Groupe: Drudkh
Album: A Furrow Cut Short
Date de sortie: 20 avril 2015
Label: Season of Mist
L’Ukraine n’est pas forcément le pays qui vient en tête quand on parle de Black ou de Death Metal. Et pourtant, le pays a produit un certain nombre de groupes de ce courant musical.
Drudkh, ou « bois » en sanskrit, a été formé en 2002 et se nourrit de la culture slave, de contes et légendes traditionnels pour créer de façon régulière et soutenue des albums dont les titres sont en eux-mêmes une entrée dans un monde éternel, primitif.
Avec « A Furrow Cut Short », le groupe continue de tracer son sillon (sans vouloir faire de jeu de mots avec le titre de l’album, mais si un peu quand même) entamé avec les opus précédents, qui ont exploré différents chemins sans pour autant perdre en intégrité.
Dès le premier titre, « Cursed sons I», on est projeté dans un décor ruiné par la guerre, pas forcément celle qui se déroule en ce moment même. Drudkh sait, par le martèlement de la batterie et les riffs répétitifs, nous plonger dans une mélancolie intense. Pas le genre de mélancolie rimbaldienne, languide, mais plutôt une mélancolie paradoxale, aigüe.
Le rouleau compresseur continue son chemin avec « To the Epoch of Unbowed Poets ». Puis le ton change avec « Embers ». L’ambiance s’assombrit encore, et la voix se fait encore plus déchirée, hurlée. « Dishonour II » ralentit le mouvement mais on reste dans la noirceur et la tragédie, sans aucun doute. « Till Foreign Ground Shall Cover Eyes » vient en apothéose avec une accélération du tempo qui nous laissera essorés.
La très belle pochette accompagne parfaitement l’album. Le style rappelle celui des artistes de l’époque soviétique mais son sujet n’est pas à la gloire d’un quelconque tyran. L’image est plutôt à la dénonciation de la guerre et de la fin du monde de vie rural, avec tout ce qu’il contenait de simplicité et de régularité.
The Kat.