ANR: Comment vous êtes-vous rencontrés pour former le groupe ?
Andrew: On s’est rencontrés au lycée. Désolé pour mon accent, mon Français est limité et mon Anglais est Australien donc difficile à comprendre. Donc, c’était au lycée, il y avait comme un concours de musique et tous les membres qui ont rejoint le groupe à l’époque sont toujours dans le groupe. Voilà comment tout a commencé. On a fait évoluer le groupe et on a continué à faire des bœufs ensemble. Ensuite mon ami a rencontré Tim à une soirée et on l’a invité à venir faire un bœuf avec nous, je l’ai présenté à Liam notre créatif et je lui ai dit qu’il aimait la bonne musique et c’est en gros comme ça qu’on a commencé. On a tous terminé le lycée and on a commencé à faire des petits concerts de merde, à enregistrer une démo, à faire un EP et en 2013 on a enregistré notre premier album, donc ça fait un bout de temps mais on va déchirer !
ANR: Comment est la scène Métal chez vous?
Andrew: A Melbourne ? Oui. Quasi inexistante. Melbourne est la meilleure ville d’Australie pour la musique, surtout pour le heavy metal mais ça reste encore anodin. Il y a environ 20/22 millions de personnes dans notre pays, ce qui est énorme, et on a environ 3 millions de personnes à Melbourne et tu as de la chance si tu as 200 personnes qui viennent à ton concert. Il y a beaucoup de groupes et on a aussi la chance d’avoir des touristes qui viennent.
Tim: Ce sont les stars du moment qui fonctionnent actuellement en Australie, pas mal de groupe de dance.
Andrew: Les touristes viennent aussi à nos concerts ce qui est cool, les gens commencent à entendre parler de nous dans le pays et on a un public vraiment dévoué, passionné et loyal, mais ça reste un public réduit.
Oui, un public réduit, on joue toujours devant les mêmes 200 personnes.
ANR: Pourquoi avez-vous choisi Harlott comme nom de groupe ?
Andrew: Parce que ça sonnait bien. Je sais bien ce que ça veut dire.
Tim: C’est un mensonge ! Ce n’est pas la vérité ! (rires)
Andrew: Ok, bien sûr que c’est vrai puisque j’ai rajouté un « t » à la fin du mot parce que quand j’ai choisi Harlot avec un seul « t », les gens disaient Harlo, donc j’y ai rajouté un autre « t ». Je sais ce que ça veut dire, je ne suis pas un enfant, mais j’aime comme ça sonne et les gens s’en foutent tu sais, c’est un groupe de métal. Je suis presque sûr que ca a déjà été utilisé et qu’il y a plein d’autres groupe dans la scène rock ou rockabilly qui s’appellent Harlott. Il est trop tard pour changer donc nous sommes Harlott.
ANR: Comment avez-vous réussi à distribuer votre dernier album ?
Andrew: Quand on a fini d’enregistrer notre deuxième album, on a donné notre master à Luc Brosier ( ?) de chez Trashmination ( ?) car c’était notre label pour le premier album et on lui a dit qu’on voulait être distribué pour le deuxième car on allait partir en tournée plus tard. Il nous a dit je ne peux pas vous aider mais je connais quelqu’un qui pourrait être intéressé. J’ai reçu un email de Metal Prayer ( ?) avec en pièce jointe le contrat de distribution et si ça marche, pour les potentiels 4 albums suivants aussi, donc avec un peu de chance, notre album va bien se vendre et ensuite on lui envoie un petit mot et on part à la retraite.
ANR: Vous faites toujours les démarches pour vous produire, par vous-même ?
Andrew: On a toujours pratiquement tout fait par nous même, ce qui revient cher et c’est très fatigant mais très peu de groupe Australien réussissent à signer avec un gros label. On a jamais fait d’interview comme la vôtre, c’est notre première fois et c’est assez difficile comme exercice de parler de nous positivement.
ANR: C’est la première fois que vous venez faire une tournée en Europe ?
Andrew: Oui, c’est la première fois qu’on vient en Europe en tant que groupe. On est déjà venus individuellement en vacances mais jamais avec notre groupe. C’est aussi la première fois qu’on part en tournée en Australie. C’est beaucoup plus dur en Australie, pas très cher mais on doit rouler environ 12 heures depuis Melbourne pour atteindre la prochaine grosse ville, et tout ça pour jouer devant 200 personnes. (rires)
ANR: Comment avez-vous fait pour participer à cette tournée avec Annihilator?
Andrew: J’ai envoyé un gentil email à Jeff Waters et il m’a répondu, ouais, pourquoi pas.
ANR: Il a répondu personnellement ?
Andrew: Oui, il parle assez mal d’ailleurs, son email était choquant (rires) mais il m’a dit que ce serait cool d’avoir un groupe d’Aussies à bord et nous voilà ici, à Paris.
ANR: Comment qualifieriez-vous votre nouvel album ? C’est du Trash Metal ?
Andrew: C’est du Trash Metal de base, rien à voir avec boire des bières d’une façon émouvante, tout tourne autour des Droits de l’Homme comme ils sont, de la guerre de la terreur, tu as le droit d’être en colère quand tu joues de la musique énervée, même si ça semble débile. Musicalement, c’est aussi une progression dans la colère car cet album est catégoriquement plus agressif que le premier mais c’est toujours du trash metal. On a essayé de garder le mauvais et la colère.
ANR: Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour vous sur ce dernier album ?
Andrew: Enregistrer l’album. On l’a enregistré en plein été en Australie, quand il fait 45°C tous les jours et que tu ne peux pas laisser l’air conditionné parce que ça s’entend. Donc il fait 45°C dans la pièce, tu transpires, tu ne fais que jouer de la guitare et boire non stop et donc tu peux imaginer aussi comment hurler dans un four était horrible. Mais maintenant c’est fini et la meilleure partie de l’enregistrement c’est quand tu as fini de faire tes enregistrements.
ANR: Combien de temps a duré l’enregistrement ?
Andrew: Ça nous as pris à peu prés 2 semaines pour enregistrer : 4 jours pour la batterie, 3 jours pour la basse, 4 jours pour la guitare et 4 jours pour le chant. Ça nous as pris 2 semaines car on a dû s’arrêter parce qu’il faut qu’on garde nos boulots de jour mais bon ça a pris 2 semaines au lieu de 3 mois.
ANR: Comment vous partagez-vous les tâches lors de l’écriture d’un album ?
Andrew: Malheureusement je fais tout, tout seul. Et je me sens coupable de dire ça parce que ça ne montre par vraiment de connexion entre nous mais si tu prends le CD, tu verras, il atteste que toute la musique est écrite par Andrew Hudson. C’est parce que quand je commence à écrire une chanson, je l’écris jusqu’au bout et ensuite je montre le reste aux autres membres du groupe.
ANR: Et par exemple, comment ça se passe pour Tim à la batterie ?
Andrew: Il joue de la batterie comme je lui dis de jouer. J’ai une idée assez précise de comment je veux qu’ils jouent, je suis assez difficile.
ANR: Ça fait combien de temps que vous jouez de la musique ?
Andrew: Je suis encore en train d’apprendre à jouer de la guitare, je joue encore comme une merde. J’ai commencé quand j’avais 14 ans, j’ai maintenant 25 ans et un jour je jouerai comme un dieu, je le promets. (rires)
Tim: Je joue de la batterie depuis que j’ai 19 ans donc ça fait… voilà…
Andrew: 30 ans.
Tim: Merci de leur dire.
Andrew: Oh désolé ! (rires)
Tim: J’ai commencé un peu tard
Andrew: Tim a rejoint l’album sur le tard aussi
Tim: Oui, et le groupe aussi
Andrew: C’est notre vieux nouveau mec
Tim: J’ai rejoint le groupe en Février donc je n’ai à peu prés rien à voir avec le groupe jusqu’à cette date
Andrew: Il voulait juste venir en tournée avec nous, je lui ai juste dit que je l’emmenais en Europe donc il est un peu en vacances (rires)
ANR: Est-ce que vous jouez dans d’autres groupes à côté ?
Tim: Oui, j’ai un autre groupe qui s’appelle Trigger.
Andrew: Tu ne peux pas balancer ça comme ça, genre comme si les gens allaient comprendre directement, c’est Trigger, T-R-I-G-G-E-R.
Tim: Ce n’est pas un groupe de trash metal mais il y a des parties rapides et on a de bons musiciens.
Andrew: Moi je joue de la guitare dans un groupe de Symphonic Power Metal qui s’appelle Bane of Winterstorm.
ANR: De la guitare rythmique ?
Andrew: oui, pas de solo pour moi (rires)
ANR: Et tu préfères jouer quoi à la batterie?
Tim: Je préfère jouer du Trash en tant que batteur, ça me maintient en forme et je préfère aussi techniquement.
ANR: Oui, c’est la meilleure façon de jouer de la musique en faisant du sport en même temps.
Tim: Voilà, exactement.
Andrew: On fait même du sport dans le bus (rires)
ANR: Quels sont vos groupes préférés ?
Andrew: Mes groupes préférés sont Kreator et Slayer.
Tim: Moi j’aime Megadeth mais aussi les mêmes groupes comme Kreator, Sodom, Testament, tous ces trucs mais j’aime aussi Pills, Led Zeppelin
ANR: Qu’est-ce que vous allez faire quand vous rentrerez de cette tournée ?
Tim: Nous reposer un bon moment à la fin des 6 semaines de tournée.
ANR: Mais aujourd’hui ce n’est que le 6ème jour de la tournée ?
Andrew: Oui mais vu comment on se sent au bout de 6 jours, on va avoir besoin d’un grand repos à la fin des 6 semaines. Je vais écrire un autre album, voilà ce que je vais faire. Je vais rentrer à la maison et commencer à écrire l’album numéro trois.
Tim: Et retourner au travail pour avoir plus d’argent pour l’enregistrer.
Andrew: Ouais et retourner au studio et redépenser tout mon argent dans l’enregistrement et la tournée. Et quand j’aurais 35 ans je serai fauché et je pourrai dire, allez, aux bons souvenirs ! (rires)
ANR: Combien tu dépenses dans la musique ?
Andrew: Tout mon fric ! (rires)
ANR: Comment est votre vie en Australie ? Vous travaillez ?
Tim: On a tous les deux des boulots mais notre vie consiste surtout à travailler, dormir, répéter et jouer.
Andrew: Pratiquement tout l’argent qu’on se fait va dans la musique, ce qui est cool, mais j’ai deux boulots à plein temps et zéro euro pour crâner.
ANR: Ça va venir.
Andrew: Ouais, un jour j’espère, on a besoin que deux/trois groupes partent à la retraite pour qu’on puisse se faire de l’argent.
ANR: Vous avez déjà fait des tournées en Australie ?
Andrew: En Australie on a fait la première partie de Children of the Bodom, de Accept récemment (c’était génial) et Dave Ellefson a fait une tournée parlée, le bassiste de Megadeth, donc on a fait sa première partie quand il est venu en Australie pour vendre son livre, on a joué devant des gens qui étaient assis, donc ça faisait vraiment bizarre. On a pas trop fait de concerts, il n’y a pas beaucoup de groupe qui ont la chance de partir en tournée en Australie parce que ça revient cher mais ils devraient.
ANR: Et quelle est celle que vous avez préféré ?
Andrew: La nuit qu’on a passé avec les Children of Bodom était folle, c’est la nuit la plus dingue de ma vie. C’était au Palace Theatre de Melbourne qui est un endroit énorme et quand on a fini de jouer on est allés à Bowling Alley, non pas là, au Rockstar Bowling qui est en centre-ville et on était dans l’espace VIP avec alcool à volonté jusqu’à 5 heures du matin, ce fut la nuit la plus bizarre de toute ma vie, je ne l’oublierai jamais, c’est la nuit où pour la première fois je me suis senti comme une rockstar.
Andrew & Tim: Merci à vous pour cette interview!
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