Art’N Roll : On s’est rencontrés il y a un an et demi lors de votre dernier passage à Paris, comment se porte Monster Truck depuis « Furiosity » ? Comment avez-vous évolué ?
Jeremy Widerman: On a appris et retenus pleins de choses de nos tournées, on a décidé de continuer à faire ce qui marchait musicalement, on s’est vraiment concentrés à donner plus de cachets et de nuances à nos concerts, chercher dans l’album ce qui pourrait cartonner en live et combler nos faiblesses sur scène.
On s’est aussi aperçus que nous avions besoin de moment un peu plus calme durant nos concerts c’est pour cela que nous avons par exemple dans cet album « My love is True ».
On a cherché à avoir une vraie dynamique pour le live avec des hauts et des bas, de plus nous avons vraiment progressé en tant que musiciens donc cet album devrait être un peu plus technique mais on a gardé les bases de ce qui fonctionnait avec « Furiosity ».
ANR : Vous avez tourné avec les plus grands, qu’est-ce que vous avez appris d’eux ?
Jeremy: Je ne pourrais pas dire que quelque chose de significatif ressort vraiment de ces tournées, mais nous avons appris à faire plus attention aux petits détails. Par exemple, pour moi je dirais que j’ai appris de Slash en le voyant si bien travailler sa pédale wah wah, ça peut paraître ridicule mais quand tu réfléchis cela peut vraiment apporter un plus à ton son, j’avais plus l’habitude d’appuyer, relâcher, appuyer, relâcher brusquement la pédale et quand je l’ai vu l’utiliser avec tellement de délicatesse, je me suis dit qu’’il fallait essayer et en effet le rendu est beaucoup mieux. Pareil avec Alice In Chain avec leurs chœurs, cela donne une harmonie incroyable aux morceaux, du coup on a décidé d’en ajouter dans quelques chansons. Avec les Gun’s c’est un peu différent car ce qui est impressionnant dans leur show c’est la pyrotechnie et cela demande un budget que nous n’avons pas encore, mais ça nous a inspiré a rajouter quelques effets pour nos prochains concerts.
Et finalement ce que je retiens surtout c’est le professionnalisme de tous ces artistes, comment ils arrivent a si bien gérer à comment être à l’heure, comment être au top chaque soirs, voir comment ils travaillent dur pour donner le meilleurs d’eux-mêmes à chaque concerts, je pense que c’est voir ce professionnalisme au quotidien qui a amené Monster Truck à un niveau supérieur.
ANR : Comme tu nous en parlais dans la première réponse, vous avez ajouté des moments calmes sur cet album, comment s’est prise cette décision ?
Jeremy: Je ne sais plus trop pour être franc, le morceau « Black Forest » par exemple a été créé très tôt lors de la composition de l’album, on l’a déjà depuis un an si mes souvenirs sont bons, car c’est une chanson qui a eu besoin de temps pour rendre le résultat final, à déterminer à quel moment la commencer et la finir, où mettre des moments calmes et d’autres un peu plus pêchus. Et au final c’est quelque chose auquel nous pensons depuis la sortie de « Furiosity » et surtout depuis que l’on fait des têtes d’affiche, car aussi bien pour nous que le public, on ne peut pas être à fond 90 minutes sans un moment calme pour respirer, donc c’est vrai que cet album a été pensé pour pouvoir offrir un concert d’éventuellement 2h, mais où le public n’aura pas l’impression d’être sorti d’une machine à laver et aura pu apprécier pleinement le concert.
ANR : On a pu découvrir « Don’t Tell Me How To live », parle nous un peu de cette chanson qui sonne un peu rebelle ? (“ne me dit pas comment vivre ma vie”)
Jeremy: Il y a 2 choses à dire sur cette chanson, il y a l’inspiration : La copine de Jon notre chanteur se levait le matin et le voyait en train de fumer de la beuh et jouer de la guitare jusqu’au jour où il était en train de travailler cette chanson et elle a pété un câble en demandant ce qu’il se passait, si cela allait encore une fois deplus durer toute la journée et il lui a répondu « Don’t Tell Me How To Live » et son esprit s’est tout de suite dit que c’était une super idée.
Et il y a aussi le fait que ce titre parle vraiment à tout le monde, que soit les petit(e)s ami(e)s, les professeurs, les parents ou encore un patron, on a tous eu envie au moins une fois dans sa vie d’envoyer promener une personne en lui demandant de ne pas se mêler de sa vie.
Comme cette chanson parle vraiment à tout le monde, le choix de la mettre en single a été une évidence et puis je trouve que c’est l’une des chansons les plus puissantes de l’album et qui plus est, passe bien en radio.
ANR : Est-ce que vous auriez une explication pour le nom de l’album qui s’intitule « Sittin’ Heavy » ?
Jeremy: Je pense que tu vas être très déçue car il n’y a aucune explication à ce titre. C’est vrai qu’en temps que non anglophones ça peut vous paraître bizarre mais il n’y a vraiment rien à expliquer dessus.
ANR : En gros visuellement ça rend pas mal et ça sonne cool ?
Jeremy: Mais carrément, dommage que je t’ai en avant dernier car c’est exactement ça la réponse, ça rend pas mal, ça sonne cool, je rajouterais que ça n’a surtout jamais été utilisé.
ANR : Vous travaillez avec Mascot Records en Europe et Dine Alone pour le reste, comment ça se passe ?
Jeremy: On souhaitait vraiment avoir un label en Europe et surtout en Grande Bretagne qui était prêt à travailler très dur, et aussi, qui aurait l’argent pour investir dans le marketing car c’est ce qu’il nous manquait sur le dernier album. C’est à cause de ça que « Furiosity » est arrivé sur le tard en Europe, je crois que c’était 2 ans après sa sortie et les gens n’en n’ont quasiment pas entendu parler.
Cela fait très peu de temps que l’on a signé mais nous sommes déjà très heureux, rien que pour cette journée promo par exemple, en effet tu t’étais déplacé pour parler de « Furiosity » lors de notre dernier passage en France mais vous n’aviez pas été de nombreux médias à faire le déplacement alors qu’aujourd’hui la tendance est inversée. De donner autant d’interview c’est très excitant mais c’est surtout très encourageant car on avait remarqué l’engouement des fans européens et il fallait exploiter cette chance qui s’offrait à nous et de travailler avec Mascot ça nous la donne.
ANR : Vous travaillez de nouveau avec Eric Ratz, qu’est-ce qu’il vous apporte au sein du groupe ? Est-ce que travailler avec lui est la recette miracle pour Monster Truck ?
Jeremy: C’est une question que je trouve très compliquée dans le sens ou c’est un mec génial, qui fait un travail extraordinaire, on a adoré bosser avec lui sur l’album d’avant et sur celui-ci mais on ne sait pas de quoi demain sera fait, on aura 2 options ; d’un côté on pourra retravailler avec lui et être quasiment sur de rencontrer le succès et de l’autre coté la curiosité de travailler avec quelqu’un d’autre pour avoir une nouvelle expérience qui pourrait nous amener sur de nouvelles pistes à éclairer.
Donc pour le moment je peux juste te dire que c’est quelqu’un de très impliqué, qui a travaillé très dur sur cet album et que quoiqu’il se passe dans le futur, nous le respecterons toujours car que ce soit au niveau de l’ingénierie ou du mix c’est un génie donc c’est vrai que pour trouver quelqu’un derrière lui, la barre sera très haute.
ANR : Lors de notre dernière rencontre, tu m’as parlé de ta passion pour le hockey et que retrouvons-nous dans cet album ? The Enforcer, une chanson sur le hockey, avoues que tu as quelque chose à voir et que ce n’est pas une simple coïncidence ?
Jeremy: J’ai en effet créé les riffs de bases sur cette chansons et quand je les ai fait écouter à Jon, je lui ai dit que selon moi cette chanson devrait être sur le hockey car j’adore ce sport, lui aussi d’ailleurs, il existe une vraie culture hockey au Canada. On avait déjà une chanson sur le hockey dans le Brown EP mais il s’avère que la chanson était plus sur la « dope » que sur le hockey.
Cette fois-ci on voulait une vraie chanson sur le hockey qui parle de hockey sans confusion aucune et il faut savoir que c’est déjà un succès au Canada, ils l’ont même passés lors d’une émission que je regarde régulièrement le samedi soir, c’est l’un des plus gros annonceurs du pays et ils ont parlés du fait que la chanson était la meilleure des chansons écrites sur le hockey ces 30 dernières années, j’en ai eu les larmes aux yeux donc cela me rend très fier ainsi que ma famille.
ANR : Pour finir, des dates de prévues ?
Jeremy: Pas encore, je ne sais pas ce qu’il se trame, ça travaille dessus mais je ne m’en mêle pas, pour le moment je me focalise sur le moment présent. Je suis quelqu’un qui vit au jour le jour et j’ai du mal à me projeter ça me rend confus.
Mais il va y avoir une annonce je n’en doute pas une seule seconde et on se croisera de nouveau très bientôt sur Paris.