En ce lundi de Pâques, je m’apprête à assister à une messe occulte dans les murs de la machine, qui accueille Satyricon ce soir. En raison d’un incident sur la ligne 13 du métro parisien et d’un running order sur Facebook un peu trompeur, je n’arrive malheureusement pas à l’heure, sacrilège ! Je loupe donc une grande partie du set de Oslo Faenskap, mais le peu que j’en vois ne m’émeut pas vraiment.
Le deuxième groupe, Vredehammer, met un temps infini à s’installer, le batteur semble avoir un souci matériel. Sur le premier titre, la voix du chanteur est presque inaudible. Mais tout rentre dans l’ordre et les Norvégiens peuvent montrer de quoi ils sont capables.
Le chanteur a des allures de biker avec sa chemise aux manches coupées sur gros biceps tatoués, sa queue de cheval gominée et son bouc. Il est arc-bouté sur son pied de micro placé bien bas.
Leur titre « Sacrifice », nous explique-t-il, est une ode au headbanging, et, tout en s’excusant de trinquer à l’eau, il nous invite à nous secouer les vertèbres. Leur set se termine un peu trop vite à mon goût, nous donnant juste un aperçu de la qualité de leur son.
La préparation de la scène pour Satyricon est longue, très longue… On a le temps d’admirer la monstrueuse batterie avec environ 150 futs, surmontée de belles cornes bien démoniaques. La toile de fond est ornée d’un vol de corbeaux. Pour tromper mon ennui, je fais un petit point public : des métalleux en grand nombre, quelques minets, des filles qui ne dépareraient pas en soirée fétish, d’autres semblent tout droit sorties d’un bar de bikers.
La balance du synthé évoque furieusement Vangélis. Et enfin ! Le set de Satyricon commence ! Beaucoup d’appareils photos qui se régaleront de beaucoup d’effets stroboscopiques et d’effets de lights. La foule reprend en choeur « Now, diabolical ! » et commence à prendre vie. « Black Crow on a Tombstone » est mis en lumière façon film d’horreur avec un vert glauque et un rouge sanglant. Sur « Filthgrinder » c’est le retour des strobos infernaux. Un solo de clavier et son éclairage bleu indigo offre un court répit à mes mirettes.
Sur quelques titres Satyr complète son chant par son jeu de guitare, tandis que Frost enchaine d’impressionnant headbang ! Le clavier, lui, bouge à peine.
Satyricon nous gratifie d’un long set très théâtral, en trois actes, qui va crescendo. « Die by my hand » semble en être l’apothéose, mais non, la fin n’est pas arrivée ! Satyr nous offre une petite confession : il n’a pas fait de la musique pour être célèbre, il ne recherche pas la gloire, il veut juste composer des albums. Et justement, il en écrit un en ce moment et nous en donne à entendre les prémices. Très intéressant d’entendre les germes de ce qui formera un nouvel album !
Le show se termine par un rappel et deux titres, « Fuel » et « King», que le public entonne comme un seul homme. Satyr nous remercie d’un « Good job Paris ! » et nous pouvons rentrer dans nos pénates, immortalisés en vidéo, puisque ce concert a été enregistré.
[simpleviewer gallery_id= »90″]