Tu vas encore dire que je te raconte ma vie, mais ce week-end est comme un long plongeon dans le passé ! Hier soir (samedi donc), j’étais au Picolo à St Ouen pour un concert de Doom. Le Picolo, le bar situé dans les Puces où je n’avais pas mis les pieds depuis 10 ans ! Et ben, ça a changé les Puces !
Aujourd’hui, dimanche 22 février, jour de début de Carême, je vais passer la journée à la Machine, l’ancienne Loco. Et là aussi, souvenirs ! A part la déco, rien n’a vraiment changé, donc pas de risque que je me perde.
J’arrive pile pour voir Lutèce, groupe d’Epic Black Metal. Pas mal du tout pour se mettre en jambes un dimanche de bon matin (13h un dimanche, c’est le matin). Le groupe reprend les basiques du dress code et de la déco Black Metal : crânes empilés sur le pied de micro, « hail » scandé par le chanteur et repris en chœur par la foule…
A propos de foule justement… J’avais peur de ne pas faire « histo » selon la formule consacrée (c’est-à-dire ne pas être raccord en terme d’historicité vestimentaire), mais je remarque que le kilt peut se porter avec de belles baskets au sein du fest’ ! Autour de moi, la foule est plutôt masculine, et plutôt profilée geek à lunettes, pour le moment. Il y a aussi pas mal de post-ados qui ont choisi le thème Viking. Beaucoup de photographes également, dont un qui a un télé-objectif aussi long que mon avant-bras…
Bref, je fais un état des lieux pour me repérer : au 1er étage, la nourriture qui sent délicieusement bon. Au rez-de-chaussée la scène principale où j’ai vu Lutèce. Dans le prolongement de l’entrée on trouve plusieurs stands dont celui de Rêves d’Acier. Au Cernunnos, il y a une vingtaine de stands d’artisans où se procurer peaux de rennes, artisanat de cuir, bijoux… tout est de très belle facture, et très tentant !
Mais il est temps de descendre voir Drenaï, le 2ème groupe au sous-sol où se trouve la petite scène. Beaucoup plus intimiste pour le coup ! Dans le public : plus de cheveux longs, plus de barbes, plus de filles (ceci n’expliquant pas cela).
Drenaï donc, groupe originaire de Rouen. Une courte intro avec percussions et didjeridoo, et on passe à un Folk Metal assez classique. Les membres du groupes portent armures en cuir et peintures de guerre et sont un peu à l’étroit sur la petite scène. Mais l’ambiance est bonne malgré ce petit inconvénient.
J’enchaine avec Furor Gallico sur la grande scène. Pas de temps mort entre les groupes à part pour deux entractes d’une vingtaine de minutes chacun où l’on verra des animations qui me passionneront peu…
La foule devient de plus en plus dense. Mais j’arrive quand même à profiter de la vue sur torses nus et virils ! Moi qui les pensais français, et bien non, Furor Gallico est un groupe italien ! Ils jouent un Celtic Folk Metal qui s’agrémente de harpe. Intéressant !
Pour réussir à bien me placer dans le sous-sol que je prévois bondé, je descends avant la fin du set italien. Mais non, le sous-sol n’est pas du tout plein. Il semble que le public soit en train de faire ses emplettes, ou tester l’hydromel, l’hypocras ou la bière servis au bar ! Je me suis même laissée dire que la pénurie de boissons a menacé pendant un moment…
Pendant que Furor Gallico finit de faire trembler les murs de la Loco, pardon, de la Machine, j’assiste à la balance de Cerevisia (Melodic Death Metal), dont le chanteur ressemble étonnamment au chef d’Art n’ Roll, jeune. Détail dont tu te moques si tu ne connais pas le chef. Bref. Les membres de Cerevisia (qui est aussi le nom d’un probiotique et d’une boutique de bières de Phnom Penh. Etonnant, non ? ) sont jeunes, mais tiennent la route malgré un son qui aurait gagné à être plus équilibré. C’est un des seuls reproches qu’on pourra faire au festival : le son de la petite scène n’est pas parfait, laissant peu de place aux instruments traditionnels face aux guitares saturées. Il faudra un bon quart d’heure pour que la petite fosse devant les musiciens se remplisse. Je ne suis pas vraiment fan du son du synthé qui sonne comme un vieux Bontempi. Pour le dernier morceau, Hindrik du groupe Night Creepers les rejoint et donne un peu d’entrain au public.
Mais il est déjà temps d’aller voir un des groupes culte de l’affiche du Cernunnos Pagan Fest : Stille Volk ! Groupe occitan créé en 1994, ils font figure de patriarches parmi les autres groupes présents au Cernunnos. Mais le feu sacré est là ! Respectant le legs traditionnel, ils savent y ajouter la noirceur métallique moderne et nous faire entrer dans un monde très particulier. Je suis sous le charme ! Il paraitrait que le set a été filmé pour un futur DVD live… A suivre !
On redescend au sous-sol pour voir Ithilien, groupe belge (oui leur nom est tiré du Seigneur des Anneaux, il fallait bien au moins un groupe pour rendre hommage à Tolkien dans ce fest’ Pagan Médiéval!). Très sympathique intro avec vielle à roue et biniou (ou cornemuse, désolée, je n’ai jamais su différencier les deux). Les armures de cuir vues pendant les sets antérieurs sont remplacées par de la fourrure portées fièrement sur l’épaule. Les lights sont plus intéressantes que pour les précédents : en fond un rouge vif, sur les musiciens, un bleu intense qui donne une belle sensation de profondeur.
Leur Folk Metal est relevé de Black et de Death pour un mélange bien dosé et fameux !
Il est maintenant temps de voir les danois de Svartsot (je ne l’écrirai qu’une fois, et je n’essayerai même pas de prononcer ce nom !) sur la grande scène : chant guttural et musique qui te donne envie de partir en Mordor pour affronter Sauron et toutes ses armées ! Pas trop mon style, mais très bonne prestation !
Et puis voilà un groupe qui fait saliver : Les Compagnons du Gras Jambon ! C’est parti pour 40 minutes de chansons sur une scène vraiment petite pour toute cette truculence ! Mais les Compagnons ne se laisseront pas abattre par si peu et leur musique effrénée réveillera les plus embrumés par l’hypocras !
Petite pause qui permet de se rafraichir ou de se restaurer, puis on enchaine pour le dernier round avec Cruachan, qui n’est pas là pour rigoler. Là aussi, c’est du Folk, avec instruments traditionnels et voix féminine qui rappelle les chants de la verte Irlande. Mais le chant masculin est totalement à l’opposé, typique du Black Metal. L’alliance des deux est vraiment captivante !
Le sous-sol est prêt à accueillir la musique beaucoup plus éthérée et délicate de The Moon and The Nightspirit. Ils sont deux, la scène est intimiste et la magie opère ! Nous voilà projeté dans une forêt, de nuit, avec une pleine lune lumineuse au-dessus de nos têtes ! Je t’invite à écouter ce groupe hongrois si tu ne les connais pas encore. Leur musique peut faire penser à Dead Can Dance, mais elle se nourrit de nombreuses influences qui la rendent très originale et vaut le détour, particulièrement en live.
Puis c’est Moonsorrow qui cloture cette 8ème édition du Cernunnos Pagan Fest. De nouveau, il s’agit de Black Metal et de Folk, mais le rythme est moins rapide que celui de Svartsot (ok, je l’ai écrit une 2nde fois, mais c’est un copié-collé !). Moonsorrow est un groupe finlandais, on peut donc noter que le Cernunnos est très européen ! Leur musique est un bon résumé de l’esprit du Cernunnos finalement, et c’est la tête pleine de sons de guitares furieuses et de flutiau enjoués que nous sortons affronter le monde réel après une journée passée loin dans un monde mythique !