Groupe: Krallice
Album: Ygg Huur
Date de sortie: 21/09/2015
Note: 15/20 (pour les amateurs du genre)
Pour ceux qui ne les connaissent pas, Krallice est un groupe de black metal progressif en provenance de New York. Projet débuté en 2008 et réunissant des membres de différents groupes instrumentaux dont notamment Behold… The Arctopus, Dysrhythmia et Orthrelm, le projet a évolué en véritable groupe et nous sort cette fin d’année Ygg huur (j’ai cherché mais non, je ne sais pas ce que ça veut dire, ni comment ça se prononce), son 5eme album studio (déjà oui, ils sont prolifiques ces petits gars), auto-produit et sorti via Bandcamp.
Ayant déjà brièvement écouté leurs autres projets, j’étais à la fois curieux et sceptique d’entendre le résultat, connaissent leur habitude à créer des morceaux très techniques et souvent hermétiques pour le fan de metal lambda.
Alors, qu’en est-il de cet album et de ce groupe? La bonne nouvelle, c’est que, malgré un format atypique de 6 titres relativement longs pour un total de 36min, l’ensemble est compact et suffisamment cohérent pour ne pas trop perdre l’auditeur en cours de route.
Au contraire de leurs autres projets qui, bien que très intéressants sous de nombreux aspects, tombaient parfois (souvent?) dans le démonstratif, la technique ici sert avant tout la musique et il se dégage une véritable ambiance de l’ensemble tout au long de l’écoute.
Les différents instruments jouent souvent des parties différentes mais complémentaires, contribuant à l’atmosphère sombre de la musique tandis que le chant hurlé et intense (bien qu’assez répétitif) renforce le côté torturé du disque. Les structures des chansons sont complexes et font plusieurs fois sortir l’album du pur black metal en penchant vers le hardcore chaotique, voir du Mathcore (certains passages sont à la limite de sonner comme du Converge).
Pour la note finale, difficile de se prononcer. Krallice est clairement un groupe pour public averti qui aura déjà l’habitude d’écouter de la musique extrême et chaotique, à la limite du Noise.
Si vous n’avez pas été plus loin que les groupes mainstream (comprendre : que vous ne devez pas commander tous vos disques préférés chez un obscure dealer de cassettes scandinave), vous risquez de ne pas trop comprendre ce qui se passe sur ce disque. Vous risquez aussi de donner raison à votre maman quand elle vous dit que « pour elle, c’est du bruit ». Par conte, si vous aimez écouter de la musique extrême hors-norme et inventive et que les ambiances lourdes ne vous font pas peur, vous devriez passer un bon moment avec ce Ygg huur.<