Ce soir, j’ai hâte de retrouver Black Tusk en live. J’ai découvert ce trio en provenance de Savannah, Géorgie, lors du Hellfest 2014, sous la tente de la Valley. Depuis, le groupe a perdu son bassiste, mort dans un accident de moto. A sa place, on trouve donc Corey Barhorst, engagé pour les lives. Est-ce un hasard si je trouve que l’énergie du groupe a monté de plusieurs crans au-dessus de leur prestation clissonnienne ? On embarque directement dans le vif avec « Embrace the Madness ». Le groupe n’échangera pratiquement pas avec le public, préférant se concentrer pour nous délivrer un son hargneux, rageur. Petit à petit, pour le grand plaisir des rares filles du public, les deux guitaristes se désappent, la chaleur étant tropicale ce soir au Glazart ! Le son s’achemine vers le Hardcore, la basse et la batterie ancrent le tout bien profondément. Les trois membres chantent alternativement, chacun apportant sa touche particulière. C’est vraiment un bonheur d’entendre ce mélange réussi de Sludge / Stoner rehaussé de Punk et de Thrash !
Le chanteur hurle « 666 » et c’est parti pour une sarabande endiablée dans la chaleur du Glazart, digne des enfers les plus torrides !
Une petite bière plus tard, voilà Wo Fat, que je découvre pour la première fois. Là, pas question d’énergie hystérique et de torses nus, c’est beaucoup moins sexy, plus gras (je parle de la musique, bien sûr) et plus psychédélique. La foule se densifie pour voir ce groupe qui nous arrive du Texas. Il me faut un moment pour m’adapter au style de Wo Fat, mais réussit finalement à me laisser gagner par la quasi langueur des riffs répétitifs façon mantra. Évidemment, je ne comprends pas toutes les paroles, mais les chansons m’évoquent des contes fantastiques, tel « Dreamwalker ». Au final, j’apprécie cet enfant illégitime de Led Zep’ et de Black Sabbath. A réécouter confortablement lovée dans mon antre !
Et voilà le dernier groupe, puisque Trouble a dû annuler sa tournée. Place à Crowbar, le plus lourd pour la fin ! Le plus attendu aussi, vu le nombre de t-shirts Crowbar, Down ou Pantera que j’ai pu croiser ce soir. Encore des sudistes, originaires de la Nouvelle-Orléans cette fois. Dès la balance, on sent que ça va être gras, épais, lourd. La salle se remplit pendant que les guitares étirent les accords. La voix est reconnaissable entre 1000 : presque aiguë et pourtant grasseyante. Tous les instruments sont un écrin boueux pour cette voix. Pas question de douceur, non, là on nage plutôt dans la testostérone grasse ! Kirk Windstein nous avoue avoir deux missions ce soir : nous botter le cul acoustiquement parlant, et nous vendre le reste de leur merch’, Paris étant leur dernière date de tournée ! Au cours du set, un drapeau confédéré apparait dans la foule, me faisant grimacer : pour une fois que le public était un tant soit peu plus bigarré que d’habitude….
Crowbar enchaine titres (« Planets Collide », « To Build a Mountain », « The Cemetery Angels », « High Rate Extinction »… ) et brin de causette. Ils reprennent un titre de Led Zep’, «No Quarter ». On s’en prend plein les tympans, ça martèle, ça larsen, rien ne nous sera épargné en cette fin de soirée sudiste. Et c’est trempés mais réjouis que nous sortirons du Glazart pour reprendre le cours de nos vies parisiennes !
The Kat