Interview avec Fernanda Lira de Nervosa

Art’N’Roll : Tu te donnes énormément sur scène, c’est très impressionnant…

Fernanda Lira : Merci…

ANR : C’est nous qui te remercions… Après une telle performance, ce n’est pas dur d’être Fernanda après le concert ?

FL : Exactement non. Parce que, quand je suis sur scène, bien sûr, je joue un personnage, avec des yeux fous, mais ce n’est pas moi dans la vraie vie. Même si je suis furieuse devant le public, je suis d’un naturel heureux, et lorsque je descends de scène cela m’aide justement d’être la vraie Fernanda. Parfois, avant de monter sur scène, je me sens fatiguée ou paresseuse. Et après le Show, je retrouve mon équilibre en étant qui je suis réellement. Je suis véritablement différente de celle de nos concerts. Je ne fais pas mes yeux de folle tout le temps (rires).

ANR : Est-ce que tu ressens une différence entre le public Sud-Américain et le public Européen, entre le public latin, et d’ailleurs le public Français peut y être assimilé ?

FL : Bien sûr, il y a énormément de différences entre les deux. On ne joue pas tant que cela en Amérique du Sud, et lorsque nous avons l’opportunité d’y jouer, nous devenons complétement sauvages et folles en rentrant sur scène. En Europe, c’est différent, mais cool, le retour du public varie en fonction des villes. Le public Européen est passionné, mais bien plus technique que le public de mon Continent : il observe plus ce que l’on fait, ce qui nous force à être de meilleures musiciennes et à faire au final progresser le groupe. Maaaaaaaais, comme tu le dis, le public Français est spécial, car il a un caractère plus latin que dans d’autres endroits en Europe…

ANR : Comme un mélange entre Nord et Sud…

FL : Exactement, plus sanguin que dans d’autres pays comme par exemple l’Allemagne, comme par exemple l’Autriche, comme par exemple la Belgique. La France et l’Espagne sont des publics assez similaires en fait : je les mets à part des autres pays Européens, dans leurs réactions, qui sont plus sauvages, plus intimes, plus passionnées. C’est vraiment cool pour nous, et c’est pour cela que j’aime jouer en France.

ANR : D’ailleurs, à la fin de votre concert (NB : La Maroquinerie, le Dimanche 2 octobre 2016), tu as dit tout à l’heure, et sous les acclamations de la foule, « A bientôt ». Ça sera quand votre retour ici ?

FL : J’espère l’an prochain. Tu sais, nous venons jouer en Europe tous les ans, notamment l’été…

ANR : Nous voudrions bien voir Nervosa jouer au Hellfest l’année prochaine…

FL : Oh, j’adooooooorerais jouer au Hellfest. Un jour ça arrivera, nous devons être patientes. On demande chaque année, et j’attends le moment où ils nous diront « Cette fois c’est la bonne, vous pouvez venir ». Ça nous plairait vraiment de jouer au Hellfest, ce grand marché du Metal, avec des tonnes de Metal Maniacs qui s’y rendent. Tu sais, nous nous sommes produites un paquet de fois en France, et pas uniquement sur cette tournée : Paris comme ce soir, mais aussi Marseille, Toulouse, Grenoble, Saint-Etienne… Et écoute, ça prouve comment la France peut-être sauvage : tu vois cette dent cassée ? Je me la suis cassée à Toulouse. Le Show était tellement sauvage que je me suis mangé le micro dans les dents. PAF !

ANR : Même si n’y êtes pas programmées, je mettrai mon t-shirt de Nervosa au prochain Hellfest…

FL : Merci beaucoup, nous serons peut-être là. On espère : on croise les doigts (NB : elle croise les doigts vers le plafond). On fera notre maximum (rires).

ANR : Quand tu es sur scène, on dirait un mélange entre Tom Araya et Gene Simmons…

FL : (Rires) Tom Araya, Gene Simmons ?!? Ouaaaaaaah !!! Tu vois ce tatouage sur mon bras ? Gene Simmons est là (NB : les maquillages des membres de KISS en forme de boules)… Sinon, une bonne chanteuse Française, juste en dessous de mon tatouage de KISS… Regarde : « Je ne regrette rien ». J’aime tellement Edith Piaf, ses paroles et son personnage, que je me suis fait tatouer ce titre sur mon bras…

ANR : Quelles seraient tes trois bêtes de scènes préférées de tous les temps ?

FL : Dans le monde du Metal, c’est Crrrrrronos de Venom. Il m’a énormément influencé dans ma façon d’être sur scène. Tu peux voir beaucoup de Cronos en moi lorsque je joue, comme les yeux fous que je fais : « Beuaaaaaaarg » !!! Steve Harris, je pense aussi (NB : elle se retourne pour faire une pose Metal à destination des Thrashers qui sont derrière la vitre du restaurant)

FL : (Rires) Je vous aime Paris ! Steve Harris, je l’apprécie plus comme Showman que comme bassiste… Et la dernièèèèèèère bête de scène… Je ne sais pas… OK ! Je vais t’en donner une, ça va te choquer, ça va choquer tout le Monde…

ANR : Non, non, non…

FL : C’est vraiment une inspiration pour moi, en tant que musicienne : c’est Amy Winehouse…

ANR : Tu as le même maquillage qu’elle…

FL : Exactement ! D’abord pour le maquillage, mais aussi parce que c’est une très bonne chanteuse. J’adore sa belle personnalité. Et comme elle, j’essaie d’être moi-même. Même si je suis dans le Metal, elle m’a beaucoup influencé sur ce fait précis d’être soi-même. Sois toi-même, habille-toi comme tu veux, et Fuck the Rest !

ANR : Dernière question : tu es de São Paulo ?

FL : Ouais !

ANR : Quel est ton Club de Football ?

FL : (Rires)

ANR : Liza (NB : Immortaliza) est Paris, je suis Paris…

FL : OK ! Paris… Saint-Germain ! Aaaaaaaaah, mais c’est très classe de dire ça, maintenant que ton équipe est le Paris Saint-Germain, parce que c’est un Club énorme…

ANR : Oui, mais pas avant…

FL : Pas avant ? Mon équipe, MON équipe a été un grand grand Club Brésilien pendant des années. Et on a été vraiment nuls après, c’était terrible. Mais nous sommes désormais de retour, et nous allons être champions du Brésil cette année, c’est Palmeiras (NB : en effet, la Sociedade Esportiva Palmeiras São Paulo est en tête du championnat loin devant). C’est dorénavant une super équipe avec un public sauvage, et ça fait comme ça : « Paaaaaalmeeeeeeiraaaaas, Paaaaaalmeeeeeeiraaaaas, Paaaaaalmeeeeeeiraaaaas… » (NB : s’ensuit une séance de Clapping à deux dans le restaurant). Ouais ! On est très bons maintenant.