ANR : « Bye Bye Lullaby » (The Murder of My Sweet » second album) va bientôt sortir, vous vous sentez comment?
Daniel : Je suis très angoissé ! C’est bizarre c’est la 1ère fois que je me sens aussi angoissé. On a essayé de faire quelque chose de différent avec cet album. On ne sait jamais comment les gens vont réagir. Ce sont des moments qui me foutent la trouille, mais je finis par m’y habituer. Bizarrement j’ai plus apprécié la sortie du 1er album. Généralement au début du projet je stresse et puis plus le temps passe plus je trouve l’album bien fait. Aujourd’hui je me sens bien.
ANR : T’as passé la phase d’autocritique…
Daniel : Oui exactement. Tu t’auto évalues, tu te tapes la tête contre le mur etc. mais en parler avec toi et les autres aujourd’hui je réalise qu’on a fait du bon boulot. C’est un sentiment qui comble. On a fait quelque chose de radical et les gens ne s’y attendent pas.
ANR : Expliques-nous comment vous avez créé cet album?
Daniel : On a beaucoup pleuré et transpiré. Notre guitariste nous a quitté et on a été vraiment embêtés par cette situation. Cet album a été le parcours du combattant. C’était comme se retrouver sur un champ de bataille. On a tout donné et aujourd’hui nous sommes encore vivants! (rires)
ANR : Et techniquement, comment ça s’est passé?
Daniel : Grâce à une quantité énorme de bière! Pour ma part c’est un album très technique. Il y a beaucoup de synthé, de riffs de guitare et ce n’est pas évident d’avoir encore un autre instrument à rajouter sans compter la voix féminine que nous avons. On s’était posé beaucoup de questions pour trouver un bon compromis. Quand on écoute des groupes comme Nickleback, ils n’ont pas de synthé dans leurs morceaux et d’autres comme Dream Theatre où ils en ont mais pas autant que nous. C’est un peu la mission impossible mais j’aime beaucoup ce style de musique et donc pendant 3 mois on a travaillé très dur en laissant tomber nos vies privées. Et plus qu’un travail technique c’était un travail psychologique. En plus du synthé nous avons la basse, la guitare, de la dub guitare, les chants et les « arrières » chants. Il y a tellement d’informations, on a dû faire beaucoup de sacrifices pour collaborer ensemble.
ANR : Sachant que parallèlement vous avez été en quelques sortes castés pour jouer ensemble?
Daniel : Oui en quelques sorte, nous avons tous été mis en contact…
ANR : En ce cas quelle est votre solution pour que chacun puisse s’exprimer musicalement ?
Daniel : Rires
ANR : Ah, ça a l’air compliqué!
Daniel : Je n’ai jamais dit qu’on s’entendait bien! Au final nous n’avons pas besoin de bien nous entendre! Il faut juste se respecter. Et c’est le geste le plus fondamental dans un groupe. Tu n’es pas obligé de devoir te sentir proche avec ton collaborateur. T’as juste à le respecter et respecter son travail. Aujourd’hui, entre nous on s’apprécie, on se respecte et surtout on aime ce que l’on fait ensemble. Aussi il faut modérer l’amitié en gardant une distance saine entre chacun.
ANR : Dans le futur, est-ce que vous envisageriez d’explorer d’autres horizons et vous éloigner de votre inspiration d’aujourd’hui (les films noirs) ?
Daniel : En fait on peut faire ce qu’on souhaite. La vraie question qu’il faudrait se poser c’est : est-ce que les fans vont aimer? C’est un vrai challenge! Et généralement on veut changer l’image qu’on nous donne. Personnellement c’est ma manière de réagir. En termes de création, on commence nos chansons par des chants accompagnés de piano. Et au fur et à mesure on agrémente avec d’autres instruments et on laisse la chanson évoluer. C’est elle ensuite qui nous guide et qui prend en quelques sortes les commandes. Nous la complétons en fonction de ses besoins. On s’inspire beaucoup de l’histoire de la musique, elle nous donne la touche finale à nos morceaux.
ANR : Qu’est-ce que vous cherchez à partager avec vos fans ?
Daniel : Ça ne tient qu’à eux. C’est à eux de décider. J’espère juste que notre musique suscitera un sentiment et qu’ils évolueront à nos côtés. En tant que musiciens, on se bat et on cherche à s’améliorer constamment. J’ai du mal à toujours faire la même chose, j’aime les challenges et la remise en question.
ANR : Qu’est-ce que vous nous réservez pour le prochain album?
Daniel : Les 3 dernières chansons de Bye Bye Lullaby seront développées dans le prochain album. À la base ces 3 ne formaient qu’une seule chanson, nous avons décidé de la couper en 3, et c’est l’introduction du prochain album. Il sera comme une chanson complète qui va durer 50 minutes à peu près mais coupée en plusieurs morceaux. On est actuellement en train de monter le concept.
ANR : Et le concept sera? Allez un petit scoop pour notre webzine !
Daniel : Bon que pour vous alors (rires).
Il s’agit d’une fille qui vient de l’enfer et qui tombe amoureuse d’un archange du paradis.
ANR : Joli! Merci pour le scoop! Bon séjour à vous et bon courage pour la suite!
Daniel : merci à vous !!
