HOT on the rocks!

Interview de Black Bomb A au Canal 93 le 20/03/15

mardi/28/04/2015
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ANR: Arno étant revenu, avez-vous repris vos vieilles habitudes ou les choses ont-elles changées?

Poun: Il y a des automatismes qui reviennent forcément mais on n’a pas non plus voulu refaire un « Speech of Freedom » ou un « One sound bite [to react] ». Même si on se sert un peu de tout ça, on a aussi envie d’avancer, de faire d’autres choses. Concernant Arno, je pense que, durant la période où il n’était plus dans Black Bomb, il a appris d’autres choses, il s’est imprégné d’autres styles, ce qui lui a permis de revenir avec des sons plus frais, une autre façon de faire… Y’a plus toujours ce « c’est toi là, c’est moi là », même si ç arrive encore parfois.

Arno: On arrive quand même à se placer, quasi automatiquement, sans avoir besoin de se parler. On se capte facilement. Après, on a peut-être abordé les choses différemment…

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ANR: Qu’est ce que Logan a apporté au moment du mixage sur l’album?

Poun: Rien du tout ! (rires)

Arno: Il nous a vidé le compte en banque! (rires)

Poun: Non, non, il a apporté SON son. C’est notre 6ème album, les 5 premiers, dont nous sommes très satisfaits, on les a enregistrés avec des personnes qui avaient quand même une putain d’oreille (Stéphane Buriez, Gre) ! Mais on a eu envie d’aller voir ailleurs, d’avoir une autre oreille, on voulait un son américain, quelque chose qui rappelle ce qu’on a écouté à la base, toutes nos influences anglo-saxonnes. On ne vient pas de Brassens ou des Béru non plus ! On les a effectivement écoutés, il y a un peu de ça dans notre musique, mais ce n’est pas ce qui se ressent le plus. On vient plus de Machine Head (pour faire la liaison avec Logan). Donc oui, on avait vraiment envie d’avoir une autre oreille et avoir ce son-là en particulier. On a écouté les prototypes que Logan avait faits avec Dagoba, Gojira, Soulfly et j’en passe… On a été vraiment séduits par tout ça et on s’est dit « Essayons, pourquoi pas, ça peut être une bonne voie en tout cas ».

 

ANR: Et justement, comment ça s’est passé au niveau du mix à distance ?

Poun: Un peu compliqué ouais !

Arno: C’était difficile au début parce que uniquement par mails. Et là, ne pas se dire les choses en direct, tu te fais difficilement comprendre ! C’était compliqué pour quelques mix car certains ont nécessité plusieurs versions. Au bout d’un moment, avec l’ensemble du groupe et la prod (c’est à dire Verycords et Shamka notre manager), on a décidé d’envoyer quelqu’un là-bas. J’ai été désigné (c’était un grand honneur) et suis parti là-bas un petit dix jours. J’ai bossé 5 jours avec Logan et ouais, c’était bien. Un peu étrange quand même car tu travailles avec quelqu’un que tu ne connais finalement, hormis ce qu’il a fait artistiquement…

 

ANR: Tu connais son boulot mais pas lui…

Arno: Voilà! Bon enfin, travailler comme ça en direct, ça a rendu les choses plus simples. Si on avait continué dans cette démarche mécanique de mails, ça aurait pris du temps, ça aurait été compliqué et nous n’aurions peut-être pas eu ce qu’on voulait vraiment.

Poun: C’était compliqué à distance et c’est vrai que sur chacun des premiers mix, on a du avoir 6 à 7 échanges de mails ! Sans parvenir à en être satisfaits. Du coup, on s’est concerté et on s’est dit « Là on va en avoir pour 2 mois pour mixer l’album, ce n’est pas possible ! ». Quand tu expliques les choses, tes idées en direct avec ton mixeur, c’est beaucoup plus simple et efficace. C’est une décision qui a effectivement coûté un peu plus d’argent par rapport au budget prévu mais qui nous a fait perdre moins de temps.

Arno: C’était ce qu’il fallait faire…

Poun: Et c’est peut-être ce qu’on aurait dû faire depuis le début !

Arno: Tout à fait ! C’est ce que j’allais dire justement ! On aurait peut-être dû anticiper la chose. En même temps, c’est une expérience intéressante et ça nous permettra de ne plus faire ce genre d’erreur si on doit travailler à nouveau avec des gens à l’étranger (ce que j’espère !). Bon ceci dit, le final est très bien ! Concernant le son, comme disait Poun, on cherchait ce gros son ricain et je pense qu’on l’a ! Et puis on a une grosse prod, ça sonne très fort sans être dégueulasse, donc on est content.

 

BBAITW4ANR: Et la pochette est bien glauque. Comment en êtes-vous arrivés à ce mec attaché dans son petit fauteuil ?

Poun: C’est vrai que par rapport au titre, ça peut paraître un peu flou. « Comfortable Hate », tu peux imaginer plein de choses. D’un point de vue « image », ça reste très difficile et c’est vrai que parfois, dans certaines interviews que j’ai faites, les mecs apparentaient ça aux haters, ce qui est très réducteur. Oui, il y a un peu de ça mais c’est surtout s’enfermer dans une haine qui te protège, qui te fait une espèce de cocon pour qu’on ne te voit pas, pour qu’on ne découvre pas qui tu es. Parce qu’en fait, t’es vachement touchable, t’es accessible et d’autant plus quand tu ne donnes pas cet aspect de haine. Et puis parfois, on se cache facilement derrière ce côté haineux, un petit peu antipathique alors qu’en fin de compte, quand tu grattes un petit peu, tu te rends compte que le mec a des choses à dire et qu’il est bien. Après, il y a des gens plus excessifs et là, c’est difficile, t’as pas envie de gratter… Pour revenir à la pochette, on a fait un brainstorming autour de ce qu’on voulait puis on a bossé avec Marco, un pote de Lille qui a une boite de pub (WIP:ON), il a travaillé avec les éléments qu’on lui a fourni et ça s’est fait.

Arno : Les gens disent que ça change vraiment par rapport à toutes les pochettes précédentes, voire même qu’il y a un côté malsain. Moi, je ne me rends pas vraiment compte… peut-être plus tard, avec du recul… Quoi qu’il en soit, On a de bons retours sur cette pochette.

 

ANR: On retrouve une voix un peu plus claire, chantée par toi Poun : est-ce que c’était pour marquer le retour de celle d’Arno (qui est plus grave que celle que pouvait avoir Shauny) ou est-ce venu naturellement ?

Poun: C’est venu naturellement, c’était même une envie, celle de rechanter avec une voix claire sur certains passages, sans en abuser non plus. C’est vrai que sur l’album avec Shauny, j’ai abordé les choses avec un peu moins de scream : on avait tous les deux des voix assez proches et lui le faisait déjà. Là du coup, sachant qu’Arno est plus dans les graves, j’ai pu revenir à des bases que j’avais déjà, des sons aigus.

 

ANR: Avez-vous été influencés par des groupes émergents pour composer l’album?

Poun: Euuuh …

 

ANR: Les questions ne sont pas de moi !

Poun: Ça t’a fait chier d’écrire les questions ? (rires)

 

ANR: Je n’aime pas écrire quand c’est pour poser des questions aux copains !

Poun: Oh la vieille excuse !

Arno: Ah en plus ce sont des copains ! Ah ben bravo ! Cul et chemise!

Poun: On peut se faire la bise ? Parce que moi tout à l’heure j’ai croisé un mec, il m’a dit que je pouvais BBAITW5juste lui serrer la main. (rires). Ouais, non, je sais plus ce que je disais en fait… On a chacun écouté des choses différentes. Le dernier Whitechapel, tiens ! On aime beaucoup ! Ca n’a rien à voir avec ce qu’on fait, tu n’entendras pas les mêmes choses dans notre album, faut oublier tout de suite ! Ce n’est pas tant musicalement mais plus… l’énergie ! Et puis je n’ai pas forcément envie de faire une copie de ce que j’écoutais avant. Je peux m’en influencer mais là, je préfère juste piquer l’énergie, me dire « Putain, j’ai pris ça en pleine gueule ». Quand je fais la musique de Black Bomb, c’est ce que j’ai envie que les gens se disent ! « Bam! ». Et j’ai envie de me prendre ça en pleine gueule aussi.

Arno: Après, on se rejoint pas mal avec plein de groupes, on a des points communs avec eux, c’est évident mais je ne sais pas si on s’est réellement influencé de groupes [émergents]. Non je ne pense pas, je n’ai pas l’impression parce que je pense qu’on arrive « digérer » la musique qu’on écoute, que ce soit des vieux trucs comme des nouveaux. Je pense qu’on a plutôt ouvert notre champ musical, par rapport aux albums d’avant, on a essayé des trucs qu’on n’avait pas fait.

 

ANR: Pourquoi avoir placé la ballade au milieu de l’album ?

Poun: Pour respirer! (rires)

Arno: Pour respirer, complètement ouais ! Parce que les 5 – 6 premiers morceaux, ça envoie le boulet quand même !

Poun: Et on n’avait pas envie de le mettre à la fin, comme si ça marquait l’accalmie. Je pense qu’il avait sa place dans l’album comme n’importe quel autre morceau. On avait déjà fait un morceau acoustique dans le même genre sur le premier album, « No one knows », mais il était en « ghost track ». On n’a jamais eu honte de ce côté acoustique parce que ça a toujours été quelque chose de très fort dans Black Bomb. Les premiers morceaux que nous avons composés, c’était en acoustique dans les bois ! Tu étais présent d’ailleurs!

 

ANR: Exact !

Poun: On jouait de la gratte, on picolait autour d’un feu et on se défonçait. C’était ce qu’on aimait faire et les premiers morceaux de Black Bomb sont sortis comme ça. Donc je pense que ça avait sa place. Moi en tout cas, je suis très fier de ce morceau, il est très bien.

Arno: Des morceaux comme ça, on n’en a jamais fait avec No Flag. J’aime bien, ce n’est pas la discipline que je préfère mais c’est marrant… Et assez intéressant en plus !

Poun: C’est génial tu veux dire !

Arno: On est content du résultat. Comme on disait, c’est une pause. Parce que derrière, ça repart, c’est la guerre ! C’est une bonne façon de faire respirer l’album je trouve.

 

ANR: Il déchire vraiment bien, le résultat vaut vraiment le coup.

Poun: Après on ne va pas en parler 107 ans de ce morceau mais je pense que ça fait du bien et puis, il y a pas vraiment de honte. Ce n’est pas un morceau « poubelle » mais une réelle envie. On l’assume complètement ce morceau, il a autant sa place qu’un morceau aussi vénère. Après les goûts et les couleurs on s’en branle ! (rires)

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ANR: Est-ce que vous avez des clips de prévus ?

Poun: Il y a un clip lyrics qui va sortir bientôt et après un vrai clip officiel avec tout le bordel, c’est en train de se faire.

Arno: C’est en train de se préparer

 

ANR: Vous commencez la tournée ce soir ?

Arno: Oui oui !

Poun: C’est la première date ce soir.

 

ANR: Et on doit s’attendre à des surprises ou pas ?

Arno: QUE des surprises ! On reprend Ottawa ! (rires) Non, on va faire quelques morceaux du nouvel album c’est évident. C’est une setlist bien rentre-dedans !

Poun: C’est une setlist qui a beaucoup été modifiée, qu’on a repris plusieurs fois. C’était assez compliqué parce qu’au bout d’un moment, tu ne sais plus trop quoi choisir ! Au début, tu te dis qu’il faut qu’on ait un morceau de machin, de ceci, de cela et tu finis par vouloir prendre aussi les morceaux qui cartonnent le plus et ceux où tu te fais vraiment plaisir. Il ne faut pas se dire « Tiens, je vais faire celui-ci parce que tout le monde l’aime bien ». Il faut se faire plaisir. Et puis il y a aussi des morceaux qu’on a juste envie de ressortir du grenier (bon là, y’en a pas trop).

BBAITW2Arno: Non ça va !

Poun: Parce qu’on a ressorti pas mal de morceaux déjà à la pré-tournée.

Arno: Quand je suis revenu en fin de compte.

Poun: Ouais, quand t’es revenu, on a ressorti quelques morceaux comme « Double ». Mais là, on privilégie les nouveaux morceaux, on doit en jouer 6. Pas mal, non ?

Arno: Pour un album de 13 morceaux, c’est pas mal.

 

 

ANR: Allez-vous nous refaire un « Brain Dead » sur scène un de ces quatre ?

Poun: Ce n’est pas au programme…

Arno: Non, je ne pense pas… Peut-être un jour, bourrés ou sur une date spécifique où Djag sera là.

Poun: Ouais, ouais, peut-être une date spécifique ou peut-être pour les 20 ans, on verra.

 

ANR: Ca pourrait être sympa… L’album est sorti depuis un peu plus de 2 semaines maintenant : quels ont été les retours?

Poun: Plutôt positifs sur toutes les chroniques que j’ai vues ! Après, on ne m’a peut-être pas montré les plus dégueues non plus ! (rires)

Arno: Non, non ! Je pense les avoir toutes lues, notamment celles qui étaient chopables sur le net et franchement, c’est cool pour l’instant, les gens ont une bonne impression de l’album.

Poun: Je n’ai jamais eu d’aussi bonnes notes ! Mon bulletin est super, il dépasse la moyenne !

Arno: 17 ou 18/20, 9,5/10, etc… que des trucs de ouf ! Les gens aiment bien, certains nous ont même écrit des petits messages, c’est sympa ! Même de la part des médias, journaux, chroniqueurs, etc… On a un bon retour pour l’instant.

Poun: Il y a un très bon retour sur l’album. Après on va voir, ce n’est que le début.

 

ANR: Par rapport au nom de l’album, vous avez eu des petits haters comme tu dis ?

Arno: On ne fait pas gaffe en fait. Les haters, on s’en fout en définitif.

Poun: A quoi ça servirait ? Ces gens-là, quand tu leur donnes de l’intérêt, c’est ce qu’ils attendent ! C’est leur donner de l’énergie pour vivre. Je préfère utiliser le bouton « ON/OFF » et appuyer sur « OFF »! Tu ne vas pas m’apprendre la vie je veux dire ! Ok, je veux bien apprendre certaines choses des gens mais après, ne viens pas me chier dessus quoi ! Je n’en ai rien à foutre de ce que tu peux dire si ce n’est pas fondé. Je peux accepter les critiques, mais justifiées.

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ANR: Oui, il y a des critiques constructives.

Poun: Et je les accepte ! Mais dans une certaine limite. Je ne suis pas Saint-Nicolas non plus…

 

ANR: Dit-il un verre de rouge à la main! (rires)

Poun: Non, Saint Thomas, il croit ce qu’il boit. Non, je ne suis pas un saint.

Arno: Mais on s’en branle ! On ne tient pas compte de ces gens-là, on ne fait pas de la musique pour eux. On fait de la musique d’abord pour nous et ensuite pour les gens qui aiment ce qu’on fait.

Poun: On fait de la musique pour tout le monde. Après, on ne peut pas plaire à tout le monde et il y aura toujours des gens qui viendront chier comme ça parce qu’ils ont juste besoin d’ouvrir leur gueule sur des choses… Bon bah voilà, s’ils ont besoin de ça, de chier sur les gens pour se prouver qu’ils existent… eh ben allez-y, existez ! Mais bon pour moi, vous n’existez pas et le jour où vous viendrez me dire les choses en face et que vous aurez des couilles, on verra…

 

ANR: Je crois que tu peux toujours attendre…

Poun: Ouep, tu peux toujours attendre.

Arno: Next!

Poun: Bon, je ne demande pa snon plus qu’on vienne me voir hein ! Sinon au prochain concert, je vais avoir 5 mecs tous baraqués qui vont me dire « Ta musique, c’est de la merde alors t’as un problème maintenant ? »

Poun: Bah oui, je sais que c’est de la merde et alors ? Je m’en fous. (rires)

 

ANR: Bon voilà, c’est fini pour moi. Vous ayez quelque chose à rajouter ?

Poun: Je tenais à dire qu’on était super content d’être chez Verycords.

 

ANR: Ah oui, ton changement de label !

Poun: Ben voilà, on a changé de label et on est vraiment content d’être chez Verycords. Je pense qu’on va faire du meilleur travail que chez At(h)ome.

 

ANR: D’accord… Merci les gars!

 

 

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