Groupe: Annisokay
Album: Enigmatic Smile
Sortie le: 20/03/2015
Note: 15/20
Quelle surprise que ce petit groupe allemand que l’on pourrait croire débarqué de nulle part avec sa super production et son gros son post-hardcore et une toute petite touche d’électro! Son existence date pourtant de 2007 et tout ce que l’on peut trouver d’eux sont des autoproductions… Et BIM! Les voilà avec un bel album très abouti qui sort chez Long Branch Records.
Dès le premier titre, « Carry Me Away », on nous annonce la couleur avec un début étouffé qui nous explose d’un coup dans les « cages à miel », entre une voix claire et une voix criée, une musicalité parfaitement construite, des enchaînements logiques sans être pour autant « téléphonés »… Mais d’où sort ce groupe?!!
Le deuxième titre, « Naked City », est déjà plus sombre et lancinant. Il déménage tout en restant dans une certaine retenue, pour se terminer dans une terrible apogée de gros riffs et enfin une guitare qui s’étouffe… Une chanson sans doute un peu plus classique dans le genre mais qui conserve la couleur du groupe.
Le troisième titre, « Snowblind », est absolument magnifique! Il débute tout en douceur pour ensuite retentir dans une parfaite alliance entre les deux chants et proposer un refrain qui nous emporte très loin (refrain qui pourrait passer pour le type de refrain dit « à la mode » mais c’est comme tout, ça se discute!).
Le quatrième morceau « Panic Attack » en revanche commence à reprendre ce que l’on vient déjà d’entendre de ce groupe avec une petite note électro au milieu, pour s’enchainer sur le cinquième morceau « Wolves In The Walls », qui lui débute par un sample de voix féminine entremêlée de la voix claire du deuxième chanteur. Une nouvelle facette du groupe qui revient vite sur la tonalité des premiers titres écoutés et encore une fois une fin très « passionnée ».
Le sixième titre « Fragile Line », semble partir sur une touche beaucoup plus électro avec le chant clair pour faire prendre une certaine hauteur à ce morceau auquel on accordera encore une fois une construction parfaite. Des moments très percutants, entre un changement complet de rythme, des gros « boom » qui nous ramènent sur le métal et toujours ces fabuleux refrains en chant clair et chant crié mélangés. Le septième morceau « Traveler » d’ailleurs ne nous surprend pas car on y retrouve les mêmes codes que sur la chanson précédente.
Ensuite, c’est un très joli début tout en douceur pour ce huitième titre, « Life Cycles », le chant clair assure seul LE morceau mélancolique de l’album! Quelques clichés électro très « teenager » mais une très jolie chanson tout en émotivité.
Virage à 360° avec le neuvième morceau « Fame » qui revient complètement sur l’album et sa tonalité générale. Le chant crié est peut-être un peu plus gutturale par moments. De la même manière, le dixième titre « New Autumn Light » enchaîne les changements de rythme pour en venir au onzième morceau « What Is Left » qui termine cet album avec une autre musicalité, plus death et plus mélodieuse, qui nous rappelle le deuxième morceau et sa mélodie bien distincte que nous n’avons pas l’habitude d’entendre.
C’est tout frais, ça sent la jeunesse, c’est neuf et tout nouveau mais terriblement pro!
Du gros son tout au long de l’album, tout est maitrisé et même presque trop parfait…
J’en ressens même une certaine frustration d’avoir à « critiquer » quelque chose qui ne l’est pas et sur lequel on ne peut que donner SON propre avis car, quoi qu’on puisse en dire, il n’y a aucun défaut à proprement dit!
Je reste partagée entre la bonne surprise d’une super production à l’américaine telle que celle-ci et son coté trop « lustré ». Peut-être un peu trop rigoureux? C’est tout de même un très bon album que j’écouterai à nouveau et avec plaisir !
Je n’aurais cependant jamais parié en l’entendant qu’il s’agissait d’un groupe allemand car ce n’est certainement pas leur style musical de prédilection!