HOT on the rocks!

Interview du groupe Mallory

samedi/20/12/2014
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ANR: Le nom de votre groupe vient d’un concept atypique, la rencontre de Mallory dans un bar parisien. Une femme de 47 ans ayant quitté son homme pour sillonner les Etats-Unis jusqu’à la frontière mexicaine. Vous décidez alors de raconter sa biographie d’une manière musicale. Quelles en sont les intentions?

L’histoire de Mallory est un fil conducteur qui nous guide et nous inspire au gré de notre musique. Les images qui nous viennent quand on compose donnent vie à cette femme imaginaire et déterminent les épreuves qu’elle traverse. Pour écrire cette histoire, on puise notre inspiration dans la littérature de Bukowski, le cinéma de Quentin Tarentino ou encore de Jim Jarmush. Au lieu d’écrire une musique centrée sur nous-même, cela nous permet de projeter sur ce personnage nos propres expériences et fantasmes, mais romancés et idéalisés au travers du prisme de notre imaginaire collectif.

 

ANR: Quels sont les thèmes principaux qui sont abordées à ce sujet?

Toute notre réflexion s’articule autour de l’idée d’une quète de liberté la plus pure, voire la plus extrème qui soit, ainsi que des conséquences d’un tel mode de vie totalement dénué de morale ou d’interdits : la solitude, la violence subie et infligée, l’amour passionnel et destructeur, le vertige des possibilités infinies, le bouleversement des sens, des repères… la mort.

 

ANR: Ça n’a pas dû être facile tous les jours pour Mallory sur le plan physique et psychologique. Comment, selon vous, arrivez-vous à retranscrire toutes ces émotions ?

En s’inspirant des nôtres. Tout le monde sait ce qu’est la souffrance et la joie, les échecs, la réussite…ils suffit de puiser en nous, nous avons toutes les réponses.

 

ANR: Le thème du voyage s’impose donc, les œuvres de Jack Kerrouac vous ont elles influencées sur votre approche d’aborder vos créations ?

Non, ce sont plutôt les films comme « Badlands », « Thelma et Louise », « Zabriskie point » qui nous ont aidé à planter le décor. Les univers de Bukowski et de Pollock nous ont beaucoup influencé pour définir et comprendre la psychologie de notre héroïne.

 

ANR: D’où vous est venu l’idée de créer un blog intitulé «road trip music» sur votre site internet?

Nous voulions que les textes des chansons soient lus et puisque la musique que nous jouons n’est que la bande son de ce road movie, nous avons décidé d’en détailler le sens à la manière d’un journal, d’un carnet de route…

 

ANR: Votre style musicale est influencé par le blues et des groupes tels les Doors ou encore Led Zeppelin. Le rendu qui est à la fois calme, torturé et agressif. Pensez-vous que c’est un style idéal par rapport à votre concept ?

On n’a pas choisi notre style musical en fonction d’une idée précise qu’on aurait défini au préalable. Au contraire, c’est en jouant ensemble que la somme de nos influences – notamment The Doors et Led Zeppelin – mais aussi beaucoup d’autres, a défini notre style, et seulement ensuite nous a inspirés pour créer le concept de Mallory. Les émotions souvent violentes qu’on véhicule avec notre musique ne sont que le reflet de celles qui traversent notre héroïne dans la vie qu’on lui invente.

 

ANR: Parlons de votre nouvel album «2», est-ce une continuité de votre premier album, ou alors quelque chose de totalement différent ? Que raconte-t-il ?

« 2 », comme son titre l’indique, et le deuxième chapitre de l’histoire de Mallory. Notre premier album, « Honey Moon » raconte l’ivresse que Mallory éprouve en revendiquant enfin sa liberté, et ses premiers pas dans un monde qu’elle aborde avec un regard neuf et délivré de ses préjugés. Mais cette lune de miel est terminée… Dans « 2 », le retour de bâton la heurte durement et l’univers entier semble décidé à lui faire payer cher son désir de sortir du rang…

 

ANR: Comment retranscrivez-vous tout ceci en live ?

Sur scène, on essaye avant tout de perdre le contrôle, de se libérer de nos préoccupations quotidiennes et du désir de bien faire pour laisser la musique nous porter et exprimer nos émotions brutes, instinctives. Le travail en répétition et l’entente parfaite entre nous quatre nous donnent la confiance nécessaire à ce lâcher prise.

 

ANR: Avez-vous d’autres activités artistiques en dehors de la musique ?

Phil fait de la peinture. Un détail de l’un de ses tableaux a servi à illustrer le 2ème album.

 

ANR: Un petit mot pour la fin ?

Merci pour l’intérêt que vous nous portez.

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