Bring the Noise Ouï FM
The Treatment – Black Bomb A – Danko Jones
Vendredi 28 Novembre
Divan du Monde
Étonnamment, je suis d’une humeur de chien en arrivant au Divan du Monde, le genre d’humeur à râler sur les hipsters à vélib ! Pourtant, c’est vendredi, le week-end est jeune et je m’apprête à voir un de mes chouchous sur la scène du Divan du Monde que je pourrais presque décrire comme intimiste. Mon chouchou, c’est Danko Jones, que ma collègue Mamy a interviewé la veille. C’est la troisième fois que je vois ce groupe en concert : la première fois je les découvrais en première partie de Motorhead, puis sur la Main Stage du Hellfest en 2013. Cette troisième fois me permettra de les voir de plus près.
Tout d’abord, The Treatment ouvre le bal : leur énergie additionnée à une bonne bière bien fraiche est une parfaite ordonnance pour retrouver la joie de vivre ! Les mecs, très jeunes, sont hyper à l’aise sur scène. Ils échangent facilement avec le public. Matt Jones, le chanteur au look gay option cuir et lunettes miroir, est, comme ses acolytes, à la limite du sur-jeu dans sa façon de reprendre les poses des frontmen du Hard Rock, mais on sent bien que les gars prennent un grand plaisir à jouer. L’hôtesse Ouï FM avait parlé en les présentant d’un mélange d’Airbourne et des Ramones et en effet, la voix particulière de Jones a des faux airs de Bon Scott. Au moment où j’aperçois son t-shirt aux couleurs du drapeau confédéré, un harmonica retentit. Deux groupies dans la plus pure tradition du Rock n’ Roll apparaissent sur scène et se trémoussent autour des musiciens. Elles paraissent tellement à l’aise que je me demande si elles ne font pas partie du show. En tous cas, elles font monter la température d’un cran !
Le set s’achève et le public est convaincu de l’efficacité du traitement !
En jetant un coup d’œil autour de moi, je note que la moyenne d’âge dans la fosse est largement moins élevée qu’au balcon.
Retour à la scène où Black Bomb A s’apprête à mettre le feu ! L’hôtesse de la soirée, Aurélie, nous donne les conseils pour draguer Poun… ok…
Alarme, lumière rouge, le groupe entre en scène prêt à en découdre ! Ils sont sensiblement plus vieux que le groupe précédent, et rapidement plus statiques, mais la puissance est bien là !
Point groupie : la brune n’a pas raté sa cible et traine un des membres de The Treatment (je ne diras pas lequel, je ne suis pas journaliste chez Voici hein!) dans la fosse pour voir Black Bomb A juste devant moi.
Là où on se situe, on ne bénéficiera pas de l’arrosage à la bière de punks à chien (comme le signale Poun), bière qui sponsorise le fest’. Un peu plus de n’importe quoi quand un mec se jette de la scène pour slammer avec 2 bouées à la taille. Un peu plus tard, alors que je rejoins le chef et ma collègue Mamy de l’autre côté de la fosse, je vois passer Poun, assis sur la foule, sans arrêter de chanter. Ok. L’ambiance est folle ! Je découvre un concept : le double circle pit non mixte. Je t’explique : sur scène : les filles, dans la fosse les mecs. Pourquoi pas.
Poun fait le show : Poun qui trouve une swatch, qui enfile une bouée, qui fait des blagues…
Je fais un tour au premier étage. Il s’agit bien d’un festival Ouï FM : le public est parsemé de hipsters et de filles que tu pourrais croiser dans des soirées hype. Il y a aussi quelques punks old school qui découvrent les pratiques des petits jeunes : « Alors ya des jeux ! Des fois ils se mettent à tourner en rond (circle pit) et à d’autres moments ils se séparent en deux groupes (wall of death) ». Je trouve ça touchant.
Mais il n’est plus temps de s’attendrir car voici mon chouchou !! Danko Jones !!! C’est parti pour 17 titres et beaucoup, beaucoup de bavardage ! Oui. Danko aime parler. Le début du concert se passe relativement bien, le groupe monte progressivement en pression avec « Who got it ? » et « Play the Blues ». Le rythme est saccadé, nerveux. Ca fait 13 ans depuis le premier passage du groupe à Paris.Le public semble désarçonné par le changment de style entre Black Bomb A et Danko Jones, mais petit à petit il saisit le truc et s’aligne sur le tempo des Canadiens qui nous jouent deux titres en exclu : « Do You Wanna Rock » et « Watch You Slide ». Danko nous explique qu’une de leur chanson a été modifiée pour pouvoir passer en radio. La première version étant trop explicite, ils ont dû se contenter de parler de premier baiser, sur la joue. Et Danko d’avouer : oui, ils sont de vrais Rock n’ Roll Whores ! Une fille répond en soulevant son t-shirt ! Une autre grimpe sur scène, entoure de ses bras les épaules du chanteur avant de repartir en slammant au ralenti vu qu’il n’y a pas de musique. Danko, un poil perturbé, se met à commenter : « C’est un peu gênant de slammer quand il n’y a pas de musique. C’est plus de la gym que du slam en fait… ». Le public perd un peu le rythme avec tous ces soliloques à propos de Ouï FM, du maire de Toronto accro au crack, mais applaudit malgré tout. On enchaine avec « Cadillac » mais Danko s’arrête encore pour expliquer qu’il n’aime pas le stage diving. Il raconte que les slammeurs devraient suivre son exemple : lui aussi adorait slammer, mais s’est rendu compte qu’il aimait encore plus rester sur scène. Et c’est pour ça qu’il a monté son groupe : « Play on your own fucking band ! ». Une autre leçon, cette fois sous forme de chanson : « Lovercall » et son intro bien grasse. Le sujet : « licking pussy ». Oui oui.
Et puis Danko nous explique que son égo a besoin de nos applaudissements. Il cite les grands disparus du Rock, de Cliff Burton jusqu’à Tommy Ramones : « Everybody is sexy in Heaven ! » et le concert s’achève avec « I’m alive and on fire ».
Je suppose que le set des Canadiens aurait pu être meilleur, mais ça ne m’empêchera pas de continuer à les écouter et à les voir en live !
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