Obsidian Kingdom – A year with no summer

vendredi/25/03/2016
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Groupe: Obsidian Kingdom
Album: A year with no summer
Date de sortie: le 11 mars
Label: Season of mist

 

D’abord une pochette aux tons froids, un homme au loin, costume-cravate, attaché-case, dans une sorte de désert blanc. Un lettrage disloqué. Puis un nom d’album dépourvu de lumière, « A year with no summer ». Obsidian Kingdom s’éloigne un peu de ses racines Metal extrême pour flirter avec un Rock électronique non dépourvu d’une certaine sauvagerie. Mais sauvagerie contenue, bridée pour plus de puissance. Chaque instrument, de la batterie façon métronome, voix claire passant de la psalmodie (début de « 10th April » par exemple) à des envolées proches du hurlement, vagues longues de riffs de guitares, sons électroniques évoquant le robotique spatial, contribue à donner à la musique du groupe catalan une ampleur glaçante.

On pense à Nine Inch Nails première période par moments. Les morceaux sont longs, prenant le temps d’installer une atmosphère volatile, mélancolique, faite de nuances infinies de gris, de lumière entre chien et loup. Les notes et le chant s’étirent et pourtant on ressent une frénésie dans chaque morceau. Cet album est paradoxal par bien des aspects. Aérien et puisant son énergie dans les profondeurs bien noires, lent et pourtant animé de pulsations nerveuses. Planant et inquiétant.

Le titre « The Kandisky group » avec Attila Csihar (MAYHEM) comme guest au chant, est particulièrement représentatif de l’album : il nous fait passer sans transition mais sans faux raccord par toutes sortes d’émotions vénéneuses et très brutes. Parfois le rock, quand il s’aventure dans les domaines électroniques, devient trop intellectuel, se regarde trop. Ce n’est pas le cas ici. On plonge dans un voyage halluciné mais contrôlé. « The Polyarnik » et ses petites notes claires nous rafraichissent pendant un court instant (le morceau est beaucoup plus court que les autres avec ses 2 minutes 41 secondes) mais très vite la noirceur est à nouveau perceptible, mêlée intimement la douceur. Et puis c’est le retour de la mélancolie avec « Black Swan », de facture plus classique. « Away / Absent » nous emporte pendant presque 12 minutes d’alternance entre calme avant la tempête et voix déchirante.

Il est rare de trouver un groupe offrant tant de contrastes, tant d’influences dans sa musique sans se perdre, sans créer un fourre-tout insipide. Obsidian Kingdom maitrise sa musique du début à la fin et t’emporte dans une expérience sans équivalent, précieuse comme l’obsidienne, coupante et intense.

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