, bien qu’il portât le t-shirt Disco Sucks pour faire comme les copains) sont les trois fils-rouges de cet ouvrage. D’ailleurs, on retrouve ces trois thèmes étroitement imbriqués dans de nombreux morceaux d’Anthrax (« I’m the Man », qui commence sur les notes de « Hava Nagila » ou « Belly of the Beast », qui évoque l’holocauste), de passages de sa carrière (il affirme que son concert au Yankee Stadium fut le point culminant de sa carrière) et dans ses relations amoureuses (Marge Ginsberg et Debbie Leavitt, puis Pearl qui n’est autre que la fille de Meat Loaf).

 

Un homme à découvrir. Si vous souhaitez passer un agréable moment avec lui, rejoignez-le KOOBNIKUFESIN.

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