ANR: Bonjour Luca, ravi de te rencontrer !
LT : Tout le plaisir est pour moi !
ANR: Tout d’abord peux-tu nous expliquer ce qui s’est passé concernant ton départ de Rhapsody Of Fire ?
LT : Je n’ai pas quitté le groupe comme ça du jour au lendemain. Il y a eu beaucoup de rumeurs. Le fait est que ça a été une décision amicale d’arrêter, prévue lorsque nous aurions terminé la saga, une fois refermé ce cycle artistique de 10 albums. On parlait de la séparation depuis longtemps, peut-être 3/4 ans auparavant. Plus ou moins sérieusement, car cela ne contribue pas à une bonne ambiance au sein du groupe, il y avait déjà pas mal de tensions entre nous. Le plus important était de terminer l’épopée musicale. Je suis allé jusqu’au bout, j’ai joué la tournée qui accompagnait le dernier album puis nous nous sommes séparés. Mais vraiment de manière amicale, malgré le fait que ce n’était plus comment avant, je prenais moins de plaisir, trop de problèmes. Beaucoup de groupe rêverait de durer aussi longtemps que l’a été ce groupe. Ça a été une bouffée d’oxygène de chaque coté. Après tout les problèmes, ce que nous avons vécu avec ma famille, tout l’argent que j’ai investi pour sauver le groupe, préserver le nom, Alex a beaucoup donné de son côté également, aucun de nous pouvait demander à l’autre de renoncer au nom Rhapsody, Donc on a eu cette idée, rare dans le milieu de la musique, j’ajoutais mon nom, au nom de Rhapsody. Et ainsi tout le monde avait une solution, et ainsi Alex pouvait continuer avec Fabio, le chanteur. On partait à 50 / 50 dans ce business, de surcroît très compliqué, surtout lorsque on doit changer un nom ou un logo, le marketing etc. La plupart des groupes lorsqu’ils se séparent se bagarrent pour la propriété du nom, Alex et moi, on se connaît depuis plus de 20ans, notre amitié dépasse ce groupe, on a agit dans de la meilleure manière possible.
ANR: Vous sortez début Juin, un nouvel album intitulé “Ascending to infinity”, pour lequel vous avez travaillé un nouveau genre que vous appelez le “Cinématic Métal”.Peux-tu nous en dire un plus ?
LT : J’ai toujours voulu utiliser le terme “Cinématic Metal”. Chaque label, production etc, a sa propre appellation, par exemple “Hollywood Métal”. Cinéma, quelque soit la langue, ça reste “Cinema”. Ce terme montre toute la passion que j’ai, ainsi que Alex auparavant pour le cinéma, pour les bandes-originales, pour l’impact de la musique sur l’image, les émotions, J’aime pouvoir mettre sur les images, la musique dans laquelle je met le message que j’ai envie de faire passer. Quand tu es artiste, que tu écris des paroles, tu peux le faire dans un sens négatif ou dans un sens positif, J’aime parler de l’espoir, du respect, de l’amour et tant d’autres sujets.
ANR: Peux tu nous présenter votre nouveau et prometteur chanteur, Alessandro Conti ?
LT : Alessandro est une personne spéciale. Je l’ai rencontré grâce à Fabio, il y a un moment de cela, bien longtemps avant notre séparation, lorsque je cherchais un chanteur pour un autre projet, dans l’esprit de Tobias Sammet du projet “Avantasia”. On était en tournée, Fabio me dit “Va voir ce que fais Alessandro Conti, c’est un bon chanteur, je le connais, il est un peu dans le style de Michael Kiske” – Kiske, une sacrée référence pour moi. Je vais sur Youtube, voir ce qu’il fait. J’étais assez impressionné. C’était pas des enregistrements de grandes qualités, mais j’ai vu le potentiel de la voix. Je l’ai contacté. J’avais besoin de plus, de voir ce qu’il pouvait faire sur des textes comme ceux que j’écrivais pour Fabio. Je lui ai envoyé des morceaux et je lui ai demandé de m’en chanter quelques un. C’était impressionnant. Sur différents styles, j’ai vu ce dont il était capable. Je l’ai contacté pour un projet générique, puis juste avant la rupture, je lui ai annoncé que il serait le nouveau chanteur de Rhapsody. Voila, on aime tous la même musique, on a la même passion et ça va être génial !
ANR: Quels sont les thèmes de cet album ?
LT : La saga précédente terminée, je voulais faire quelque chose de nouveau. Normalement, je compose chaque chanson sur un sujet diffèrent. Dans cet album, j’ai fait une exception puisque j’ai groupé 4 chansons dans une sorte de mini-concept (Quantum X, Ascending To Infinity, Dark Fate Of Atlantis, Of Michael The Archangel And Lucifer’s Fall). Ce concept parle de Mécanique quantique, de porte des étoiles, les mystères de notre planète, d’univers parallèles, la science qui découvre de plus de plus de choses, les secrets de la bible.
En dehors de ces 4 chansons, je dirais que chaque chanson a son propre thème. Cependant il y a toujours une sorte de message spirituel, que j’écrive sur le fantastique / l’histoire, le passé, le futur, peut importe : c’est une mission pour moi en tant qu’artiste, de délivrer un message positif. C’est le lien, la connexion avec ce que j’ai pu faire auparavant. Je ne veux pas me limiter a faire une saga fantastique, ou tel ou tel style, je veux avoir la possibilité de jouer sur les sons, ou dépasser les limites d’un genre pour explorer d’autres univers.
ANR: Vous serez en tournée bientôt ?
LT : Oui, nous en sommes en train de préparer cela. Novembre / Décembre, nous jouerons en Europe, puis en Janvier le reste du monde. Je crois nous ferons 3 concerts en France, quelque chose comme ça.
ANR : Alex Holzwarth est aussi batteur dans Rhapsody of Fire. Comment cela va se
passer pour la tournée ?
LT : En fait, nous nous sommes rendus compte que cela allait être trop compliqué
à gérer qu’Alex soit notre batteur, surtout lorsque les 2 groupes sont en tournée
simultanément. On a besoin de rester indépendant chacun de notre coté. Alex va
continuer avec Rhapsody of Fire, avec son frère qui est le bassiste. Ça a été super de
travailler avec lui, on lui souhaite bonne chance bien évidement. Notre batteur sera Alex
Landenburg, c’est un gars génial, ça va être une super collaboration.
ANR : Pour le artwork avec qui avez-vous travaillé ? Toujours Felipe Machado franco ?
LT : Oui, nous continuons avec lui. Il est talentueux – Il sait faire plusieurs styles. Pour
cet album, c’est un mixe entre l’ancien style Rhaphosdy et ce que je fais maintenant.
Plus moderne. Un pont entre l’ancien et le nouveau.
ANR : Vos guitares sont fabriquées par un luthier français – Qu’est ce qui rend ses
guitares si particulières ?
LT : Oui, elles sont faites par Christophe Capelli.
Ces guitares sont incroyables car elles changent complètement mon style.
Il m’en avait fait une, il y a quelques années lors de notre première rencontre. Elle était
parfaitement adaptée à ma technique, pour le swiping (ma technique préférée). Puis
il y a eu la deuxième, où je lui ai dit ce dont j’avais besoin en terme d’évolution. Là je
vais aller chercher la 3ème. C’est plus facile de jouer avec, j’ai trouvé des astuces qui
ont révolutionné ma musique. J’ai trouvé L’INSTRUMENT, celui que des musiciens
cherchent toute leur vie sans forcement le trouver.
ANR : As-tu des talents artistiques autres que la musique ?
LT : Non. J’aurais dû être un joueur de foot, mais j’avais pas le bon caractère pour cela.
J’étais choqué, quand j’entendais les gens sur le bord du terrain “fonces-lui dessus,
casses-lui les jambes” – J’ai arrêté, je n’aimais pas cette ambiance.
J’aurais bien aimé faire architecte, j’aime bien designer les bâtiments, je l’ai déjà fait
pour des maisons pour le plaisir. Les structures, les formes, ça me passionne. Je
ne fais pas de décoration ou de meuble – Je me concentre vraiment sur l’ensemble.
Pouvoir appliquer ses visions, son talent artistique dans autre domaine que la musique,
c’est quelque chose je trouve très intéressant.
ANR : Tu parles de football, quelle est ton équipe préférée ?
LT : Lundinese !
ANR : Merci Luca, à très vite sur scène !
LT : Merci à vous ! Hâte de voir les fans français durant la tournée. Vous êtes
fantastiques !