Art n’ Roll : La première chose que j’ai remarquée à propos de vos albums, c’est qu’ils ont tous un titre qui fait allusion à la mort ou à la naissance, voire aux deux. Est-ce que c’est fait exprès? Est-ce que lier ces deux périodes de la vie vous fournit matière à réflexion?
Adam Zaars : Ce n’est pas vraiment exprès : les deux premières sorties que nous avons faites il y a 10 ans, “ The Ascending Dead” et “Putrid Rebirth”, faisaient référence à la création de zombies qui ont évidemment une renaissance putride quand ils reviennent. Le dernier, “The Death and Rebirth of…” ne veut dire que cela. C’était un EP créé avec l’intention d’être un pont entre l’époque “Formulas” et la nouvelle.
Le concept de Mort et de Renaissance a quand même une place importante dans la philosophie du groupe, nous avons l’impression qu’il est important de rester en mouvement et pour cela de laisser quelque chose en arrière, de mourir pour réussir quelque chose de nouveau. Peut-être que ces premiers titres étaient plus profonds qu’il n’y paraissait!
AnR : Vous citez différents groupes qui ont influencé votre musique, comme Les Misfits et Type O Negative, qui sont assez gothiques dans leur style. Le nom de votre album “The Children Of The Night” est une citation très populaire dans le monde goth. Quelle est votre lien à la scène goth (pas seulement en musique, mais également en terme de littérature et de cinéma)?
AZ : Ca nous a toujours accompagné, même avant le 1er album. La citation est évidemment tiré du Dracula de Bram’s Stoker, et le vampire est une figure-clé de la mythologie de Tribulation. Je pense que le vampire est un bon symbole de ce que la 1ère question abordait : mort et renaissance. Le vampire contient à la fois le masculin et le féminin, le sexe et la mort, la création et la destruction, la naissance et la mort et il est également deux fois né, il est né à nouveau. C’est peut-être pour ça qu’il est devenu un symbole important pour nous. La littérature et le cinéma gothiques ont toujours été une pierre d’angle du groupe, peut-être que ça s’est accentué cette fois-ci. Ça colle tellement bien avec la musique, je ne sais pas si cette imagerie nourrit la musique ou si c’est l’inverse, mais c’est un super mélange.
AnR : A propos de l’artwork, il me fait penser à des artistes Deathrock, et à Murnau également. Qui l’a créé? Comment avez-vous choisi cet artiste? Lui avez-vous donné des instructions pour la création de l’artwork?
AZ : L’artwork est basé sur un feuilleton de 1915 intitulé Les Vampires. J’ai trouvé l’image quelque part et j’ai immédiatement vu que ce serait une parfaite cover pour l’album. Elle a le feeling parfait pour cela. Les autres étaient d’accord. Jonathan (guitares) et moi avions fait la cover du premier album ensemble, pour le deuxième album j’avais trouvé une image et il l’avait adapté à sa façon et c’est ce qui est arrivé cette fois-ci également. Tout a été fait à la main, avec du café, du sang, du crayon à papier et va savoir quoi d’autre utilisé par Jonathan. On essaie de garder le plus possible la création dans le groupe en faisant tout le design et l’artwork nous-mêmes.
AnR : Vous allez tourner avec Vampire et Morbus Chron. Comment les avez-vous connu?
AZ : Oui, on joue avec eux sur les deux dates de concerts de sortie. On les connait depuis un moment maintenant. J’ai rencontré Joel de Vampire il y a 10 ans je crois. Et on partage une salle de répétition avec Morbus Chron. Ca ne veut pas dire qu’on se voit beaucoup ou qu’on répète ensemble bien sûr, mais ce sont des mecs cools.
AnR : Sur l’album, le titre “The Motherhood Of God” est intéressant. Pouvez-vous nous parler du sujet du morceau?
A : C’est à propos du fait qu’on peut approcher l’inconnu, le divin d’un millier de façons différentes. Un de ses façons est de l’approcher en tant que mère divine dans toutes ses formes. Le morceau est principalement à propos de ça, à propos d’un désir…
AnR : Est-ce que le titre “Cauda Pavonis” fait référence au groupe du même nom?
AZ : Non, jamais entendu parlé d’eux. C’est une étape dans la quête alchimique de la transformation.
AnR : Chacun de vos albums a été sorti par un label différent. Pouvez-vous nous en dire un mot?
AZ : Le passage de notre premier album, Pulverised, à Invictus Productions était principalement dû au fait que nous voulions travailler avec Darragh qui dirigeait ce label. C’était plus pratique pour nous puisque nous sommes plus souvent à Dublin qu’à Singapour où était basé le premier label. Darragh est un ami proche donc c’était tout simplement pour ça, on le sentait bien comme ça. Le changement pour Century Media s’est fait parce qu’on devait se développer et ils nous y ont aidé. Jusque là ça a été génial de travailler avec Century Media mais chaque label avec qui on a travaillé a fait son boulot je crois.
AnR : Dernière question, une tradition pour Art n’ Roll : avez-vous des hobbies artistiques autres que la musique?
AZ: J’essaie de baser pratiquement tout ce que je fais sur l’art ou la religion, et les deux vont main dans la main il me semble. Je travaille pour un magazine où je m’occupe du design et je crée aussi le design de Tribulation et d’autres groupes. Je dessinais et je peignais aussi, ça m’arrive aussi encore de temps en temps.
Jonathan est aussi un très bon artiste, comme vous l’avez peut-être remarqué. C’est difficile de vivre de son art, mais si on ne compte pas en tirer profit, c’est cool.
The Kat