Groupe: Danzig
Album: Skeletons (reprises)
Date de sortie: 27 Novembre
Label: AFM Records
Note: 42
En ce moment, je lis The Art of Asking d’Amanda Palmer (livre que je te recommande). Elle y explique comment certains albums sont devenus des morceaux de son paysage mental parce qu’elle les a écouté et réécouté des centaines fois à une époque de sa vie où elle se construisait. Je ne peux qu’être d’accord avec ce constat. Pour ma part, quand je pense à la bande-son de mon adolescence, j’entends automatiquement Black No. 1 de Type O Negative et Twist of Cain de Danzig. Marcel Proust a sa madeleine, Amanda et moi avons nos morceaux de musique.
Tout ça pour expliquer que cette chronique ne sera peut-être pas très objective. De toute façon, Glenn Danzig n’est pas le genre à susciter des analyses objectives et dépassionnées. Le bonhomme n’a peut-être pas versé dans l’outrance totale tel Manowar, mais il peut frôler la limite à certaines occasions. Ne me demande pas quand, je suis team Danzig depuis bien trop longtemps pour dire du mal de lui !!
Donc, fin novembre 2015, Danzig sort un album de reprises pour rendre hommage aux artistes qui l’ont inspiré. Première impression : c’est quoi ce son ? Pourquoi c’est tout étouffé ? Un peu frustrant.
Deuxième impression : ça va, il a la gouache encore Glenn… Un peu plus loin dans l’écoute : moui… alors, en fait, non c’est un peu poussif. Je suis vraiment tentée de laisser la fan ultime en moi parler et exploser de joie à la découverte de la reprise de Black Sabbath, N.I.B., mais non, ce n’est vraiment pas à la hauteur de ce que ça aurait pu être.
Alors, OK, Devil’s Angels ouvre bien l’album et rappelle fortement l’époque Misfits dans le tempo bien entrainant. Satan from Satan’s sadists est un titre au rythme langoureux avec des paroles malsaines, un mariage digne de Danzig, Let Yourself Go (reprise du King Elvis) suit le même chemin ténébreux vers le vice. Et puis les choses se gâtent avec la reprise de N.I.B. : poussif, statique au lieu d’être dense et massif comme on en a l’habitude depuis que Black Sabbath a introduit le concept de lourdeur jouissive. Mais voici Lord of the Thighs… Autant la version d’Aerosmith qui date des années 70’s est sexy, autant celle-ci est graveleuse. La voix de Glenn Danzig est presque fausse, grasseyante. Dans le même registre, Action Woman est quand même un peu plus pêchue instrumentalement parlant.
Heureusement, on revient à plus de qualité avec la reprise de Rough Boy, initialement de ZZ Top. Le niveau remonte encore avec With a Girl Like You, bien énervé comme on aime, quand on aime Danzig. Ca reste agréable à écouter avec le titre suivant, avant-dernier de l’album : Find Somebody. Rien de fou, mais entrainant. Le 10ème et dernier titre est une balade magique !! Glenn se fait crooner et nous chante qu’il ne laissera jamais voir sa tristesse : il ne pleure que caché, sous la pluie. Et là, comment ne pas l’imaginer ? Comment ne pas vouloir le consoler ? Pardon, je m’égare !
Comment conclure cette chronique ? On dira peut-être tout simplement que cet album est à réserver aux fans ultimes de Danzig, ceux qui aiment tellement le groupe qu’ils l’aimeraient inconditionnellement quoi qu’il en soit. Après tout, l’amour, c’est beau, non ?