C’est une première pour Art’N’Roll de vous avoir en interview. Peux tu commencer par présenter un peu l’histoire du groupe?
On vient d’Orléans, on s’est formé en 2008, j’étais dans la même classe que Greg, le chanteur. A l’époque, Greg voulait monter un groupe avec moi mais, perso, je n’étais pas motivé car je ne le trouvais pas bon. Et puis finalement, un soir un peu bourré j’ai accepté de faire un groupe avec lui ! On avait un copain motivé aussi et depuis ce jour, on est toujours ensemble.
On vous a pas beaucoup vu depuis 2013. Peux-tu nous dire un peu ce qu’il s’est passé pour Wild Dawn?
Depuis 2013 on a principalement joué et donné des concerts. Ce n’est pas évident d’enregistrer des albums et c’est pour ça qu’aujourd’hui on sort un EP : afin d’offrir des disques plus souvent.
Après « Pay your Dues », nous vous retrouvons avec un EP : pourquoi ce choix plutôt qu’un album?
Pour rebondir sur ce que je disais dans ma réponse précédente, ce n’est vraiment pas évident d’enregistrer et le souci, c’est qu’un groupe a besoin d’une actualité en continu pour exister et ne pas tomber dans l’oubli. Du coup, après discussion, on s’est dit qu’on allait sortir de la musique plus souvent. On va d’ailleurs essayer de trouver un rythme régulier comme par exemple un EP par an. Cela nous permettra de rester actifs et d’avoir plus de plans de concert plutôt que de sortir un album et devoir attendre deux ans et demi pour remonter sur scène, car pour un petit groupe comme nous, cette durée d’attente c’est un peu comme si on repartait de zéro à chaque fois, on doit refaire le boulot depuis le début.
Est ce que durant ces 2 dernières années vous avez découvert des groupes qui auraient pu influencer un peu votre son sur cet EP?
On découvre des nouveaux groupes tous le temps car nous ne sommes pas du genre à rester bornés sur ce que l’on écoute. Ce qui est aussi intéressant dans le groupe, c’est que l’on n’écoute pas uniquement du rock et pas du tout la même chose les uns les autres. Pour ma part, je pense que l’on peut récupérer des sonorités dans d’autres styles. Par exemple, j’écoute de la funk et du coup parfois je me dis « Pourquoi ne pas utiliser des petites cocottes funky dans un gros riff un peu stoner ? », rien n’empêche de mélanger ces deux trucs là. Dans « Decay », le premier morceau de l’album, on retrouve pas mal de ces fameuses cocottes funky durant le couplet.
Justement, parle nous un peu du son de Wild Dawn car on peut vous retrouver sur du bon rock’n roll vintage comme sur du stoner?
En effet, on traîne ça depuis le début car on essaie de ne pas trop s’enfermer dans un style et de jouer la musique qui nous plaît. Parfois, on nous fait la réflexion en nous disant que l’on ne sait pas ce qu’on veut faire mais justement, on sait ce que l’on veut faire : on veut faire ce qui nous plaît et on essaie de ne pas se bloquer dans une case. Personnellement, si on devait toujours jouer le même style, je m’ennuierais.
Dans l’EP, il y a 6 chansons dont 3 reprises acoustiques. Pourquoi avoir décidé de reprendre des chansons acoustiques de votre dernier album?
Suite à l’album « Pay Your Dues », on a eu pas mal de sollicitations de radios pour du live et vu le matos avec lequel on joue, ce n’était juste pas possible. Tout le monde nous suggérait de faire les morceaux en acoustique, du coup avec Greg, on a acheté des guitares à des prix ridicules, on a réécouté nos morceaux pour voir ceux qui passeraient bien en acoustique et on a décidé de les enregistrer de nouveau.
Parlons du coup des chansons inédites sur l’EP, raconte nous « Bloody Jane’s Shore ».
Tout d’abord le nom « Bloody Jane’s Shore », c’est Greg qui l’a trouvé. Quand on jouait, on avait comme une impression d’être dans une voiture dans le désert. A noter que Greg est un gros geek : il joue a Borderland par exemple, il aime bien l’univers de « Mad Max », etc… Et c’est comme ça que c’est né ! On a décidé de raconter l’histoire d’un groupe qui tombe en panne dans le désert, près d’un rade tout pourri, et il va se passer des trucs tout pourri, un peu comme « Une nuit en Enfer » de Tarantino avec Georges Clooney où, dans le film, ils se disent que la boîte est géniale alors que c’est infesté de vampires. Dans l’idée, c’est le même délire.
Je trouve qu’avec « Bloody Jane’s Shore », votre son a évolué. Peux-tu nous en parler?
Totalement ! Je trouve même que l’on a passé un cap. Notre son est beaucoup plus mature. Dans « Pay Your Dues », on pouvait reconnaître les influences de certains groupes alors que dans notre dernier EP, on ne les retrouve pas. Je pense que sur cet EP, nous avons trouvé notre propre son, nos couleurs à nous.
Parles-nous de la façon dont vous composez mais aussi de la production.
On a 3 façons de composer en général. Soit c’est moi qui apporte une chanson (j’écris beaucoup donc il m’arrive d’apporter l’ossature et les riffs) puis chacun amène son idée. Soit on fait des jams et on trouve des trucs sympas qu’on décide de garder. Soit on écrit les paroles pour commencer et on essaie de trouver la musique qui collera avec, méthode plus difficile mais qui soutient davantage ce que Greg raconte par rapport à son chant. Pour la production, on a un ingé son qui a travaillé avec nous, Nicolas Sarda, mais on a fait ça dans notre propre studio. Cela nous permet de travailler quand on veut ou peut.
Parle-nous un peu de la pochette de l’album.
C’est un super copain à nous, Pierre Lazarevic, qui a fait la pochette. Pour la petite histoire, l’artwork, ça a toujours été un peu le bordel pour nous, un peu prise de tête car y’en a toujours un qui veut un pistolet, l’autre une voiture, l’autre une nana, l’autre du rouge et ainsi de suite. Les mecs qui bossaient avec nous avant ont pété des câbles car on n’arrivait jamais à se mettre d’accord !
Pour cet album, on a fonctionné différemment. On s’est dit « On appelle l’album « Bloody Jane’s Shore », on va donc mettre la chanson éponyme en valeur par rapport aux autres », on a donné les paroles et la musique à Pierre et on lui a dit de se débrouiller (et de faire le boulot en un mois !). Quand il est arrivé un mois après, on a été super content du boulot car on n’aurait jamais pensé à ça, on serait parti dans des délires tout pourri (du style une image avec un désert et une voiture) alors que là, il a vraiment capté l’ambiance des paroles et c’est juste génial.
Tu viens de nous dire que vous aviez mis la chanson « Bloody Jane’s Shore » en valeur : comment et pourquoi avez-vous pris cette décision?
Je pense que cette chanson est celle qui représente vraiment le nouveau Wild Dawn : c’est un peu le lien entre ce que l’on faisait avant et ce que l’on fait maintenant.
Je vous ai découvert en première partie de Girlschool, j’avais trouvé que vous dégagiez une super énergie. Vous répétez vos concerts ou vous êtes plus dans la spontanéité?
On a jamais bossé le coté scénique avec un mec qui nous disait comment faire. On ne fait pas de résidence non plus pour mettre en place nos sets, on se fait un filage en repet’ et c’est tout. De toute façon, quand on monte sur scène, on devient tous débiles à notre manière. Pour ma part quand je monte sur scène et que je branche la guitare, il y a un truc qui se débranche dans ma tête. Notre attitude sur scène est très spontanée, on marche à l’instinct, ce qui d’ailleurs est un peu à l’image de notre musique.
Par le passé, vous avez joué avec des gros groupes internationaux comme Electric Mary ou Nashville Pussy par exemple. Comment avez-vous été contactés et quels sont tes meilleurs souvenirs?
Le pourquoi du comment, c’est que l’on joue beaucoup. Du coup, on rencontre beaucoup de gens et comme on est assez sympathiques on se fait facilement des contacts. Et comme on est apparemment pas trop mauvais, on nous propose des plans !
Pour les souvenirs, tout d’abord c’est quand on a eu le plan « Nashville Pussy » : pour moi, ça a été la folie car je les avais vus quand j’avais 16 et 18 ans, je suis super fan ! On était vraiment fous de faire ce concert là! Et ensuite, c’est la tournée avec « Girlschool » à la Laiterie de Strasbourg : on a eu le meilleur accueil qu’on n’ait jamais eu (à part à Orléans), c’était la folie furieuse, les gens nous connaissaient, ils chantaient nos morceaux, on a halluciné! Enfin, pour l’anecdote, on a joué avec « Gotthard » à Lyon. Ces mecs-là sont super gentils mais c’est surtout pendant le concert que l’action a eu lieu : le retour du bassiste à pris feu, je voyais des gens faire des grands signes, dans ma tête je me disais qu’ils étaient à fond mais en fait non, j’ai tourné la tête à un moment et je ne voyais plus ni Greg ni Alex tellement il y avait de fumée. Heureusement c’était sur la dernière chanson !
As-tu d’autres hobbies artistiques que la musique?
Je joue de la guitare, du banjo, de la basse, un peu de batterie et de la clarinette, je suis également prof de musique… donc je n’ai pas le temps de faire d’autres activités car ça me prend toutes mes journées.
Pour finir, quels sont les projets de Wild Dawn?
D’ici 2 semaines, on retourne en studio pour commencer à enregistrer notre prochain EP. On a aussi une tournée en préparation en Russie et au Japon ainsi que pas mal de concerts à droite et à gauche en France.