ANR : Bonjour, peux-tu nous présenter un peu Syr Daria, groupe de l’Est de la France qui existe depuis 7 ans ?
SD : Oui, on vient de l’Est, en Alsace. Alors, il y a le batteur, Christophe Brunner, Michel Erhart à la guitare, Guillaume Hesse, chanteur bassiste et moi-même Thomas Haessy, deuxième guitariste.
ANR : Comment vous êtes-vous rencontrés ?
SD : On était tous dans des groupes différents, de la scène Metal d’Alsace. Nos groupes se sont arrêtés pour Michel et pour moi. On s’est rencontré et on s’est dit : « On pourrait faire un bœuf ensemble ! » « Pourquoi pas ! ». On a pris nos guitares et ça a pris… Après coup, Christophe nous a rejoint, le batteur qui lui aussi cherchait des gens pour jouer et finalement le chanteur dont le groupe venait aussi de se terminer. On est allé lui demander, on a joué ensemble et voilà comment petit à petit le groupe s’est formé.
ANR : Vous avez déjà quelques singles et morceaux à votre actif ?
SD : En fait, de la réunion des 4 membres on a voulu faire au départ une démo de 4 morceaux et puis on a été inspiré et on en a fait 7, même 8 puisqu’on a fait chanter un ami sur un morceau qu’on a repris. Du coup, on a fait mixer tout ça par un ami qui est plutôt bon et de démo c’est devenu un petit album. Et « Circus of Life » est né et cela nous a pris de court. On pensait juste faire une démo et après avoir fait des concerts, on a passé un cap avec cet opus. Grâce à cet album, on a pu faire la première partie de Scorpions à Colmar, ce qui nous a ouvert des portes. Et puis on a fait la première partie de Di Anno, Tankard, Freedom Call, Dark Moore.
ANR : Vous avez pourtant un style assez éloigné de Tankard…
SD : Oui c’est vrai, mais dans le groupe nous avons tous nos influences sans être limités et on reste ouverts à tout, donc pourquoi pas Tankard !
ANR : Et maintenant il y a « Voices ».
SD : Avec « Voices » on a pu faire des morceaux plus aboutis. On a pris notre temps pour les peaufiner et ne pas regretter d’avoir fait tel ou tel titre.
ANR : D’ailleurs, comment s’est passé la conception de cet album ?
SD : On a toujours le même procédé, Michel et moi, on amène nos idées, nos riffs, on commence à jouer et on se dit que ça ou ça pourrait aboutir à un morceau. On fait aussi des petits solos et après on présente nos idées au reste du groupe et après on définit ensemble ce qui pourrait éventuellement être bon ou pas. En général ça fonctionne. Christophe rajoute la batterie et Guillaume la basse, donc musicalement le morceau est né et après il ramène le texte, ce que la musique lui a inspiré et en fonction la musique peut être modifiée si après coup il veut chanter plus longtemps ou moins sur tel ou tel morceau. Voilà on ajuste les titres.
ANR : Pourquoi avez-vous choisi « Voices » comme titre ?
SD : C’est un thème un peu sur la schizophrénie. Les morceaux n’ont pas vraiment de lien entre eux. On trouvait que ce morceau « Voices » sonnait bien pour un titre d’album. C’est aussi en lien avec le test de Rorschach mis en pochette. Sur le premier album, on avait mis une tête de clown, donc c’est également pour faire un rappel des précédents morceaux. On a discuté avec un ami qui travaille dans la publicité, on lui a parlé des morceaux et du contenu. Il a réfléchi et nous a dit « ce serait bien de mettre un clown sous forme de test de Rorschach ». Ce sont des goûts artistiques et après chacun y voit ce qu’il veut, c’est un peu le principe du test. Certains y voient un tapis, une danseuse orientale, un masque tribal…
ANR : D’ailleurs, d’où vous vient cette passion pour les clowns que l’on retrouve régulièrement sur vos pochettes ?
SD : Tout est parti d’un hasard sur le premier album, après c’est devenu un fil conducteur. Ça a commencé sur le morceau Circus of Life, le cirque de la vie, les clowns, le cirque. Guillaume le chanteur est très enthousiaste sur scène avec le public, « salut les petits clowns, comment ça va ? » et du coup on nous a collé une étiquette. On a aussi fait des t-shirts avec un clown, c’est devenu notre marque de fabrique.
ANR : Vous avez un titre qui parle de clown dans « Voices » ?
SD : Ahahah oui mais ça c’est le chanteur, faudra lui poser la question !! C’est vrai qu’on aime bien le sujet mais on n’a pas que ça non plus, il y a aussi « Slave of Osiris » qui parle de l’Egypte, « Hannibal », c’est Hannibal Lecter du Silence des Agneaux, donc on a aussi du fantastique et de la mythologie. On veut tout sauf de la musique engagée. Pour pouvoir se déconnecter du monde réel, Guillaume aime beaucoup lire et ça se ressent dans ses textes.
ANR : Ce sont aussi des thèmes que l’on retrouve souvent dans le power metal, le progressif… On en vient à vos inspirations, que vous trouvez dans la littérature, le cinéma…
SD : Encore une fois, si l’on parle des textes, il faudra demander au chanteur
ANR : Quel effet ça fait pour un jeune groupe d’être en première partie de Scorpions ?
SD : Les jambes en coton, on se retrouve devant un mur de gens, parce qu’il y avait quand même 10.000 personnes. Il suffit de lire l’article, je ne mens pas !! C’est impressionnant ! On prend son instrument, on joue et on prie pour que ça plaise. Au bout de dix minutes, les gens gueulaient et là c’était vraiment que du bonheur ! On a juste envie que ça revienne vite.
ANR : L’un de vos titres m’intrigue car il ne traite pas de vos sujets habituels, c’est « Porn Star », un fantasme ?
SD : vous voulez que j’appelle le chanteur ? [Rires] c’était son humeur du moment. C’est un morceau assez direct, il avait cette idée en tête, d’en parler, alors pourquoi ne pas le faire. La musique lui paraissait appropriée. Quand on veut flirter avec l’art, il n’y a plus de limites. Notre seule limite est la musique engagée, ça, on ne veut pas. C’est trop compliqué. On se retrouve tout de suite avec une étiquette et je trouve qu’avec les chants français, on a vite fait de se retrouver engagé dans quelque chose. Les textes sont orientés vers quelque chose qui te déplaît et tu es catalogué.
ANR : Pourtant, vous chantez en anglais ?
SD : Oui, c’est une question d’influence, on aime ça. On aime le chant en anglais, en français, alors pourquoi pas, on pourrait essayer mais personnellement je ne crois pas. Ça sonne mieux en anglais. De temps en temps il fait des petits screams mais ce n’est pas trop son truc.
ANR : Justement question d’influences. Quelles sont-elles ?
SD : Metallica reste le plus gros de mes influences au niveau guitare. Mes albums préférés sont « Kill’em All », « Ride the Lightning », « Master of Puppets » et « and Justice for All ». Je suis allé les voir quinze fois. J’adore leur style même si maintenant ils sont un peu plus âgés, ils traînent de la patte… Maiden, Metallica, AC-DC, Megadeth.
ANR : Les projets ?
SD : D’abord promouvoir cet album bien sûr, d’avoir de bonnes dates grâce à ça, faire de bons concerts devant un maximum de fans et faire un troisième album. Puis continuer dans notre démarche et rester métal !
ANR : Nous avons une dernière question rituelle chez ANR, avez-vous des passions autres que la musique ?
SD : Oui, j’aime le vélo, la pêche [rires, apparemment cette question l’a bien fait rigoler !!] la guitare… ah non, ça fallait pas le dire.
ANR : Étant proches de l’Allemagne, avez-vous plus d’opportunités avec ce pays ?
SD : C’est vrai qu’ils ont un réseau qu’on aimerait bien toucher et rentrer dans le circuit. Le but étant de répandre la musique donc on essaye par ci par là.
ANR : Un dernier mot peut-être ?
SD : Pour conclure, je dirais vive le Metal, venez nous voir en concert !! On va jouer le 29 juillet à Colmar et quelques autres dates suivront. On aura plus de possibilités en septembre. Notre album sort à l’aube des festivals et nous auront plus de visibilité à la rentrée, enfin on l’espère !!
ANR : Merci beaucoup !!