Art’N Roll : Votre release party le 23 septembre dernier au Petit Bain a été un succès, vous attendiez-vous à cartonner autant et expliquez-nous comment vous avez préparé cette soirée et choisi les groupes qui ont ouvert pour vous ?
JULIEN : En effet, on est très content du déroulement de la soirée, il y avait plus de 400 personnes ce qui est plutôt une réussite. C’est un ami qui nous a proposé la salle et il nous a pas mal aidé sur ce coup là, merci encore à lui. Pour les groupes, on voulait un choix éclectique et que des amis dont nous apprécions la musique. Mlah et Cowards sont des amis de longue date, Arkangel, on est 2 de Hangman’s Chair à jouer dedans et ça faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas produit à Paris, c’était la bonne occasion. Et pour Mongolito, on est heureux qu’il ait pu venir, on est fan de sa musique et on aimerait bien travailler avec lui dans le futur d’ailleurs.
ANR : Sur votre pochette on retrouve l’esprit Hangman’s Chair avec la guillotine et le bourreau qui s’éloigne mais le choix des couleurs est plutôt « audacieux »par rapport à ce qu’on retrouve habituellement sur les pochettes de groupes de stoner ? Comment en êtes-vous arrivés à ce résultat final et comment s’est passé la collaboration avec Dave Decat ?
J : C’est la seconde fois qu’on travaille avec Dave Decat, il avait déjà réalisé la pochette de Hope///Dope///Rope. On a toujours apprécié ses œuvres sur les apaches et ses ambiances très parisiennes, ça nous correspond parfaitement. Et puis on a une totale confiance en ses goûts. Pour la dernière pochette, on avait l’idée de la guillotine et surtout on voulait une pochette plus graphique. Quand on lui a soumis l’idée, il nous a sorti une de ses vieilles illustrations et c’était exactement ce qu’on voulait. En réalité, on l’avait déjà vu mais je l’avais complètement zappé et je crois qu’inconsciemment c’est ce qu’on avait en tête. Du coup, c’est allé très vite, il y avait juste quelques détails à régler. En ce qui concerne les choix des couleurs , c’est du Dave Decat tout craché, c’est sa touche de couleur ça, le rose le fushia et le graphisme très stylisé. C’est vrai que ce n’est pas le genre de pochette qu’on voit dans notre milieu généralement et franchement ce n’est pas forcément pour se démarquer mais je ne sais pas pourquoi il y a ce quelque chose dans notre musique qui colle avec.
ANR : Vous avez une fois de plus enregistré et mixé avec Francis Caste, que vous apporte-t-il lors de vos passages au Studio Saint Marthe ?
J : ça fait peut-être 15 ans qu’on le connaît et on a quasiment travaillé qu’avec lui. En tout, on a du faire 2 albums de Es la Guerilla, 4 albums et 2 splits de Hangman’s Chair chez lui. Je pense qu’on a grandi musicalement ensemble, ça doit se ressentir sur les albums, avec lui on a pu expérimenter plein de choses au fil des années pour arriver à ce dernier opus. Par contre, pour nos prochaines sorties, on aimerait changer d’environnement. On se connaît tellement avec Francis qu’on a l’impression d’avoir fait le tour de le question, je pense que c’est le bon moment de quitter notre petit confort de Belleville.
ANR : Après des années de collaborations, vous avez quitté Bones brigade pour Music Fear Satan, qu’est-ce qui vous a poussé à changer ?
J : En fait, Nico de Bones n’a plus vraiment le temps de s’occuper de groupe à part entière. Déjà à l’époque de Hope///Dope///Rope, il nous avait prévenu que ça allait être tendu pour faire une bonne promo pour la sortie car il n’aurait pas le temps de s’en occuper. On l’a quand même sorti donc sans réelle promo et ça nous suffisait comme ça. Pour le dernier album, on a décidé qu’il fallait qu’on passe un cap donc on a démarché quelques labels, dont MusicFearSatan. On se connaissait et on avait failli travailler avec lui à une époque pour un split. Il s’est montré très motivé à sortir l’album et on s’est très vite tourné vers lui. Et de plus sa boutique est à Paris, ça facilite plein de chose dont la communication.
ANR : On a eu la chance de découvrir le clip de « Dripping Low », on y découvre un Paris violet/rose, expliquez-nous un peu cette idée ?
J : On s’est inspiré d’un clip de SpaceGhostPurrp, la texture de l’image et les couleurs violacées du Sizzurp c’est un peu la marque de fabrique de la scène Screwed & Chopped. Et on voulait illustrer ça par une ballade en scooter dans Paname.
ANR : On a l’impression que sur cet album vous avez pris un peu de liberté, par exemple on constate de plus en plus la présence de passages chantés par Cubi, qu’est-ce qui vous pousse dans ce sens-là ?
J : Je pense que la liberté on l’a surtout prise au niveau musical en général. On a composé plus de passages aérés afin que la voix soit vraiment mise en valeur et mise en avant. On sait que Cédric a un éventail très large, ça nous offre beaucoup de possibilités et maintenant nous sommes prêts à l’utiliser le plus possible.
ANR : On retrouve encore les mêmes thèmes sur cet album, tel que Paris, la dépression, le côté négatif, y-a-il des thèmes que vous aimeriez aborder mais vous n’osez pas ou encore des thèmes mis de côté que vous espérez développer dans le futur ?
J : On parle exclusivement de nous et les thèmes qui sont abordés font partie intégrante de l’ambiance globale du groupe. La musique, les paroles et les visuels, ça ne fait qu’un. Tout doit être en adéquation. Je ne me vois pas parler de politique ou d’avoir des paroles conscientes, engagées, nous n’avons aucun message à passer en gros. Nous essayons juste de transmettre une émotion.
ANR : Niveau tournée, qu’est-ce qu’il s’annonce pour Hangman’s Chair ?
J : Nous travaillons sur des dates pour 2016, pas mal en France bien-sûr, Belgique, Hollande Allemagne, Espagne, Portugal et peut être quelques destinations plus exotiques. Et nous ferons aussi le Hellfest 2016.