HOT on the rocks!

Fear Factory – Genexus

vendredi/07/08/2015
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FFactory

 

Groupe: FEAR FACTORY

Album: GENEXUS

Label: NUCLEAR BLAST RECORDS

Date de sortie: 07/08/2015

Note: 16/20

 

Le terme « Factory » (« Usine ») n’a pas été souvent employé dans l’histoire de la musique et de la contre-culture, laquelle à dominante anglo-saxonne, de ces soixante dernières années : « La Factory » fut le label d’un atelier d’art Pop, créé par Andy Warhol en 1964 ; le titre d’un morceau des Stones en 1968 (« Factory Girl » sur « Beggars Banquet ») ; le nom, enfin et surtout, d’un groupe de Metal-industriel formé en Californie en 1989 et qui décrocha la timbale mondiale à l’été 1995 avec leur deuxième album.

Et ce « Demanufacture », publié le 13 juin 1995, il y a vingt ans et deux mois au moment où sont tapées ces lignes, a accompli la prouesse de mettre hardos, indies et accrocs de musique indus d’accord. L’association naturelle entre un chanteur grungeïode growlant et chantant la lutte entre l’être humain et la machine (Burton C Bell) et d’un guitariste Metal extrême adepte du Staccato (Dino Cazares) allait emporter l’adhésion de tous, sur fond de batteries syncopées et de vidéosclips à dominante bleuâtre et/ou orangeâtre. So nineties, en ce deuxième été sans Cobain (Burton C. Bell, alors âgé de 22 ans, est un des figurants dans le clip « Smells Like Teen Spirit » de Nirvana.

Ce 7 août 2015 parait « Genexus », la neuvième disquette (dixième si on y additionne la demo « Concrete ») de ces deux adeptes des thèmes portés et popularisés par « 1984 », « La guerre des Mondes », « Total Recall » et « Terminator » (est-ce une coïncidence, si le Cyborg americano-autrichien reprend lui- aussi sa course ces jours-ci ? Nan, je ne crois pas…), et la troisième de la deuxième ère de Fear Factory, à savoir depuis 2009, le groupe ayant été mis en sommeil en 2005.

Il s’agit aussi du premier LP commercialisé par le Label allemand Nuclear Blast Records. Et force est de constater (sans verser ici dans le publi-rédactionnel) que tant le groupe que leur fans (tous un peu geek, sur les bords de l’océan thermique en fusion post-Armageddon robotique en perdition nihiliste) trouveront leur compte à ce récent transfert dans la petite entreprise de Donzdorf dans le Bade, qui ne connaît pas la crise (et qui abrite entre autres et désormais : Accept, Anthrax, Doro, Eluveitie, Exodus, Nightwish, Sepultura, Slayer ou encore Skyclad). En effet, « Genexus » sort en quatre versions double-vinyle (dont or et violet, excusez du peu), deux formats CD, plus un merchandising (CD plus t-shirt, Sweat capuche, etc…) Verkäuflich und exportfähig dans le Monde entier et notamment aux USA, ce vaste territoire où le groupe est actuellement en tournée, et ce, jusqu’au 16 septembre, après avoir fait montre de sa parfaite maîtrise lors d’une incursion au Splendid de Lille, le 7 juillet dernier.

L’Usine de la peur a confié pour la sixième fois sa production au contremaître Rhys Fulber (ex du groupe electro-indus canadien Front Line Assembly) et le mixage est confié au britannique Andy Sneap (Megadeth, Saxon, Carcass…), l’alliance entre ces deux techniciens résume bien l’idée directrice. La sombre pochette donne le ton : le buste et les bras translucide-argentés d’un robot humanoïde. L’inspiration de Stephen Hawkins est revendiquée par nos deux rêveurs : « on a voulu créer un nouvel hybride » résume Dino Cazares ; « Genexus est un jeu de mots entre « Genèse » et « Nexus », cela désigne l’étape suivante de l’évolution, lorsque les humains se seront robotisés et les machines seront devenues plus humaines » renchérit Burton C. Bell… En gros, le message est clair : « il est de retour, planquons en toute hâte Sarah Connor et son gamin ! ».

La livraison est de la plus pure facture. Le blond à la coupe grunge chante toujours aussi bien, et ses alternances entre vocaux Power Metal et chant mélodique, qui ont fait la fortune du groupe il y a deux décennies cet été, fonctionnent toujours à merveille (le très chiadé « Anodized »). La guitare saccadée du latino en forte surchage pondérale bastonne comme avant, et toujours dans les graves, les notes aigües sont rares (le chorus sur « Soul Hacker »). La batterie du Mike Heller (qui sonne exactement comme ses deux prédécesseurs au sein de ce groupement industriel) fait corps avec elle, l’usage de la double grosse caisse est généralisé. Des samples viennent harmonieusement se greffer dessous.

L’introduction de « Genexus » (« Autonomous Combat System ») est tout à la fois épique, bourrine et industrielle (beaucoup d’effets). L’option musicale est résolument celle du Power Metal Indus de la seconde moitié des années 1990 : riff énorme syncro avec la double grosse caisse (« Dielectric »), et adéquatement mis en avant par une production made in 2015. D’ailleurs, le très bon « Soul Hacker » évoque le meilleur Korn et Sepultura (façon « Roots Bloody Roots »), « Protomech » et « Genexus » font par moments penser à Sklipnot.

Ce LP fait montre de cohérence, il n’y a pas de moment faiblard. Il se clôt avec grâce sur « Expiration Date », un morceau lent presque New Age, aux arrangements indus on ne peut plus raffinés (excellent). Sinon, vous l’avez également noté, les titres de ces dix missiles (douze sur la version deluxe) sont toujours aussi courts. Les thématiques sont toujours aussi post-humain (« Battle for Utopia »). Rien n’a changé, une fois encore, depuis « Replica ».

Bref, en cette période caniculaire, le Fear Factory 2015 tourne à plein régime. Les sidérurgistes US atterriront en Lorraine (Nilvange), mais aussi à Nîmes et à Paris (Le Trabendo) pour trois dates fin novembre, afin d’asservir (ou de sauver, je n’ai pas tout compris dans les paroles) le genre hexagonal.

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